Gay Pride 2006: Le lobby fait sa pub à l’oeil

Dans son édition du jour, le 24 Heures se fend d’un petit article préventif sur la gay pride qui devrait avoir lieu à Lausanne l’an prochain. Préventif puisqu’il s’agit en somme de pétrir gentiment les mentalités afin de prévenir tout réflexe "réactionnaire" tels ceux qui ont précédé de semblables manifestations à Sion ou à Delémont.

L’article en question ressemble plus d’ailleurs à un vulgaire prospectus publicitaire du genre de ceux qu’on trouve de plus en plus souvent dans le rédactionnel de la presse payante de ce pays: On y apprend que la pride 2006 sera une "fête solidaire largement ouverte à la population lausannoise", que les autorités sont derrière à 100%, et que les seules oppositions rencontrées sont dues au souci de la commune de protéger son gazon… sans commentaire…
L’auteur détaille la chose par le menu: Projections de films, expositions et performances artistiques, colloque, célébration œcuménique et brunch offert à la population. L’auteur, Joël Burri, n’est autre d’ailleurs que le responsable du mouvement homosexuel universitaire EGaL, membre actif de Vogay, l’association faîtière du canton de Vaud. La boucle est bouclée, le lobby a ses entrées à la rédaction du quotidien, et, comme il ne "convient pas" d’être critique sur cette question, on a confié le papier "à qui de droit".

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas le gratuit qui va tuer la presse, mais le politiquement correct. Quand il sera devenu inconvenant de dire quoi ce soit, ou de se contenter de relater sans autre enthousiasme que le désir d’informer, la presse ne sera plus qu’un vaste catalogue d’opinions pré-cuites, indigestes et peu savoureuses. Et, c’est ainsi que, sans dictature apparente, la liberté de presse se changera en domesticité de bon aloi des courants à la mode. Quand le Matin bleu est arrivé sur le marché, toute la profession a hurlé à la perte de qualité, de commentaire. Mais quelle qualité, quel commentaire? économie et mots croisés mis à part, les journaux romands ne sont plus que les éponges des atermoiements relativistes de valets sans culture; un recueil de dépêches rédigées par un logiciel de traduction gratuit a plus de chances d’offrir un peu d’esprit critique que n’importe quel édito du Courrier ou du 24 Heures.

Merde à la pensée unique. Bonne ou mauvaise, vendez-nous de l’opinion ou bien disparaissez!

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