Café, croissant et tartine populiste: Le menu du Matin Dimanche

Dans ce grand prêche médiatique du dimanche matin qu’est le Matin Dimanche, Ludovic Rocchi réinvente le populisme de gauche en fustigeant les coûts exorbitants générés par les questions parlementaires. C’est vrai ça, saleté de démocratie qui permet aux représentants du peuple de demander des comptes et d’empêcher certains profiteurs de profiter en rond. Dans le modèle de régime qui semble avoir les faveurs de M. Rocchi, ces dits empêcheurs aurait été passés par les armes sans autre forme de procès, ce qui a l’avantage d’économiser de coûteux frais de procédure, ou se seraient retrouvés en train de poser des voies de chemins de fers reliant Berne aux camps de travail, histoire de gagner du temps, et de l’argent, dans le transfert des ennemis du peuple.

Notons que, dans sa scrupuleuse enquête, M. Rocchi qui prête exclusivement à des parlementaires de droite le don de poser des questions à tout va, passe comme chat sur braises sur les motions, initiatives et autres interpellations socialistes niaiseuses, ultra pro-taxes, antisociales, anti-écologiques ou antisémite, motivée par une obstination bornée et une idéologie d’arrière-garde qui, si elle a fait chanter Ferré, s’est prise depuis les pieds dans les pavés de 68. Chaque année, ce ne sont pas moins de 2 à 3 interventions, souvent les mêmes, à l’encontre de l’obligation de servir ou de l’"ennemi militariste", chaque année repoussée, chaque année renouvelée. Il serait temps que l’on comprenne à gauche, entre autres choses, que le mur est tombé, que le soldat suisse n’est pas un facho sadique violeur d’enfants et que le service peut avoir une utilité réelle à bien des égards.

M. Rocchi va même jusqu’à prétendre que quelques simples coups de fil auraient suffit à apporter une réponse aux interrogations populistes des trublions incriminés. Et de prendre l’exemple, bien connu des lecteurs du Baf, de l’interpellation à l’encontre de l’Aide suisse contre le sida (ASS) pour sa gracieuse invitation à pratiquer le sexe oral sans protection; exemple présenté dans son article comme exagérément improbable. Mauvaise pioche, les faits sont bien là et c’est précisément un refus de communiquer de la part de l’ASS qui a provoqué ladite interpellation.

On a pu admirer, à l’occasion de l’affaire du bébé-mouette, certains des collègues de M. Rocchi faire oeuvre de vigiles à la solde du système qui les nourrit, le but étant de faire passer, par toute une batterie d’artifices, une initiative sensée pour une entreprise mauvaise, orientée, vicieuse voire même "dangereuse". La technique de M. Rocchi n’est pas différente, la profession est avare en imagination, ainsi on ne craindra pas de s’en prendre à ces démocrates directs sous prétexte de gros sous même si leur action vise, au final, à en économiser à la population. De l’émotion, mais surtout pas de réflexion; au Matin, comme à l’armée, réfléchir c’est déjà désobéir…

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