Taous Djabraïlov, chef du Conseil d’Etat de la république de Tchétchénie, a révélé un chiffre stupéfiant lors d’une conférence de presse, celui du nombre de personnes tuées au cours des deux guerres qui ont frappé la république indépendantiste nord-caucasienne en 1994-1996 et depuis la fin de l’été 1999. Selon Djabraïlov, "150 000 à 160 000 personnes ont trouvé la mort. Ce nombre inclut aussi bien les pertes militaires fédérales, les combattants rebelles, les fonctionnaires civils et la population civile".
D’après Djabraïlov, ces données s’étalent sur une période de quinze ans. Sans donner un bilan séparé des pertes militaires fédérales russes et celles des rebelles, il affirme néanmoins que 30 000 à 40 000 Tchétchènes ont été tués pendant les deux guerres. Par ailleurs, il y aurait actuellement, toujours selon la même source, jusqu’à un millier de combattants actifs, dont 100 à 150 étrangers. "Mais les chiffres données par Djabraïlov soulèvent de nombreux doutes parmi les experts", objecte le quotidien russe Izvestia, qui pense que le bilan dressé par le dirigeant tchétchène pourrait être exagéré.
Pour l’hebdomadaire russe Ejenedelny Journal, les seuls décomptes fiables sont réalisés par les défenseurs des droits de l’homme. Il résulte de ces décomptes qu’au cours des deux guerres de Tchétchénie environ 80 000 civils ont péri, contre moins de 14 000 combattants en uniforme. "Une chose semble claire: Djabraïlov multiplie par deux le nombre de tués en Tchétchénie", affirme l’Ejenedelny Journal.
Un constat repris par plusieurs experts interrogés par les Izvestia. D’après Alexeï Malachenko, du Centre Carnegie de Moscou, les Tchétchènes et en particulier leurs dirigeants politiques ont tendance à gonfler les pertes humaines. "Certains estiment que les chiffres fournis par Djabraïlov constituent un élément de ’pression psychologique’ de Grozny sur le Kremlin. En effet, les autorités tchétchènes sont en pleine négociation avec le centre fédéral à propos de la répartition de leurs compétences et de leurs prérogatives respectives".
armees.com
Le genre d’information qui a sacrément besoin d’être vérifiée et recooupée avec d’autres.
Se souvenir des exagarations dans les Balkans.