Communistes genevois: Face à l’évidence, l’insulte

Apparemment très fâchés d’avoir été pris en flagrant délit de leur exercice favori de propagation de la haine, les derniers reliefs encore survivants de cette idéologie fossile s’en donnent à coeur joie contre nous cette fois-ci. Je ne vous cacherai pas, que somme toute, je préfère les voir se jeter sur moi que sur les Juifs, à vue historique, reconnaissons c’est tout de même moins inquiétant. Bref, technique classique de l’époque où le communisme ne faisait pas tant rire, si l’on ne peut contredire les évidences, discréditer la personne (1).

Il est extrêmement décevant de constater que des êtres ayant la prétention d’exercer des charges de gouvernement soient à ce point fanatisés qu’ils croient deviner dans un bref écumage de Google ou dans l’appartenance à un parti démocratique l’hydre fastueuse du trop éculé complot « fasciste » (on se met à leur place, si le grand ennemi de jadis disparaît, ils n’ont plus de raison d’être… quelqu’un devrait peut-être leur dire que la seconde guerre est terminée…). On frise le ridicule, le fascisme est et sera toujours une idéologie socialiste nationaliste totalitaire visant à instaurer plus d’Etat, je suis chrétien populaire, réfugié à l’UDC Valais suite à la défection du PDC sur ce type de valeurs, et souhaite libérer les peuples de cette fâcheuse tutelle institutionnelle, pour une démocratie qui n’aurait plus à gaver constamment de ses deniers l’insatiable idole de l’Etat socialiste.

Mes opinions je ne les ai jamais cachées, ainsi en faire la litanie n’est en rien une révélation: Je suis clairement islamophobe, ceci je ne l’ai jamais dissimulé, dans la mesure où je condamne la doctrine et épargne les hommes qui la professent; j’ai apparemment le sensible défaut de considérer que la sodomie n’est pas indispensable à l’épanouissement et à la bonne santé des individus, je ne suis donc pas homophobe, condamnant le fait objectif et me gardant bien de juger les personnes qui ont fait ce choix, prenant le parti de les laisser totalement libres avec leur conscience – une liberté de penser et d’agir que, de tout évidence, ces grands champions de la démocratie que sont nos amis communistes me refusent totalement; suis-je même un homme pour ces gens-là, c’est une question que l’on peut sincèrement se poser – quant à l’accusation de « racisme », elle n’est là que pour démontrer à quel point la pensée de nos détracteurs est esclave du slogan. Le peu de tempérance avec laquelle leurs opinions sont exprimées me conduit même a penser que les communistes se sont voulus « antiracistes » uniquement parce qu’ils étaient convaincus du racisme de la droite. Ces gens-là pensent-ils autant qu’ils réagissent, c’est l’autre question que je pose ?

Quant à nous reprocher notre référencement sur le web, c’est tout d’abord s’en prendre directement à la liberté de la presse – on sait ce qu’il en fut sous le régime communiste –  puis simplement admettre une ignorance crasse du phénomène internet. Lénine disait que le socialisme était le communisme avec l’électricité, de toute évidence nos amis genevois en sont restés au communisme…

Ce flot d’indignation outrancière (comediante – tragediante) ne saurait masquer un fait problématique: l’absence de toute reconnaissance objective d’un réel problème graphique dans l’affiche présentée: Le coup du « j’ai des amis juifs » ou de la preuve par la vertu naturelle du communisme, lequel, dans son histoire, reste loin de mériter l’épithète de philosémite, ne suffit pas à quiconque ne fait que constater un fait indéniable. Si la Rédaction a longuement hésité, et si les associations de lutte contre l’antisémitisme ont tenu à camper sur une réserve prudente, qui ne fait qu’honorer la justesse de leur jugement – en dehors du fait qu’elles craignaient sans doute d’être victimes, elles aussi, du déferlement de haine dont nos interlocuteurs ont su montrer une si indéniable maîtrise – c’est que nous avons tous voulu croire à une erreur, fruit de l’inexpérience et d’une indiscutable ignorance historique. La Rédaction est à présent convaincue qu’il s’agissait en effet d’une erreur, que la critique a porté et qu’elle a suscité cette réaction dont chacun pourra, tout à loisir, apprécier le caractère si raisonnable, sage et tempéré.

Preuve s’il en fallait que nos jeunes amis communistes, par faute sans doute d’une solide formation philosophique, comme cela s’observe souvent dans ce genre de communautés, n’ont pas l’habitude de traiter les concepts qu’on leur a si laborieusement inculqués avec la distance nécessaire à l’indispensable exercice d’une saine relativisation. Ainsi, et c’est le reproche que je leur adresserai, on peut être convaincu d’une chose et travailler activement à son contraire par défaut de prudence, voire d’intelligence des réalités objectives. Ainsi peut-on haïr les racistes et, dans ce tourbillon passionnel de la chasse aux racistes et dans cette obession aveugle d’en voir partout ailleurs que chez soi, sombrer petit à petit dans une logique de haine, d’exclusion et de racisme. C’est clairement ce phénomène qui a poussé la gauche, dans sa lutte effrenée, à tort ou à raison, contre l’Etat d’Israël, à faire le lit des pires situations d’antisémitisme rencontrées en Suisse romande au cours ces dix dernières années. Ce n’est pas l’UDC qui, à plusieurs reprises, a confondu sciemment Etat d’Isreaël et « peuple juif » dans ses tracts, lançant sur la communauté juive de Genève des hordes de fanatiques Pro-hezbollah chauffés à blanc par ce type de propagande aussi réductrice qu’imprudente et foncièrement criminogène.

Dans ce type de réaction on notera tout de même une amélioration, une vague miséricorde: Vous n’avez fait que m’insulter et mettre ma photo, dans la bonne vieille tradition de fustigation de l' »ennemi du peuple » (relire Orwell 1984 et les fameux « quarts d’heure de la haine »). Il y a quelques années, pendant l’affaire du Bébé-mouette, des mouvances que l’on qualifiera de « proches de l’extrême-gauche » avaient distribué mon adresse et un plan pour accéder chez moi pour me « casser la gueule » et me faire entendre… raison. Il n’y a pas si longtemps, le feu a pris dans la maison du « sinistre » Oskar Freysinger et m’est avis que ce n’est par l’opération du Saint-Esprit ni par celle de quelque allumé d’extrême-droite. Ainsi je vous sais gré de ne pas avoir divulgué mon adresse ni appelé à quelque violence contre ma personne, sachez que le geste est apprécié à sa juste valeur.

Votre réaction à mon égard, laquelle je vous pardonne volontiers, n’est que celle du rejet, vous devriez veiller à cela aussi, vous ne pouvez pas priver autrui, sous prétexte qu’il n’appartient pas à votre caste, du droit d’émmettre des pensées libres: Votre affiche est clairement antisémite, ça crève les yeux, cela m’a choqué, je l’ai dit, et, pour toute explication, je n’ai eu que ce flot d’accusations rageuses rappelant certains procès qui ont fait la renommée du régime que vous vous proposez de rétablir. Que penser ? je veux penser que vous vous êtes trompés, que vous êtes trompés, et, vu que je ne suis qu’un ignoble catho-intégriste, je vous laisserai avec cette seule phrase: « Errare humanum est, perseverare diabolicum« .

En toute amitié.

Adrien de Riedmatten

(1) Alors que l’Imitation de Jésus-Christ nous dit « Considérez ce qui est dit et non pas qui le dit », ah, subtil génie de la charité chrétienne…