L’Etat complice du bandit manchot

-> Un seul gagnant, le Casino!

En autorisant à nouveau les jeux de hasard, pour les avantages fiscaux qu’on imagine, la Confédération a engendré une nouvelle forme de misère et un engagement financier important pour venir en aide aux victimes de l’infortune. Des études montrent qu’en Suisse 70 000 personnes ont un problème lié au jeu de hasard ou sont victimes du jeu pathologique. A titre de comparaison, on recense 30 000 personnes dépendantes de l’héroïne ou de la cocaïne dans l’ensemble du pays.

Le conseiller d’Etat bernois Samuel Bhend, chef de la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale (SAP) demande de nouveaux efforts dans le domaine des machines à sous et une prévention… dans les écoles!

En 2001, le Grand Conseil bernois a alloué un crédit limité, provenant du Fonds de prévention contre la toxicomanie – tout un symbole – qui a permis de réaliser des projets de prévention et de traitement des pathologies du jeu. Ce Fonds est alimenté, comble d’hypocrisie, par les maisons de jeu, via une taxe sur leurs recettes.

La fondation Santé bernoise a donné des consultations à 260 personnes (dont 76 proches) touchées par le jeu. Le Service d’assainissement des dettes du canton de Berne a conseillé 109 personnes, dont 35 proches. Ces personnes présentent un endettement moyen de 100 000 francs.

L’élaboration de matériel d’enseignement destiné aux écoles constitue un important projet de prévention. A l’avenir, il faut renforcer cette activité afin que les jeunes soient avertis le plus tôt possible des dangers du jeu de hasard, conseille M. Bhend.

Lors de l’interdiction totale du jeu sur le territoire helvétique, la raison invoquée avait été le taux de suicides trop élevé chez les joueurs pathologiques. Plutôt que de multiplier les emplâtres sur les jambes de bois et de se ruiner en prévention – et en prévention auprès de la jeunesse, dont le seul besoin est en soi particulièrement inquiétant – ne serait-il pas plus honnête de simplement y renoncer!

be.ch

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