Sous un antiisraélisme propret, la gauche romande s’adonne à un antijudaïsme décomplexé, digne des heures les plus récréatives des programmes pour enfant de la chaîne Al-Manar.
Ainsi, sur le site de l‘Hebdo, joue-t-on adroitement sur la distinction Israël-Juif pour faire passer le brouet hezbollien d’un complot américano-sionisto-israélo-diabolique. Israël, l’"Etat juif voyou", ne cesse de persécuter d’innocentes figures du romantisme guerillero, lesquelles n’ont, pour se défendre, que quelques malheureuses fusée de détresse ramassées çà et là, au bord du chemin, pour les balancer sur les chars d’occupation de la nouvelle puissance fascistoïde. Une intifada des missiles à longue portée en quelque sorte.
Les pires criminels de guerre nous ont déjà fait le coup, de Cuba à la Grèce, en passant par l’Espagne et l’URSS, et ça marche encore, les esclaves du sentiment se jettent par tombereaux entiers dans le panneau: L’hagiographie de Lénine est toujours enseignée dans les université et le Che Guevera arboré fièrement sur toutes les poitrines prépubères dans le vent; c’est tellement confortable de communier avec le peuple dans la bonne conscience totalitaire, sans avoir à se poser plus de questions. On s’occupe de penser pour vous, amusez-vous !
Problème: La tripe a ses raisons que la raison ignore, et la conviction est si faible qu’elle ne peut se passer de surenchère, l’Hebdo offre le précieux carburant sans tarder, florilège:
"Le monde entier doit-il subir la vengeance éternelle du peuple juif? "
"La politique qu’Israël a en massacrant les arabes sans scrupules ni remords ressemble de plus en plus à la politique d’un mouvement dirigé par un certain Adolph Hitler il y’a de cela 60 ans…"
"Va-t-on longtemps nous culpabiliser avec le massacre du peuple juif qui revendique sa Shoah comme une A.O.C (alors qu’on oublie que les juifs n’ont de loin pas été les seules victimes du nazisme)? " etc.
Les socialistes, d’où qu’ils viennent, vont sans doute remettre ça un jour, il y aura des victimes, comme tous les 60 ans, de tous bords, puis, la larme à l’oeil, ils s’empareront de l’enseignement et réussiront faire croire que les responsables sont leurs adversaires…
Si tous les autres acceptaient le mensonge imposé par le Parti – si tous les rapports racontaient la même chose –, le mensonge passait dans l’histoire et devenait vérité. « Celui qui a le contrôle du passé, disait le slogan du Parti, a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. »" (1984 George Orwell).