Trafics et dérapages christophobes: La TSR frappe à nouveau

Dans sa couverture de la célébration du 40e anniversaire de la déclaration Nostra Aetate, à Genève, le 29 juin dernier, la TSR a fait une nouvelle fois état du peu de cas qu’elle faisait de l’objectivité dans la présentation de l’information.

En premier lieu, une petite chose, anodine mais amusante et ô combien révélatrice des méthodes de la TSR: Un faux direct avec le Cardinal Cottier, pourtant soigneusement horodaté comme un vrai. Son Eminence n’était pas à l’antenne de 19h52 à 19h53, mais bien assis à la tribune de la CICAD lors de la brillante soirée dont nous avons déjà parlé. Les amateurs apprécieront les "bourdes" du présentateur Darius Rochebin: "Questions tout à l’heure au Cardinal Cottier", le petit geste classique de la tête et des yeux vers l’écran de table comme pour tout sujet classique, et, last but not least, la fin abrupte dudit sujet. Bref, à la TSR, on n’a pas peur de prendre le chaland pour une buse. L’affaire est à ce point mal goupillée que les deux sujets traitant de Nostra Aetate se retrouvent inversés entre le sommaire et le menu vidéo; personne n’y comprend plus rien, à commencer par ce pauvre Darius Rochebin qui s’emmêle les pinceaux, d’où son "questions tout à l’heure". Règne de l’illusion…

Moins drôle, le média publique, sis au coeur de la Rome protestante, sombre avec la facilité qui lui est coutumière dans l’allégation mensongère et puissamment cathophobe du "silence de l’Eglise" pendant la Shoah.

"En 1933, Hitler arrive au pouvoir. Les Nazis exterminent des millions de Juifs, l’Eglise se tait"[1]

Archi-faux, un mensonge d’une énormité sans pareille, un reproche infamant qu’étonnemment on n’a jamais songé à appliquer à quelqu’autre église qu’à l’Eglise catholique.

Une légende mise en route en 1963 par Rolf Hochhut, l’auteur, protestant, lui aussi, dans la bonne vieille veine antipapiste, de la pièce "Le Vicaire", laquelle a suffi à faire oublier à la presse anticatholique 2 encycliques, plusieurs dizaines de discours sans la moindre équivoque, des centaines de documents et une action diplomatique telle qu’elle fit s’écrier Golda Meïr, ministre israëlien des Affaires étrangères, en 1958, à l’ONU, à l’occasion de la mort du pape Pie XII:

"Nous partageons la douleur de l’humanité pour la mort de Sa Sainteté Pie XII… Nous pleurons un grand serviteur de la paix et de la charité. Pendant les dix années de la terreur nazie, quand notre peuple  a souffert un martyr effroyable, la voix du pape s’est élevée pour condamner les bourreaux et pour exprimer sa compassion envers les victimes".

Voilà pour l’Eglise, l’histoire, en revanche, ne livre, à notre connaissance, aucune trace d’une quelconque intervention de la SSR, fondée en 1931, pour dénoncer le martyr des juifs. Bien au contraire, on sait l’importance des médias radio et TV dans la montée du nazisme et l’on se souvient que la radio suisse n’a pas toujours été critique envers la brillante Allemagne du chancelier Hitler (tout comme on ne l’entend pas beaucoup aujourd’hui sur la question des dictatures communistes survivantes…).

En fait d’histoire, il serait fastidieux de décortiquer point par point la pléthore de documents à la défense de la papauté alors même que les archives vaticanes n’ont pas encore été rendues publiques. Nous vous renvoyons à l’excellent article de la revue Savoir et Servir (n°60 1996), A LIRE ABSOLUMENT, pour une base indispensable sur le sujet.

Pour en revenir à Hochhut, la source des vérités-massues de la TSR, rappelons que ce dernier a suscité la polémique en prenant dans une revue d’extrême-droite la défense du négationniste David Irving. Sommé par le président du Conseil central des Juifs en Allemagne de présenter des excuses, Hochhut avait rétorqué: "Quand on a écrit ‘Le Vicaire’, on n’a pas à s’excuser !". Rappelons encore que sa pièce intitulée "Heil Hitler" a été retirée de la scène du Théâtre national allemand avant même la première représentation.

Interrogé par le BAF sur ces deux faits étranges, M. Christophe Chaudet, rédacteur en chef adjoint du TJ à la TSR nous a autorisé à publier ceci: "Je refuse de répondre à vos questions"
– Baf: "Pour quelles raisons"
– TSR: "Sans raisons"
Au téléphone, M. Chaudet a laissé sous-entendre que la Rédaction du BAF manquait d’objectivité dans le traitement de ses sujets…

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[1] Pour la question des "Juifs perfides" qui semble tant plaire à Darius Rochebin, un interprétation tout autre ici.

6 réponses à Trafics et dérapages christophobes: La TSR frappe à nouveau

  1. Ingomer dit :

    j’ajoute pour faire pièce à la propagande laïque et maçonnique anticatholique ce mot de Jean Dumont :

    « La comparaison de la carte de la répartition des catholiques et des protestants en Allemagne, avec la carte des votes nazis, dans les années 1932-1934, ne laisse place à aucun doute. C’est canton par canton, dans toute l’Allemagne, les régions à majorité protestante qui ont donné aux au nazisme ses votes majoritaires. Ces cartes peuvent être consultées notamment dans l’ouvrage de Koenheldt-Leddihn, « Liberty and Equality » (Londres 1952). Joachin Chest, le récent biographe de « Hitler » (Paris 1973), le constate aussi : l’Allemagne protestante du Nord a fourni au nazisme son « tronc électoral le plus fort et le plus sûr » (t. I, p. 416.) Et le spécialiste français Jean de Pange, note que, lors du plébiscite qui a fait Hitler le Fürher (19 août 1934), si « la proportion des non est seulement de 4% au coeur de la Prusse protestante, elle s’élève à plus de 25% à Cologne, à plus de 40% à Aix-la-Chapelle », villes catholiques (« Vues sur l’histoire de la Rhénanie », Le Rhin, Nil de l’Occident, Paris 1947, p. 48.) Ce qui n’empêche pas Alain Peyrefitte, fasciné par son fantôme « romain » catholique, d’écrire que l’hitlérisme, par l’autrichien Hitler (en fait lui-même violemment anticatholique dès son adolescence), fut le produit de « la partie la plus romanisée du Saint-Empire » (Le Mal français, p. 146.)… »

    (Source : Jean DUMONT, L’Eglise au risque de l’histoire, préface de Pierre Chaunu de l’Institut, Editions de Paris, Ulis 2002, p. 84, note 1.)

  2. Lepante dit :

    Les régions où dominait le catholicisme-romain se sont ralliées plus tradivement à Hitler mais en 1932 le déplacement des voix chez les catholiques romains du Zentrum vers le NSDAP lui permet de combler le recul de 1930. La raison en est simple: le Zentrum est le parti « catholique » avec le BVP en Bavière alors qu’il n’existe pas de partis protestants, ces derniers donnant des voix à peu prés à tous les partis et en particulier aux « partsi économiques » ou nationaux-libéraux qui se sont éffondrés faute de réponse valable à la crise .

  3. Piotr dit :

    Aucun doute sur la partialité anti-chrétienne de la TSR. Cependant, un peu de prudence au moment de charger les protestants ne ferait pas de mal. Le berceau bavarois de l’hitlerisme est catholique. Cela, pas plus que les artes citées, ne permet de tirer de conclusions. Inutile de se rabaisser au niveau dela TSR contre les Réformés, qui ont aussi eu leurs lâches et leurs braves.

  4. Octave dit :

    @lépante… Mouais, le Zentrum était autant le parti catholique à l’époque que le PDC est le parti chrétien à la nôtre…

  5. Piotr dit :

    Ca j’aime mieux : une bonne petite attaque contre le PDC. De quoi mettre tout el monde d’accord.

  6. Ida dit :

    Merci beaucoup pour les deux cartes. Jamais vu jusqu’à ce jour.

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