Francis Richard : Tout recul du socialisme est une bonne nouvelle

Tout ne serait donc pas pourri par le socialisme dans la République de Genève. Les votations qui ont eu lieu dimanche dernier semblent annonciatrices d’un perceptible changement de mentalité des citoyens de ce canton atypique.

Il ne faut toutefois pas trop pavoiser. En effet les résultats de trois des huit objets soumis à votation contredisent quelque peu ce changement, même si les résultats des cinq autres objets sont de bonnes nouvelles par le recul du socialisme dont ils témoignent. Bonjour la cohérence !

En effet les citoyens genevois ont tout de même décidé que les monopoles d’Etat sur l’eau et l’électricité étaient très bien et qu’il fallait même faire en sorte qu’ils ne puissent pas être menacés. C’est le vieux mythe selon lequel de tels monopoles défendraient l’intérêt général, alors qu’ils représentent toujours des intérêts particuliers, au détriment des intérêts des consommateurs, à qui on ne laisse pas le choix.

Les citoyens genevois ont également plébiscité des aides ou des incitations aux logements économisant les énergies non renouvelables, favorisant les énergies renouvelables ou réduisant les émissions de CO2. C’est le nouveau mythe du réchauffement climatique dont l’homme serait responsable et coupable, allié à l’ancien selon lequel l’Etat sait mieux que toi ce qui est bon pour toi.

Il n’en demeure pas moins réjouissant de voir que Genève a décidé d’exempter de l’impôt sur le capital des personnes morales, pendant trois ans, les nouvelles entreprises et celles s’implantant à Genève, et de diminuer les taxes sur les véhicules de transport. Toute diminution d’impôts ou de taxes est toujours une bénédiction pour la population, que ce soit directement ou indirectement.

Mais surtout le peuple genevois a rejeté deux initiatives de la gauche, qui remet toujours le même disque selon lequel il faut « faire payer les riches », oubliant que les riches sont ceux qui créent les entreprises, donc les emplois, sans lesquels l’état social n’existerait tout simplement pas, ce qui ne serait d’ailleurs pas un malheur, en considération de ce qu’il apporte par rapport à ce qu’il coûte.

Le peuple genevois a ainsi refusé de revenir sur la baisse de 12% de l’impôt sur le revenu voté par lui en 1999 et que la gauche qualifiait de « cadeaux fiscaux » faits aux riches. Il a aussi refusé la contribution de solidarité qui devait frapper les fortunes supérieures à 1,5 million de francs, considérées comme des « grandes fortunes ».

Le plus réjouissant pour la population est peut-être encore le résultat de la votation qui met fin à la véritable fabrique de chômeurs que représente le système des emplois temporaires cantonaux, même si « la loi soumise à référendum n’induit aucune baisse de prestations », comme l’ont expliqué les autorités avant le vote.

Le principe même sur lequel reposait le « traitement du chômage » genevois était hallucinant. Arrivé en fin de droits aux allocations de chômage, vous pouviez bénéficier d’un emploi temporaire cantonal, à l’issue duquel vous pouviez de nouveau prétendre aux allocations de chômage.

Or cet emploi temporaire cantonal n’était pas un véritable emploi vous permettant d’en retrouver un, plus tard, sur le marché. C’était ni plus ni moins qu’un tour de passe-passe pour vous maintenir éloigné plus longtemps du marché… avec des chances encore plus réduites de vous en sortir un jour.

Un bonheur n’arrivant jamais seul, le demi-canton d’Obwald, mettait un point final à la polémique des impôts dégressifs soulevée par Zorro, alias Zisyadis, en adoptant, également dimanche dernier, un taux unique d’impôt pour tous ses contribuables. Ce taux est de 1,8%, assorti d’un abattement forfaitaire de 10 000 francs, remplaçant les déductions ordinaires : le Paradis pour ces bienheureux contribuables !

Francis Richard