Voltaire: sa propre caricature

On a jamais tant entendu parler ces derniers jours de Voltaire, de l’"esprit de Voltaire", à savoir un anticléricalisme militant, un laïcisme dur camouflant son extrémisme sous des dehors d’élégance littéraire et étudiée. On nous rabat les oreilles de la maxime voltairienne par excellence: "Je ne suis pas d’accord avec vous mais je lutterai jusqu’a la mort pour que vous puissiez vous exprimer"; Voltaire en prophète d’une religion de l’homme sans Dieu.

Et bien, quel crédit accorder aux propos et à l’exemple d’un homme mort en reniant toute ses idées, hurlant comme un damné pour avoir un prêtre à son chevet et les derniers sacrements, et ce à plusieurs reprises, tant et si bien que ses "amis" durent monter la garde devant sa chambre pour empêcher le prêtre d’approcher que le grand Voltaire réclamait en suppliant à son heure dernière.

Et si ce n’était pas ce dernier exemple-là que nos belles Babel républicaines et laïques se devaient de suivre ? Et si l’image d’un athéisme terrassé, vaincu, implorant pardon et miséricorde, pris de folie et de désespoir, dévorant ses propres excréments et suppliant pour la vision de Dieu dans sa plus simple apparition, n’était autre que le reflet de notre société, son amère caricature ?

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