Les paroles prononcées font foi!
Les Verts soutiennent avec détermination la loi sur le partenariat enregistré. Ils saluent la
reconnaissance, tardive, qu’elle apporte de la diversité des êtres humains, de leurs
attirances et de leur orientation sexuelle. Ils accordent de l’importance à la tolérance qui doit
être de mise dans la société face à la pluralité des formes de vie et des engagements entre
les êtres humains.
Dans cette optique, les Verts auraient souhaité que le partenariat enregistré soit également
ouvert aux couples hétérosexuels qui ne veulent ou ne peuvent pas se marier, et que ces
différentes manières de vivre en couple figurent dans le code civil au chapitre du droit du
mariage et de la famille. Mais nous nous rallions sans problème à cette loi spéciale, parce
qu’elle manifeste très clairement que l’engagement des couples homosexuels n’est pas un
engagement au rabais, ni un intermédiaire entre le «vrai» mariage et rien du tout. Le
partenariat est un statut, un état civil, dont les effets sont comparables à ceux du mariage. Il
est donc judicieux que ce statut soit destiné aux couples homosexuels.
Nous aurions également souhaité que la loi reconnaisse plus clairement que les couples
homosexuels forment aussi une famille, dans la mesure où un tiers d’entre eux vivent avec
les enfants d’une précédente union hétérosexuelle. Mais nous nous sommes assurés que la
loi permet au ou à la partenaire du parent biologique de partager la responsabilité éducative
et d’obtenir un droit de visite en cas de séparation. Dans ce cas, l’interdiction de l’adoption et
de la fécondation in vitro, dans les circonstances présentes, nous paraît raisonnable.
Les associations de défense des homosexuel-les ont choisi d’orienter leur campagne sur
l’amour dans le couple, l’engagement réciproque et le respect mutuel. Les Verts sont
sensibles à cet aspect du problème. Nous insistons néanmoins sur le fait que cette loi a
d’abord pour objectif de mettre fin à des siècles de vexations, d’humiliations et de
discriminations. Rappelons que l’homosexualité est encore violemment réprimée dans le
monde. Elle était également poursuivie pénalement en Suisse jusqu’en 1942, et récemment
encore, elle faisait l’objet d’un fichage systématique, raison pour laquelle il a fallu changer le
terme allemand «registrierte», qui rappelait par trop la sombre époque du fichier des
homosexuels.
Selon le message du Conseil fédéral, l’objectif de la loi est de « faire cesser la discrimination,
l’animosité et les préjugés à l’égard de l’homosexualité au sein de la population », et sa
portée n’est pas que symbolique. Les inégalités de traitement et les discriminations
auxquelles elle entend mettre un terme sont nombreuses et inacceptables. Juridiquement et
socialement le partenaire est aujourd’hui traité comme s’il n’avait aucun lien avec la
personne concernée. Que la maladie, les conflits ou la séparation surviennent, le ou la
partenaire n’a pratiquement aucun droit, ni sur la succession, ni sur les assurances sociales,
ni sur le logement de son partenaire. La discrimination peut-être la plus criante réside dans
le droit des étrangers. Lorsque l’un ou l’une des partenaires est étranger-ère, la vie
commune était jusqu’ici pratiquement impossible. Les refus de permis de séjour étaient
réguliers, consacrés d’ailleurs par un arrêt du tribunal fédéral qui a fait grand bruit en son
temps. La loi sur le partenariat enregistré met fin à ces situations grotesques où la vie de
couple se réduisait à quelques visites par année. Désormais les couples de même sexe
auront la certitude de pouvoir protéger juridiquement leur relation. Avec l’amour en plus !