Suisse: 30% des médecins titulaires d’un diplôme étranger

Dixit le Conseil fédéral. Et c’est sans parler des étrangers qui ont un diplôme suisse. Grand remplacement au niveau professionnel ? Un des effets indéniables du Numerus clausus pour les étudiants suisses.

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La Suisse a formé ces dernières années moins de médecins qu’elle n’en avait besoin. Ce déficit a été comblé par un recours accru à des médecins étrangers: plus de 30% des médecins exerçant en Suisse sont titulaires d’un diplôme étranger. Il existe un large consensus social et politique sur la nécessité de former à l’avenir davantage de médecins, dans le sillage de l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse (art. 121a Cst.) qui pourrait rendre plus difficile l’appel à des compétences étrangères, mais pour d’autres raisons aussi.

Les universités ont déjà notablement étoffé ces dernières années leurs capacités de formation en médecine humaine, mais il faudra encore un surcroît d’efforts pour atteindre l’objectif de 1300 masters annuels que recommande le Conseil fédéral.

Les étudiants étrangers, quant à eux, bénéficient des accords d’itinérance de Bologne et consorts. La solution, supprimer le Numerus clausus ? Que nenni, augmenter la subvention mais sans toucher au Numerus, et donc favoriser la position des étudiants étrangers par rapport aux Suisses. Faites le calcul :

L’enveloppe de 100 millions de francs est destinée à financer un programme incitatif conçu conjointement avec la la Conférence suisse des hautes écoles. Son but est d’augmenter durablement le nombre de diplômes délivrés par les hautes écoles universitaires en médecine humaine

numerus claususLe Rapport 2014 du Test d’aptitudes pour les études de médecine fait état, pour la médecine humaine uniquement (sans les dentistes et les vétérinaires) d’un taux de passage de 35%, ils étaient 94% en 2002, 78% en 2003. Sur 2533 candidatures valables, le Numerus clausus en a recalé 65%, soit 1647.  La même année, les étudiants étrangers étaient au nombre de 1340. Sur ces 1647 places « économisées », donc, 81,3% sont attribuées à des étudiants étrangers. Le Rapport 2015 du Test d’aptitudes pour les études de médecine fait état d’un taux de recalés de 67.3%, soit 1807.

En 2003, les étudiants étrangers représentaient 13% des effectifs des facultés de médecine, en 2014 17.5%. En 2013, 31% des étudiants des universités étaient issus de la migration.

En 2011, les hôpitaux suisses employaient 40% de médecins étrangers. 70% des médecins assistants en psychiatrie hospitalière viennent de l’étranger. En 2014, un tiers (30,5%) des médecins en Suisse (10 478) venaient de l’étranger ou plus exactement étaient titulaires d’un diplôme étranger en médecine humaine. Parmi eux, 56,2% exercent dans le domaine hospitalier, 41,7% dans le secteur ambulatoire et 2,1% dans un autre domaine.

La proportion de médecins étrangers diffère cependant d’une ré­gion à l’autre, de 24,1% dans la région Arc lé­manique/Valais à 46,3% au Tessin. La concurrence est directe, la majorité des médecins étrangers viennent d’Allemagne (17,4%), Italie (2,4%), France (1,7%) ou Autriche (1,7%).

En comparaison avec l’année précédente, le nombre de médecins en exercice au bénéfice d’un diplôme étranger a progressé de 1,4% pour atteindre 30,5%. Avec 44%, la part des femmes est légèrement inférieure à celle des hommes (56%). Parmi les 1501 titres de spécialiste décernés en 2014, 44% l’ont été à des médecins au bénéfice d’un diplôme de médecin étranger.

NM

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