Oskar Freysinger: Aime ton prochain €¦

« Aime ton prochain comme toi-même », dit le Seigneur. Ni plus, ni moins, COMME toi-même ! Cette phrase, si simple d’apparence, frères chrétiens, est bien la plus difficile d’application qui soit.

Car comment voulez-vous aimer l’autre, si vous ne vous aimez pas vous-mêmes ?

En compensant, peut-être ? En tentant d’aimer l’autre plus que vous-mêmes ?

On a vu ce que ça a donné dans le passé, cet amour débordant : des débordements de sang, l’amoncellement des cadavres de tous ceux qu’on aimait trop pour les laisser vivre dans l’ignorance et le pêché et qu’on a donc renvoyés prématurément à leur créateur.

Depuis, l’Eglise chrétienne s’est guérie de ces errements*. Il est donc d’autant plus étrange qu’elle les tolère chez d’autres, sous couvert de respect pour la différence culturelle et la liberté confessionnelle.

« Aime ton prochain comme toi-même ! » dit le Seigneur.

Mais se peut-il que certains soient plus prochains que d’autres ?

Que les prochains venus de loin soient plus frères que les proches dont on s’est peu à peu éloigné ?

Car enfin, le fait de fermer les yeux sur les abus du prochain venu de loin que l’on attire par le grand aspirateur d’amour qui nous tient lieu de conscience n’est-il pas en même temps un signe de manque d’amour pour le prochain tout proche qui va souffrir de ces mêmes abus ?

En quoi le dealer Kosovar est-il plus mon prochain que le jeune suisse drogué ?

En quoi le braqueur importé est-il plus mon prochain que le commerçant qui tremble devant son bras armé ?

En quoi le minaret et le voile seraient-ils plus dignes de protection et de considération que la femme que l’on force à se faire exciser durant ses vacances africaines, que l’on contraint à épouser un mari qui ne lui inspire que dégoût et qui la viole tous les soirs en parfaite adéquation avec la sharia ?

« Aime ton prochain comme toi-même », dit le Seigneur. Et encore : « J’avais faim, et tu m’as nourri ! J’avais soif, et tu m’as donné à boire ! J’avais froid et tu m’as donné un toit ! »

Cela est juste et cela doit être à jamais la ligne de conduite de tout bon Chrétien.

Mais le seigneur n’a jamais dit : « J’avais besoin de pouvoir, et tu m’as donné des armes ! Je n’avais qu’une femme, tu m’en as donné deux autres ! J’avais besoin d’argent, tu m’as trouvé des clients pour ma drogue, je n’avais qu’un misérable clocher, tu m’as donné une forêt de minarets ! »

Frères Chrétiens, je veux bien aimer mon prochain, même le criminel le plus endurci, pour peu que l’amour sincère que je lui porte ne signifie pas l’humiliation, la désolation et le désespoir pour d’autres prochains qui méritent également mon amour.

L’angélisme n’est pas une preuve d’amour, mais un signe d’indifférence, une sorte de bave amoureuse universelle bien commode mais déconnectée de toute responsabilité réelle.

Celui qui aime doit être exigeant et ferme, non pas envers l’autre dans son essence humaine, qui doit être acceptée telle quelle, mais envers son comportement. Car tolérer l’intolérable, c’est regarder sans voir, c’est aimer sans vouloir connaître, donc ne pas aimer du tout.

Aimer l’imam, c’est le forcer à respecter la culture qui l’accueille, c’est le contraindre à aimer ceux qu’il qualifié de chiens d’infidèles, c’est l’obliger à reconnaître comme son égale la femme à ses côtés qui donne vie et espoir au futur !

Aimer le dealer Kosovar, c’est combattre la mafia albanaise et la poudre blanche qu’elle jette aux yeux des bien-pensants.

Aimer son prochain, c’est lui permettre d’être indépendant et fier, et non pas d’en faire un numéro dans les statistiques de l’assistance sociale qui ne sert qu’à engraisser quelques gauchistes si généreux avec l’argent des autres.

Aimer son prochain, c’est être sévère, mais juste.

Le reste n’engendre que haine et chaos.

Evidemment, on va me rétorquer que le Christ nous invite, lorsqu’on nous frappe sur une joue, à tendre l’autre joue.

C’est un sage conseil que j’ai déjà eu l’occasion d’appliquer avec succès.

Mais pour pouvoir tendre l’autre joue, il faut d’abord rester en vie.

Or, lorsqu’on vous tire une balle dans le front, quel autre front voulez-vous tendre ?

Lorsque vous avez donné votre vie pour satisfaire la haine d’un terroriste islamiste, quelle autre vie allez-vous pouvoir offrir à vos prochains ?

Ah oui, vous aurez au moins gagné la vie éternelle et après vous, le déluge ici-bas, puisque vous n’y serez plus.

C’est une option, j’en conviens, mais ce n’est pas la mienne.

Car en ce qui me concerne, je considère que mes enfants, mes proches, mes concitoyens méritent mieux que ma deuxième joue tendue si je peux désarmer l’agresseur. Ils méritent mieux que mon angélisme béat si je veux qu’ils vivent en paix avec l’autre, avec Xenos, celui à qui nous avons généreusement ouvert la porte pour qu’il devienne une part de nous-mêmes, pour qu’il devienne réellement un prochain à aimer.

Je ne lui demanderai pas de se renier, de ramper, d’effacer ce en quoi il diffère de moi. Mais je lui demanderai le respect pour ma propre différence de prochain, pour la culture, les lois et les coutumes qui l’accueillent en son sein. Je lui rappellerai les devoirs de l’homme qui vont de pair avec les droits que lui accorde notre pays. C’est ça, l’amour du prochain bien compris, c’est ça une relation responsable avec Xenos, sans phobie, sans considération de la couleur de la peau et du caractère.

Tous les hommes sont frères. Tous doivent ouvrir leur cœur à leur prochain. Tous doivent s’accepter mutuellement dans leur différence.

Mais tant que le respect n’est pas réciproque, tant que certains, au nom de la différence culturelle, traitent leurs femmes comme des bêtes de somme, tant que dans certains esprits il y aura une distinction entre la maison de la paix et la maison de la guerre, tendre la deuxième joue équivaut à un suicide collectif.

Le principe de la joue tendue ne peut s’appliquer que lorsque nous sommes en présence de deux systèmes de valeurs à peu près identiques.

Face à quelqu’un qui ne connaît que le principe de « l’œil pour œil et dent pour dent », la deuxième joue, très vite, n’existe plus, puisqu’elle a été arrachée.

Une main coupée reste coupée, même si vous tendez complaisamment celle qui vous reste !

Un sexe mutilé reste mutilé, même si vous l’offrez ensuite à l’homme de votre vie.

Une vie détruite reste un champ de ruines malgré la reconstruction des apparences.

Dernièrement, j’ai lu le livre de Ayaan Hirsi Ali, cette députée somalienne et musulmane du parlement hollandais excisée et vivant sous protection policière depuis plusieurs années, suite au meurtre de Theo Van Gogh avec qui elle avait tourné le film « submission » sur l’écrasement des femmes dans l’islam actuel.

Eh bien, cette femme, qui revendique toujours sa foi musulmane, qui a souffert dans sa chair, cette femme qui connaît l’islam de l’intérieur, nous exhorte de ne pas tolérer l’établissement d’un Islam intolérant et conquérant sous nos latitudes. Elle fustige ces bien-pensants chrétiens et socialistes qui maintiennent l’islam dans une voie d’intolérance, une voie barbare, agressive et discriminatoire, en fermant les yeux sur les méfaits de la sharia.

En agissant ainsi, les bien-pensants de chez nous empêchent les musulmans modérés désireux de s’intégrer à la société occidentale de réformer l’islam, de lui permettre de vivre son siècle des lumières.

Et des milliers de femmes de continuer à subir les effets d’un code d’honneur démesuré avec son lot de pénétrations annales pour ne pas toucher l’hymen, de mariages forcés, d’analphabétisme et de dépendance.

Actuellement, au début d’un vingt-et-unième siècle si fier de ses accomplissements, plus de deux cents ans après le siècle des lumières, neuf mariages sur dix dans la communauté turque de Berlin sont des mariages forcés, des filles sont régulièrement molestées, violées et considérées comme des citoyens de deuxième zone sous le double voile de l’omerta et de l’angélisme de nos gouvernements occidentaux.

Après des décennies de combat pour l’égalité des femmes, voilà que la discrimination la plus crasse apparaît sous nous latitudes, soutenue par le refus de notre classe politique de s’attaquer aux abus et d’exiger un effort d’intégration.

Or, fournir cet effort, ce n’est pas se renier ni renier sa culture, c’est faire un pas vers la liberté.

C’est permettre le rapprochement et une vraie émancipation dans la différence et le respect mutuels.

Combattre les abus, c’est donner plus de chance à la cohabitation pacifique.

Agir de manière déterminée mais respectueuse en votant pour les lois sur l’asile et les étrangers, c’est aimer son prochain sans complaisance, sans mièvrerie, sans sentimentalisme, c’est réellement se soucier des autres, c’est se comporter en citoyens responsables.

Oskar Freysinger
Conseiller national

Illustration: Bruxelles, des sans-papiers installent des bannières à la gloire d’allah dans les églises qu’ils occupent.

* Vision très personnelle et un brin négligée de l’histoire de l’Eglise. Le message de l’Eglise est exclusivement celui de l’amour et de la paix, ladite Eglise ne saurait être tenue responsable du non-respect de ses préceptes; à ne pas confondre donc avec des religions dont les prescriptions détaillent les mille et une façons d’embrocher le mécréant [ndlr]

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