Interpellation parlementaire socialiste anti-Israël: La CICAD réagit

Le 16 juin dernier, la Conseillère nationale socialiste bernoise Ruth-Gaby Vermot-Mangold, (photo) a déposé une interpellation parlementaire intitulée: "Produits en provenance des territoires occupés par Israël. Violation de l’ordonnance sur les denrées alimentaires", qui accuse Israël de contourner l’ordonnance sur les denrées alimentaires en mentant sur l’origine des produits issus de Cisjordanie, de la Bande de Gaza ou de Jérusalem-Est.

Mme Vermot-Mangold regrette que les denrées provenant des territoires occupés ne puissent être clairement reconnus comme tels par les consommateurs suisses et continuent d’être désignés par le label "made in Israel".

"Pathétique!", s’exclame Johanne Gurfinkiel, porte-parole de la Coordination Intercommunautaire contre l’Antisémitisme et la Diffamation (CICAD), qui vient de prendre connaissance de l’interpellation. "Je suis assez surpris… Nous sommes en pleine actualité du plan de retrait de Gaza et de quatre implantations en Cisjordanie. Constater que des Conseillers nationaux restent focalisés sur une logique de boycott de produits israëliens sous prétexte qu’ils proviendraient des territoires de Jérusalem-Est ou de Gaza, je trouve que c’est assez dramatique".

Interrogé sur la possibilité d’une croissance de l’antisémitisme au sein du parti socialiste, Johanne Gurfinkiel ne pense pas cependant qu’il faille arriver à une telle conclusion: "Je ne crois pas qu’on puisse aujourd’hui accuser les socialistes d’être des antisémites, par contre il est clair que certains parlementaires socialistes ou verts sont engagés dans un combat contre Israël". Le Conseiller national socialiste Carlo Sommaruga, par exemple, s’est fait la tête d’un mouvement socialiste dénonçant les accords commerciaux entre la Suisse et Israël. LA CICAD a déjà dénoncé cette attitude partisane opposée au processus de paix (v. ici à la date du 30.06)

La CICAD dit ne plus comprendre pourquoi ce genre de comportement militant à l’encontre d’Israël se poursuit, alors que le gouvernement a donné des signes évidents de bonne volonté. Cela dit, M. Gurfinkiel pense que ce genre d’interpellation ne nuira pas au réchauffement des relations entre la Suisse et Israël.

Johanne Gurfinkiel rappelle assez justement que le parti socialiste suisse (PSS) ne devrait pas oublier que "si certains Palestiniens bénéficient d’un salaire avec un niveau de vie plus ou moins correct c’est grâce au fait qu’aujourd’hui Israël les emploie. Si la logique est de pousser au boycott, c’est aussi pousser au chômage de ces Palestiniens qui ne pourront plus travaillerIls seront à même ensuite de remercier cette Conseillère nationale de mettre en péril leur activité professionnelle".

Entretien avec M. Johanne Gurfinkiel, porte-parole de la Coordination Intercommunautaire contre l’Antisémitisme et la Diffamation. La Rédaction parle de "motion", il s’agit en fait d’une interpellation; l’auditeur corrigera. Pour connaître la différence, cliquer ici.

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