Homosexualité-pédophilie: Un amalgame ?

Plainte des jeunesses socialistes: Les « Jeunes UMP » de Bordeaux inquiétés pour « homophobie »
Libération rapporte que le Mouvement des Jeunes Socialistes a porté plainte contre X à la suite de cet article, diffusé par l’UMP-Sciences Po (Bordeaux) et sur le blog des J-UMP de la ville. Condamnant ces propos «homophobes», L’UNEF et MJS ont dénoncé un «amalgame nauséabond» entre pédophilie et homosexualité.

Les socialistes sont plutôt mal placés pour donner des leçons à quiconque. La position du parti socialiste reste traditionnellement très ambigue sur les problèmes de sexualité infantile, nous l’avons déjà démontré avec nos articles sur Libération, le Monde, et les réactions de certains de ses membres (le PS suisse, Sommaruga, le cas Pedroso au Portugal etc.).

Quant à l’amalgame « homosexualité – pédophilie » tant décrié depuis quelque temps, n’est-il vraiment que le fruit du hasard? Les homosexuels ne sont pas pédophiles, les lobbys d’intérêts homosexuels ont communiqué à maintes reprises sur ce fait avéré et le terme « pédéraste » (du grec paiderastês, paidos « enfant, garçon », erastês « amoureux »), qui dénonçait une réalité historique par trop dérangeante, à été définitivement rayé du vocabulaire autorisé.

Le grand problème réside dans le fait que la pédophilie, et parfois même pire, a fait partie intégrante des revendications, pour ne pas dire des exigences, des mouvements d’obédiance socialiste à la fin des années 60, parmi lesquels les groupes pionniers de la lutte homosexuelle, encore reconnus et honorés comme tels aujourd’hui par les associations actuelles.

Matzneff, que les lecteurs du BAF connaissent déjà, nous signale Guy Hocquenghem, icône gay des âges premiers s’il en fût, dans la critique qu’il fait de son ouvrage « La Dérive homosexuelle« , comme rejoignant Schérer, un autre auteur du même cru, « dans son refus de la pédérastie platonisante« ; le tableau est posé.

7 ans plus tôt, l’émission radiophonique de Ménie Grégoire du 10 mars 1971: « L’homosexualité, ce douloureux problème » en direct de la salle Pleyel à Paris, où les premiers militants homosexuels s’emparaient de la scène aux cris de « Battez-vous », marquait la naissance des premières associations de lutte militante gays, dont la plus célèbre fut sans conteste le FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire). Ce groupement n’est pas le premier de son espèce, nous avons répéré un Comité d’action pédérastique révolutionnaire (CAPR), à la Sorbonne en 68, puis un Mouvement d’action judiciaire (MAJ), le GLH (Groupe de libération homosexuele) et le CUARH (Comité d’urgence anti-répression homosexuelle).

Pour bien saisir le contexte, il convient de rappeler que la sexualité était le bélier que l’époque s’était choisie pour enfoncer l’ordre établi. Par extension, toutes les sexualités, libre, homosexuelle, incestueuse, pédophile, zoophile etc., faisaient office de base revendicative. Il est d’ailleurs assez amusant de voir le FHAR se débattre avec les ouvriers communistes, lesquels refusent net de manifester avec des « tapettes », ou le « Comité d’occupation de la Sorbonne » s’indigner de la présence d’homosexuels près des toilettes du prestigieux établissement…

Très vite, le FHAR annonce la couleur, dans un premier communiqué « A ceux qui sont comme nous« , dans le n°12 (avril 1971) de la revue Tout, dirigée par un certain Jean-Paul Sartre, co-fondateur du quotidien Libération. On y lit entre autres: « Nous voulons détruire la famille et cette société parce qu’elles nous ont toujours opprimés… A BAS LA SOCIETE FRIC DES HETERO-FLICS ! A BAS LA SEXUALITE REDUITE A LA FAMILLE PROCREATRICE !… Pour un front homosexuel qui aura pour tâche de prendre d’assaut et de détruire la « normalité sexuelle fasciste« . Le décor est posé: la famille est visée et, derrière elle, la société tout entière. Il s’agit d’une guerre révolutionnaire, l’orientation sexuelle est à la fois une situation et un instrument. C’est cette pensée qui soutiendra l’activisme homosexuel jusqu’à nos jours.

« Jamais la bourgeoisie n’a toléré la libre disposition d’un corps en face de n’importe quel autre et en particulier chez les mineurs » lit-on dans le même numéro. « Jamais elle n’a toléré le droit à la tendresse entre tous les corps, si ce n’est comme soupape de sûreté dans quelques lieux privilégiés et fermés« , la révolution sexuelle réclame l’abattage du tabou de la sexualité de l’enfant et, conjointement, une place ouverte et publique pour les sexualités non bourgeoises, à savoir non reproductrices et non familiales. « La lutte des classes passe par les corps » s’exclame la revue homosexuelle Gulliver dans son premier numéro (nov. 1972); le corps de l’enfant n’est pas épargné.

Matzneff, toujours, en 1974, va jusqu’à s’indigner: « Ce n’est pas parce qu’un malade mental étrangle de temps à autre un petit garçon que ces mêmes bourgeois sont autorisés à faire porter le chapeau à tous les pédérastes et à priver leurs enfants de la joie d’être initiés au plaisir, seule éducation sexuelle qui ne soit pas un mensonge et une foutaise » (Gabriel Matzneff, Les Moins de Seize Ans, 1974, cité par Ambroise-Rendu, Anne-Claude, « Le pédophile, le juge et le journaliste », L’Histoire, n°296 (mars 2004), p. 65).

Dans le n° 13 de Tout (17.05.1971), le FHAR publie un courrier de l’écrivain Tony Duvert, un autre habitué du BAF: « Je ne connais rien de votre mouvement et je ne sais pas à quoi ces articles pourront réellement servir, mais je suis frappé de leurs efforts pour éviter nombre de stupidités que les homosexuels ont l’habitude de penser sur eux-mêmes. Dommage que le problème de la pédérastie, difficile et crucial dans une critique de la société, de la famille et de l’éducation, n’ait guère été abordé, d’autant que vous étiez, il me semble, en état de faire parler ceux qu’on doit entendre: non pas les pédérastes, mais leurs possibles « victimes » mineures. Tony Duvert (Paris)« , on appréciera les guillemets autour de victimes. La dialectique homosexuelle de ces années raille la conception « bourgeoise » d’un enfant victime dans le rapport sexuelle. Rousseauisme poussé à l’extrême: dans son innocence originelle, l’enfant serait une sorte de bon sauvage du sexe. Le sexe, tout sexe étant bon, ne saurait être mauvais pour l’enfant, puisque l’enfant est bon, à savoir non encore corrompu par la société bourgeoise moralisée; seul le tabou de la violence subsistera.

Dès 1977, les pétitions en faveur de pédophiles incarcérés pulluleront: Janvier 1977, pétition de soutien à trois pédophiles, trois hommes condamnés à trois ans de détention préventive par la cour d’assises de Versailles pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans« . Les enfants n’ont subi « aucune violence« , ils étaient « consentants« , « si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire?« , il n’y a pas « crime« , « trois ans pour des baisers et des caresses, ça suffit« , s’insurge le texte de la pétition. Qui signe? Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, François Chatelet, Jack Lang et bien d’autres encore, de Félix Guattari à Patrice Chéreau ou Daniel Guérin. Un peu plus tard, une lettre ouverte à la commission de révision du code pénal exigeait que soient « abrogés ou profondément modifiés » les articles de loi concernant « le détournement de mineur« , dans le sens « d’une reconnaissance du droit de l’enfant et de l’adolescent à entretenir des relations avec les personnes de son choix« . Derrière le droit de la famille, c’est l’accès à l’enfant qui est visé, il faut démonter la forteresse qui protège l’enfant. Sous cet angle, la question de l’adoption homosexuelle prend une tout autre tournure… Qui signe? Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Françoise Dolto (oui, même Dolto…), Jacques Derrida. Interrogé aujourd’hui, Philippe Sollers, signataire de cette supplique, ne se souvient pas: « Il y avait tellement de pétitions. On signait presque automatiquement« . Tout est là!

C’est dans cette optique qu’un quotidien d’audience nationale, Libération, ne verra aucun inconvénient à publier le manifeste du « Front de libération des pédophiles« , définissant la pédophilie comme une culture cherchant à briser la « tyrannie bourgeoise qui fait de l’amoureux des enfants un monstre de légende » ou les interview de Jacques Dugué, que le journal ne manque pas de louer pour « sa franchise quant à la sodomie« , et qui, dans une perspective ouvertement pédérastique s’interroge: « Pourquoi un homme n’aurait-il pas le droit d’aimer un enfant? Un enfant qui aime un adulte, sait très bien qu’il ne peut pas encore donner, aussi, il comprend et il accepte très bien de recevoir. C’est un acte d’amour. C’est une de ses façons d’aimer et de le prouver. Ce fut le comportement avec moi des quelques garçons que j’ai sodomisés. Et puis disons les choses comme elles se passent. Il aime ressentir dans son corps, le membre viril de celui qu’il aime, d’être uni à lui, par la chair. Cela donne de grandes satisfactions. Il a aussi la satisfaction d’être agréable à celui qui le sodomise qui jouit en lui. Cela lui procure aussi une grande joie, car aimer c’est aussi bien donner que recevoir.
Cela peut-être dur à admettre pour des profanes, mais c’est la réalité
« . On pensait sincèrement, à l’époque, que le monde allait changer, les tabous s’effondrer, qu’il suffisait de le vouloir pour que cela soit « bon », que les règles morales étaient une création de bourgeois frustrés pour contraindre les facultés de jouissance, comme ça, juste pour emm… le monde; on en est bien revenu. On en est bien revenu, mais il aura tout de même fallu attendre l’émission Bas les Masques de Mireille Dumas, en 1995, et l’affaire Dutroux, en 1996, pour entendre enfin les plaintes des « victimes » et oser briser le sceau du silence apposé unanimenent par l’intelligentsia pédophile.

Pour toute la période allant de 1960 à la fin des années 80, la base argumentative des champions de la libération sexuelle, et homosexuelle, allie sans complexe homosexualité et pédophilie. C’est dans cette optique que l’on a vu nombre d’associations s’engager activement pour l’abaissement de l’âge légal des rapports sexuels et homosexuels. Ainsi, si amalgame il y a, il n’est de loin pas le fait d’une poignée d’homophobes haineux, mais bien celui des pionniers de la libération sexuelle qui, les premiers, associèrent l’un et l’autre dans l’espoir de les faire passer tous deux dans le lot de cette illusoire conception de nouvel âge d’or que tente de nous fourguer toute nouvelle révolution.

Propos réactionnaires, nous reprochera-t-on, Libé, qui traîne ce boulet depuis bientôt 40 ans a déjà tenté de se justifier, ne parvenant qu’à démontrer que la foi soixante-huitarde dans la pédophilie n’avait jamais cessé d’être: « Accuser la révolution sexuelle – qui a fait de l’enfant un acteur, un sujet de son corps – d’être à l’origine de la pédophilie est autant un contresens que d’accuser la révolution (y compris sexuelle) des femmes d’être à l’origine des viols dont elles sont encore aujourd’hui victimes. La révolution sexuelle a d’abord appris aux enfants, aux adolescentes, aux femmes à dire « non »« . Confusion tragique: La révolution sexuelle a libéré des adultes, lesquels se sont mis à violer des enfants, la révolution des femmes a libéré des femmes, lesquelles n’ont jamais violé personne.
Ce texte qui était une pétition de soutien à Daniel Cohn-Bendit, était, entre autres, signé par un certain Serge Quadruppani, auteur, en 1983, d’un article intitulé « Ami(e)s pédophiles, bonjour!» où l’on peut lire : « Si la pédophilie est la plupart du temps misérable, il en est de même de tous les rapports « sexuels » et amoureux. Il n’est pas nécessaire d’être un révolutionnaire pour voir que le supplément de misère de la pédophilie est le fruit de sa répression sociale. Un pédagogue libéral américain n’explique-t-il pas que le principal traumatisme que subit l’enfant « victime » d’un satyre provient de ses parents qui en font tout un plat, alors que lui, s’il n’y a pas eu violence, aurait plutôt tendance à s’en foutre?« ; rien oublié, rien appris.

Rien de rien, la vieille école pédéraste a même fait des petits: La North American Man/Boy Love association, fondée en 1978 suite au succès d’une campagne de la communauté gay de Boston pour se défendre de la chasse aux sorcières dont elle était l’objet, et qui se veut l’héritière directe de cette libre pensée pédérastique. La NAMBLA veut « éduquer la population sur la nature bienveillante d’un amour entre un homme et un garçon« , sortir les pédophiles de prison et resserrer la « coopération avec des lesbiennes, des gays, des féministes et autres mouvements de libération« . Arcados, qui se plaît à publier des études sur les effets bénéfiques des relations sexuelles entre enfants et adultes (à signaler que des homosexuelles suisses ont récupéré sans sourciller, l’adresse arcados.ch, et que Moël Volken, responsable de l’association faîtière helvétique Pink Cross, publie des posts sur arcados.com; mais surtout pas d’amalgame)

Alors oui, dans ces conditions, une association homosexualité, dans sa conception lobbyiste, militante et révolutionnaire, et pédophilie, peut être faite. Elle est même saine et nécessaire dans la mesure où elle permet de se souvenir des origines, institutionnelles ou idéologiques de ces même mouvements, qui, aujourd’hui, réclament le « droit » d’adopter des enfants et de les « éduquer ».

4 réponses à Homosexualité-pédophilie: Un amalgame ?

  1. Jean-Paul Guisan dit :

    (Excusez mon esprit d’escalier qui me fait réagir aujourd’hui seulement.) Quelle révélation, quel attentat au politiquement correct: il y a donc des gens qui non seulement sont à la fois homosexuels et pédophiles, mais qui encore le revendiquent – littérairement ou politiquement. C’est clair, l’affaire est entendue: le lien entre l’homosexualité et la pédophilie est désormais patent. Aussi patent et nécessaire que le lien entre la pédophilie et l’hétérosexualité. Il est vrai que la pédophilie hétéro a moins fait l’objet d’une exaltation littéraire (Humbert Humbert s’intéressse aux Lolitas qui ne sont plus des enfants). Mais la prescription religieuse (cf. un certain prophète et une Aicha de 9 ans ou les¨modes de vie en terre hindouiste) compense cette déficience.

    L’abus sexuel d’un enfant mâle est plus grave, l’atteinte à sa dignité est pire, car on le dégrade en objet féminin. L’abus d’une fillette frappera moins les esprits: du point de vue de son identité, de son statut sexuel, à aucun moment, l’enfant n’est traitée autrement que conformément à sa nature.

    [MOD: Je ne sache pas que des associations d’hétérosexuels se soient réunies pour réclamer le droit de libérer sexuellement des enfants. De la NAMBLA http://www.nambla.org/ à Arkados aujourd’hui, à celles, non repenties, que je cite dans cet article, toutes sont d' »obédience » homosexuelle. La question que je me pose, s’agit-il d’un hasard ?

    Personnellement, vous m’excuserez de ne pas vous suivre dans cette idée qu’il soit moins grave de violer une fillette qu’un garçonnet, chaque viol d’enfant est une horreur, à tel point d’ailleurs que le Christ Lui-même, plutôt enclin à la miséricorde d’habitude, propose un châtiment exemplaire pour ce genre de crime: A l’eau avec une meule autour du cou !]

  2. Jean-Paul Guisan dit :

    Sur le dernier point, vous avez raison de ne pas me suivre. C’était une réflexion ironique à travers laquelle je faisais parler l’esprit machiste pour expliquer pourquoi on est souvent plus impressionné par des abus sur des garçons.

    [MOD: Ca ne se comprenait guère, et cette explication tardive qui croit trouver une issue dans l’ironie tombe trop à propos pour être franchement crédible]

    Les hétéros n’ont pas besoin de fonder des associations: ils n’ont qu’à se convertir à la fraction dure de telle grande religion monothéiste. Ne meurent-ils pas (en entraînant avec eux des innocents) pour toucher la récompense de 72 vierges (sur l’âge desquels tous les fantasmes sont permis)? Plus occidental: il y a Raël, qui défend aussi les homosexuels par opportunisme, son truc étant les jeunes « anges » de sexe féminin. En son temps, on a eu Guy Claude Burger et son hétéro-instinctothérapie.

    Quant aux paroles de Jésus, je ne connaissais pas cette interprétation. Je pensais qu’il parlait des petits en général, (c’est-à-dire des gens simples) dans la foi, que des dignitaires, par leur comportement peuvent scandaliser et dégoûter de leur foi. Mais c’est indubitable que ça peut s’appliquer aux prêtres qui ont abusé de leur autorité sur des enfants.

    [MOD: Nous avons déjà évoqué ici http://www.bafweb.com/2007/02/27/dans-le-texte-le-bresilien-kaka-se-convertit-a-lislam/ (dans les commentaires) la question de la pédophilie sacerdotale et rappelé qu’on ne saurait remettre en cause une doctrine en raison de sa violation caractérisée. Si quelqu’un, même fonctionnaire, brûle un feu rouge, ce n’est sûrement pas la faute du code de la route qui interdit de violer les feux rouges]

  3. Catherine dit :

    Cher Mod,

    Je ne pense pas que Jean Paul cautionne l’idée que violer une fillette est moins grave qu’un garçon. Il expose, hélas, un fait.
    Il est bien évident que ce genre d’acte ne se pardonne pas aussi chrétien soit on.

    [MOD: Effectivement, je suis peut-être un peu sensible sur la question)

  4. Zen dit :

    Il va de soit que lorsque l’on sort du droit chemin, il n’y a plus de limites aux dérapages.
    Tiens ! Voilà les dérapages qui se retournent contre les initiateurs de ce concept en politique (française).

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