Putallaz dans le vrai, Fragnière dans le déni

PutallazLe précédent d’une critique de l’attitude des médias à heure de grande écoute a fait cicler toutes les alarmes des rédactions de Suisse romande. La réponse immunitaire fut prompte quoique guère convaincante.

Il suffit parfois d’une phrase, d’un mot, d’un geste, pour que l’on soit vengé et consolé de tout. Ce mot, cette phrase furent prononcés par François-Xavier Putallaz, dans sa vêture de philosophe, que la RTS aurait sans doute espéré ce jour-là moins précis et incisif:

« Certains médias, dominants en Valais, ont attisé la tension et la haine.

[…] Il y a une grave responsabilité de cette mise en scène de certains médias – pas tout le monde -, et de certains politiques.

[…] Le média principal en Valais, là, a une très grave responsabilité sur le dérapage. C’est facile de monter en épingle […] On ne laisse pas parler, on monte, on chauffe à bloc et, après, l’on se plaint des dérapages, finalement, que l’on attise.

[…] Ce qui est frappant dans les réseaux sociaux, c’est, à la fois, un lieu de liberté – et dans cette campagne il y a eu des choses étonnantes d’humour, sympas, qui ont fait sourire et qu’on a trouvées presque exclusivement dans ces réseaux sociaux. Il y a des gens qui ont pu dire un certain nombre de choses, mais c’est aussi un grand défouloir qui fonctionne sur le mode de l’hyper-rapidité. C’est-à-dire, un candidat n’a pas prononcé une phrase, qui était peut-être maladroite – mais qui sommes-nous pour ne jamais avoir une phrase maladroite – et on n’a même pas le temps de la récupérer en l’explicitant qu’elle fait le tour des réseaux sociaux et que, finalement, c’est cette phrase-là qui va coller au candidat. Et ça c’est peut-être un danger qui n’est pas propre au Valais […]« 

Mais c’est un danger qui ne peut ne peut survenir sans cette propension avérée de certains médias à une mise en scène, un montage, propre à guider les interprétations à seule fin d’attiser la haine; c’est certain


(Source: RTS Journal du Matin 17.03.2017)

 

Pompier pyromane

Panique à bord, on siffle fissa le local d’étape, le rédacteur en chef en second du Nouvelliste, Vincent Fragnière, pour tenter d’endiguer cette parole trop libérée qui vient d’embraser Internet. La différence de niveau avec le locuteur précédent est frappante et guère flatteuse:

« RTS: Que répondez-vous à ces accusations de François-Xavier Putallaz qui estime que vous avez attisé les dérapages que, vous-même, vous dénoncez ?

VF: C’est évidemment pas le cas.« 

Et ? C’est tout, si ce n’est une charge absconse à l’endroit de la Constitution de 1907… On peut parler d’autre chose.


(Source: RTS Forum 17.03.2017)

 

Un cas pratique

En ma qualité de candidat insignifiant ayant tout de même su accéder à l’insigne honneur d’être étriller en règle par le Nouvelliste, je crois mon témoignage utile en l’occurrence.

Le 24 février dernier, le Nouvelliste aura mis exactement 19 minutes pour réagir aux sollicitations de châtiment à mon endroit d’une page Facebook, Dégage Oskar F., tenue, depuis le Maroc, par un responsable de la feuille PLR Le Confédéré, M. Jean-Pierre Volluz. Feuille qui, on le rappelle au passage, avait été lourdement condamnée pour avoir comparé Oskar Freysinger à Adolf Hitler. 19 minutes, c’est toute la réflexion qu’il aura fallu au Nouvelliste pour mettre le feu aux poudres.

3 heures plus tard, Gilles Berreau, le journaliste, publiera un article tronquant délibérément la copie de la citation concernée, mélangeant mes déclarations à celle de la présidente du PS.

Non content de son effet, ledit Nouvelliste me prêtera une nouvelle fois, le 2 mars 2017, des propos vulgaires n’étant pas de mon fait et inventera de toutes pièces un nouvel appel au meurtre, sans le moindre rapport avec le précédent, le 16 mars.

Le Nouvelliste ni aucun des cinq autres médias ayant repris le montage n’ont daigné m’interroger sur le dépôt de plaine alors qu’ils sont tenus de le faire (art. 3.8). Tous ont refusé le principe d’un droit de réponse, sauf Canal9 qui le soumet au fait que je dépose plainte contre Stéphane Rossini…

La demande de droit de réponse a été refusée deux fois… sur une seule requête (ce qui tient du miracle mais a surtout pour avantage d’augmenter la charge des frais) par le Tribunal de Sion. Une fois pour vice de procédure, l’autre pour incapacité de régler l’avance de frais de tout de même 1’500 francs. Le juge, Lionel Henriot, est le mari d’une chroniqueuse du Nouvelliste.

Bienvenue en Valais !

Adrien de Riedmatten

 

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