Flagrant délit de manifestation pro-Hezbollah à Berne: Le seul argument des Verts, l’insulte

La vidéo du Baf a fait son petit bonhomme de chemin, la presse s’est emparée avec amusement du contraste saisissant entre les déclarations mensongères du parti des Verts, abondamment relayées par la TSR, développant sur l’esprit bon enfant de la manifestation, et la froide réalité des images, à savoir les emblèmes du Hezbollah, les slogans furibards et autres excès de bouche tendant à montrer que la gauche n’est pas toujours du côté des gentils.

Pour avoir gâché notre samedi après-midi dans ce flot de haine criarde, franchement islamiste et aux relents carrément antisémites, nous sommes bien placés pour savoir ce qu’il en est de la version officielle. remâchée dans la Liberté du jour par le Conseiller national Vert Ueli Leuenberger: "Cette manifestation a été pacifique, et aucun slogan haineux n’a été scandé !", répète sagement le Conseiller national Vert Ueli Leuenberger dans la Liberté du jour, tout en considérant cependant, paradoxe habituelle sur cette rive-là de la pensée, que "le Hezbollah fait partie du gouvernement de coalition libanais". "Que certains de ses membres aient participé à la manifestation tombe dès lors sous le sens", ajoute-t-il. Belle logique avec laquelle il serait aisé de légitimer les partis nazis ou communistes de tous les gouvernements de coalition.

Le public de la Liberté n’étant pas encore complètement acquis aux raccourcis de la gauche, l’auteur de l’interview confronte le Conseiller aux vertes critiques de la Commission Intercommunautaire contre l’Antisémitisme et la Diffamation (CICAD) qui, elle, est plutôt bien placée pour savoir ce qu’il advient en général des condescendances envers les "gouvernements de coalition" du genre de ceux qui semble tant plaire au Conseiller genevois. Le Hezbollah est "un parti clairement fasciste dont beaucoup de Libanais ne se sentent pas proches" et leur présence à la manifestation n’était certainement "pas anodine", déclare Johanne Gurfinkiel, porte-parole de la CICAD.

Suit la réponse du député, toute de finesse et de réflexion mûrement maturée au soleil de la raison:

"Connerie !" – exclamation que d’aucuns auraient qualifiée de populiste s’il sétait agi d’un homme de droite – "Le CICAD en est réduit à surfer sur un site d’extrême droite pour examiner des images à la loupe. Nous préférons consacrer notre énergie à la solidarité avec le Proche-Orient".

Pour ce qui est de la solidarité avec le Proche-Orient, nous savons désormais à quoi nous en tenir, quant à la loupe, il faut être doté d’une sacrée mauvaise foi ou de troubles oculaires sévères pour ne pas voir ce qui se voit sans difficulté sur une image de petit format internet. Seulement voilà, "si les faits sont contre nous, les faits ont tort", la vieille maxime léninienne a toujours force de loi au parti.

La seule vérité de toute la phrase tient dans cette locution "réduit à surfer". Certes, quand on voit la mainmise de la gauche genevoise sur les organes de presse publiques, la TSR pour ne pas la citer, qui reprend à la lettre les communiqués du parti, il est effectivement navrant de constater que le citoyen en est réduit à aller chercher sur internet la vérité qu’on lui refuse dans le média officiel.

Quant à l’accusation d’extrême droitisme du BAF, nous sommes déçus; quoi, c’est tout ? C’est un peu court, jeune homme, on pouvait tant et plus encore, dire surtout que l’extrême-droite n’est qu’une dégénérescence bâtarde du socialisme nationaliste et que, quelle que soit sa forme, nationaliste ou internationaliste, l’illusion socialiste n’est pas du tout notre psychotrope de prédilection. Franchement, déflorer à cette vitesse le point Godwin sans même l’ombre d’une esquisse d’un argument pensé; ces condamnations sans appel, ces étiquettes, ces anathèmes, ces fulminations continuelles contre tout ce qui n’est pas soi, si ça marchait dans les années 60, ça commence à lasser la génération montante. Cela étant dit, nous serions tout de même curieux de savoir ce qu’il y a d’"extrémiste" à répondre à l’invitation d’une des organisatrices de la manif, de filmer et de montrer, sans montage ni commentaire, ce qui a été filmé; si nous n’étions pas venus, ils nous auraient encore reproché notre parti pris. Venez voir, nous ont-ils dit, nous sommes venus, voilà tout !

S’il fallait retenir une seule chose de tout cela, c’est l’évidence que le média internet arrive et que la gauche n’est pas prête, ce qui nous laisse encore du temps avant qu’elle ne repère cette nouvelle plage de liberté et ne décide de la détruire.

Article de la Liberté du 2 août:

Une kalachnikov verte sur fond jaune. L’emblème du Hezbollah figurait, bien visible, sur les tee-shirts d’au moins deux membres du service d’ordre ayant encadré, samedi dernier à Berne, la manifestation contre les attaques israéliennes au Liban. En queue de cortège, le symbole de l’organisation terroriste apparaissait sur une bannière brandie par un manifestant. Ces images, tournées par Adrien de Riedmatten, webmaster du Bureau audiovisuel francophone (BAF), ont interpellé les responsables de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD). Car selon la version officielle, tout s’est bien déroulé samedi dernier. Pas comme lors d’une première manifestation qui s’était tenue le 21 juillet, où des slogans anti-israéliens avaient été scandés, et des portraits du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah brandis. Le CICAD avait alors enjoint les organisateurs du défilé de samedi dernier, notamment les verts, à se prémunir contre ce type de propagande.

Accueillie très fraîchement par les concernés, cette mise en garde n’a, semble-t-il, pas totalement porté ses fruits. «Certains manifestants scandaient des slogans comme «Israël Kindermörder » (Israël tueur d’enfants), qui sentent le vieil antisémitisme», déplore encore Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la CICAD. Quant aux drapeaux du Hezbollah, «un parti clairement fasciste dont beaucoup de Libanais ne se sentent pas proches», leur présence dans la manifestation n’était, selon lui, «pas anodine». Ueli Leuenberger, vice-président des verts suisses, se récrie. «Cette manifestation a été pacifique, et aucun slogan haineux n’a été scandé!» Il rappelle que le Hezbollah fait partie du Gouvernement de coalition libanais. Que certains de ses membres aient participé à la manifestation tombe dès lors sous le sens, ajoute-t-il. Les accusation d’antisémitisme portées par la CICAD? «Une connerie! », s’exclame le vice-président des verts. «Le CICAD en est réduit à surfer sur un site d’extrême droite pour examiner des images à la loupe. Nous préférons consacrer notre énergie à la solidarité avec le Proche-Orient.»

Marc-Roland Zoellig