Elections 2019 : Ce qu’il reste de leur démocratie

Vous voulez changer les choses, montrez-leur que vous n’êtes plus dupe.

Le marronnier des élections est de retour, la foire aux bestiaux ouverte, les têtes de vainqueurs s’amoncellent sur les bas-côtés, qui nous intiment de nous enthousiasmer sur leurs valeurs creuses, leurs slogans de papier.

Toute cette humanité sans relief, l’œil vide, singeant les vertus de force et d’autorité pour nous vendre la pleine mesure de sa totale soumission. Qui, parmi ceux-ci, a véritablement résisté à quoi que ce soit, qui s’est jamais insurgé, qui s’est révolté au risque de tout perdre ? Ce ne sont là que les porte-manteaux de l’air du temps, leur ambition confine aux limites de leur être. Comment ne pas être renversé de lassitude par un système qui n’a que la tiédeur pour objectif, la demi-mesure pour prétention.

Le parlementarisme helvétique est à l’image de ce qu’il a fait de notre Confédération, une assemblée de domestiques. Alliance militaire indéfectible, garante de nos indépendances et libertés face à des monstres de puissance, la Suisse n’est plus rien qu’un souvenir, à peine une circonscription du nouvel ordre mondial. Ce qui a changé ? La démocratie a été placée au-dessus des vérités éternelles, non plus à leur service. Le râle communautaire des émotions désorientées s’est changé en dogme indépassable, idole farouche, avide de toutes les révérences.

Cette martingale du pouvoir, sans grandeur ni aspiration, est le contraire de la liberté. Elle a démontré à plusieurs reprises ne plus être à même de nous protéger. Je vis dans un pays où je dois convaincre un banquier que mon gosse n’a aucun lien avec les… Etats-Unis d’Amérique. N’importe quelle croyance à trois sous peut, à tout moment, emporter le pays. Vous riez aujourd’hui de ceux qui se prennent pour des animaux et réclament d’être traités comme tels ? Méfiez-vous, vous serez bientôt contraints de vous incliner comme on vous a commandé de le faire devant l’avortement ou la destruction du mariage. Quand tout est libre, plus rien ne l’est.

Ce sont des vandales, ils savent très bien ce qu’ils font. Voyez le PS, enfant de la révolution, ennemi héréditaire de toutes les libertés, de ce qui les protège, placer la démocratie en vertu obligatoire de toute société, jusqu’aux communautés religieuses.

C’est parce qu’ils savent que l’assemblée majoritaire, gavée aux opinions frelatées du libéralisme, est le logiciel qui leur permet de tout circonvenir. Le faux-semblant d’une liberté qui permet de les détruire toutes.

Mais rien, sur cette terre, n’est à jamais fatalité. La démocratie parlementaire est leur système, leur papier-valeur, leur contremarque. Nous venons de plus loin, de plus longtemps, nos racines sont vives et tiendront plus que leurs inventions. L’or pur de la tradition, enfoui au tréfonds de nos cœurs, sera bientôt la seule monnaie d’échange. On ne berce pas éternellement le monde de chimères.

Européenne, désarmée, livrée aux quatre-vents, la démocratie suisse n’est plus qu’une coquille vide. On peut nous la vendre en modèle de justice et d’équité à travers le monde, elle n’est qu’une forme subtile de la dictature de cette majorité que l’on sait minoritaire. Vous, vos petits partis, vos habitudes, vous n’êtes pas un danger, vous n’êtes que le décor de votre propre asservissement.

La liberté c’est l’esclavage, la démocratie, aujourd’hui, une servitude volontaire.

Noël Macé