Michel de Poncins: SE NOURRIR PAR LA LIBERTE

Votre argent vous intéresse

l’économie de marché expliquée à tous  

Bien entendu, l’économie de marché est non pas simplement utile mais absolument nécessaire dans tous les aspects de la vie et pas seulement dans certains d’entre eux. Plus les métiers sont difficiles, plus elle est indispensable : ainsi de l’agriculture. L’agriculture répond à un besoin de base et même le premier besoin sans doute dans le domaine matériel, avant le vêtement et le logement. C’est aussi leplus ancien métier et probablement le plus difficile à l’origine.

L’idéal est l’agriculture de proximité c’est-à-dire celle qui permet aux producteurs de se nourrir eux-mêmes, leurs familles et l’entourage géographique immédiat. Il faut constater que, si l’agriculture était restée libre comme elle le fut pendant des millénaires, l’agriculture de proximité n’aurait pas souffert comme elle souffre actuellement et qu’il y aurait eu, néanmoins, un développement des échanges avec des pays plus ou moins lointains. La différence avec la situation actuelle est que ces échanges auraient obéi aux indications du marché et non pas aux injonctions ou incitations des fonctionnaires de l’économie dirigée agissant dans le cadre de leur bon plaisir.

La bonne agriculture suppose un centre de décision tout près de la production que seule l’économie de marché peut donner : le paysan, propriétaire ou fermier, décide au jour le jour compte tenu de sa compétence parfois séculaire et de ses informations régulièrement mises à jour ; l’agriculture plus ou moins communiste, que nous connaissons en France et à moindre degré dans les pays de l’Europe supranationale, transfère les centres de décision dans des bureaux lointains, incompétents et souvent contradictoires.

C’est d’autant plus important que l’agriculture doit tenir compte de phénomènes locaux tout à fait précis, comme les saisons et le changement permanent dans les saisons. Ce facteur vital, rend encore plus nécessaire l’économie de marché à cause des multiples adaptations indispensables, alors que d’autres métiers échappent, au moins à titre partiel, à l’effet des saisons. l’exemple typique est
celui des jachères. l’Europe décide arbitrairement et avec cruauté d’obliger des agriculteurs à maintenir leurs champs en jachère : bureaucratie, horreur écologique et assistance? Il vient une période de sécheresse conduisant au manque de fourrage ; les agriculteurs sont obligés de s’agenouiller devant Bruxelles, à grand renfort de paperasses, pour avoir le droit d’utiliser leurs champs inutiles !

Peut-être, sans tout expliquer, ce phénomène des saisons aide-t-il à comprendre pourquoi l’agriculture a été facilement la proie des règlementations étatiques ; celles-ci prospèrent aisément là où il y a des problèmes ce qui offre des prétextes pour intervenir. Il en résulte, dans certains pays comme la France, des politiques agricoles, non-sens économiques semblables aux politiques industrielles ou du logement ; la politique agricole maintenant sous l’influence de l’Europe est devenue « Politique Agricole Commune » ou P.A.C.

Le résultat inévitable est l’excès de réglementation et d’administration avec tous les effets induits éventuels. En 2005 le pays comptait 884 000 actifs agricoles pour 545 000 fermes, contre le double 20 ans plus tôt. L’administration, pendant la même période, a augmenté le nombre de ses fonctionnaires agricoles, enseignement agricole compris, qui sont passés de 30 000 à 38 000. Et, encore, ces chiffres sont les chiffres officiels très inférieurs à la réalité, car se limitant à certaines catégories de fonctionnaires. Si l’on faisait un calcul complet en « équivalent temps », l’on s’apercevrait que, vraisemblablement, chaque agriculteur doit supporter sur ses épaules un fonctionnaire ou quasi fonctionnaire. Et le drame augmente lorsque l’on considère que ces fonctionnaires font bravement leurs 32 heures et ont droit à des régimes de retraite tout à fait favorables, alors que l’agriculteur qui les supporte travail parfois ses 50 heures et se retire avec une retraite extrêmement faible.

Les déclarations demandées pour la P.A.C. chaque année aux agriculteurs contiennent 7 pages de formulaires à remplir, accompagnés d’une notice explicative de 16 pages, de notices détaillées supplémentaires de 12 pages ainsi que de photos aériennes des exploitations sur lesquels les malheureux agriculteurs doivent compter les arbres de leurs parcelles.

Nous aurons dans le cadre de ces lecons à traiter d’autres métiers ce qui conduira sans doute à des découvertes étonnantes.

Michel de Poncins

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