Transmission du VIH : une dépêche de l’AFP suscite la colère d’Act Up

Une dépêche de l’AFP consécutive à une affaire judiciaire pose la question de la méconnaissance par des journalistes des modes de transmission du VIH et du sérieux de la relation du jugement intervenu dans cette affaire. 
 
"Un toxicomane de 41 ans, qui se savait porteur du VIH, a été condamné mardi à quatre ans de prison dont trois ferme par le tribunal correctionnel de Thionville pour avoir voulu transmettre le virus à un CRS en le mordant (…) Le CRS vit actuellement "au rythme du protocole d’analyses qui ne se terminera qu’en mai prochain et là seulement il saura s’il est séropositif ou pas à son tour", a ajouté le défenseur précisant que "depuis le mois de mai, il a peur d’embrasser ses enfants, ses proches"".

Cette dépêche de l’Agence France Presse diffusée hier a fait bondir à juste titre Act Up-Paris. "Plus de 20 ans de travail pédagogique pour ça. Pour qu’un fonctionnaire de police puisse ressentir la "peur d’embrasser ses enfants" après un risque d’exposition, pour qu’un avocat utilise cette peur irrationnelle sans sourciller. Et surtout pour qu’un journaliste de l’agence de presse française de référence termine une dépêche par ces mots sans y ajouter le moindre commentaire" s’insurge Act Up.

Au cœur du problème posé par cette dépêche, apparaît la question de la méconnaissance par l’AFP des modes de transmission du VIH. Et, au-delà, celle des traitements post-exposition qui auraient dus être proposé au CRS…

"Est-que cela veut dire que le fonctionnaire en question n’a pas reçu un tel traitement ? Est-ce que personne au sein de sa hiérarchie n’avait connaissance de l’existence de traitements antirétroviraux prophylactiques ?" s’interroge Act Up.

Pourtant, la seule explication possible au délai évoqué (un an pour savoir si on est séropositif après une prise de risque) est que le CRS a pris une prophylaxie post-exposition.

La dépêche AFP ne dit pas un mot, non plus, sur le motif précis de la condamnation.

Les précisions nécessaires seront finalement apportées par l’agence… Reuters : "L’homme, qui s’est excusé à la barre, a été condamné pour acquisition de produits stupéfiants, conduite sous l’effet de ces mêmes substances et violences volontaires ayant entraîné une interruption temporaire de travail inférieure à huit jours."

"Ce n’est pas la première fois que nous constatons l’incompétence de l’AFP" s’indigne Act Up-Paris qui rappelle que "les médias doivent prendre conscience de l’impact de leur communication, sur la perception des risques de transmission du VIH et leur conséquence sur la prévention du sida".

e-llico

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