SSR: Tous égaux mais plus que vous

A Nowa Huta, ville modèle du communisme voulue par Staline dans les années 50, tous les hommes devaient vivre libres et égaux en droit. L’échec fut retentissant, à l’étage des sous-chefs, les fenêtres étaient plus grandes…

Nous avons déjà traité des conditions quasi lunaires des employés de la SSR, exemptés de la taxe de redevance, salariés ad patres et autres joyeusetés. Mais c’était sans compter celles réservées aux cadres.

Tous ensemble !

L’information est délivrée par le vibrant appel du Syndicat suisse des mass média (SSM) du 24 novembre 2015 enjoignant les cadres de la SSR à renoncer volontairement, par solidarité, à leurs « privilèges« . Le syndicat révèle alors que l’ADC, l’association des cadres:

« A défini avec son employeur, la SSR, donc de facto avec elle-même, un plan social qui octroie aux cadres toute une série de privilèges par rapport aux mesures destinées au personnel CCT. »

Et de dresser la liste :

– Indemnité plus élevée en cas de déplacement du lieu de travail, le temps partiel
est donc assimilé au plein temps.

ssm

– Indemnité multipliée par 2,5 ou 3 en cas de modification de la fonction-clé, contre 2  pour le personnel CCT.

– Droits acquis salariaux survenant beaucoup plus tôt que pour le personnel CCT.

– Indemnité de départ plus élevée en cas de licenciement par l’employeur : un mois
de salaire par année de service.

– Contribution plus importante aux mesures de newplacement, de formation de base
ou continue pouvant atteindre 40’000 francs pour les cadres qui ont entre 41 et 50 ans et 50’000 francs à partir de 51 ans. Pour le personnel CCT, la contribution maximale s’élève à 24’000 ou 30’000 francs, selon les années de service, un critère qui n’est pas pris en compte pour les cadres.

– Contributions plus élevées pour les formations continues convenues avec
l’employeur.

– Sans parler de la retraite à 62 ans, ramenée fissa à 65 pour cause de débat approchant sur la LRTV…

C’est peu dire que SSR et ADC ont poliment envoyé paître leur syndicat, lui opposant, outre une fin de non recevoir des plus fermes, l’argument imparable que ces conditions se justifiaient en raison des salaires élevés de ces mêmes cadres; et Dieu sait qu’ils peuvent l’être (jusqu’à 557’434 francs par an).

On ne plaisante pas avec la rémunération des dominants.

Noël Macé

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