La Suisse sous la lumière des minarets

Le Valaisan Grégoire Sommer, spécialiste des religions, évoque les enjeux pour notre pays du débat autour des minarets et des carrés musulmans dans les cimetières.

Vous dites que le minaret n’est pas un élément fondamental pour la pratique religieuse musulmane. Alors, pourquoi une revendication politique des musulmans à ce sujet dans notre pays?

Le premier ministre turc Erdogan, représentant d’un parti musulman présenté comme modéré par l’Occident, a déclaré: «Notre démocratie est uniquement le train dans lequel nous montons jusqu’à ce que nous ayons atteint notre objectif. Les mosquées sont nos casernes, les minarets sont nos baïonnettes. Les coupoles nos casques et les croyants nos soldats.»

Erdogan ne représente pas tous les musulmans.

Oui, mais sa déclaration est significative de l’appropriation politique d’un élément pourtant non constitutif de la pratique religieuse. L’islam occupe l’espace politique avec des thèmes qui ne sont pas forcément essentiels à son identité religieuse mais qu’il présente comme tels. ->