Louis Bordenave: Islam, liberté d’expression et trahison

L’islam se dit offensé par la critique que les incroyants lui adressent. Il se fait juge de la limite à ne pas franchir et conteste ainsi toute liberté d’opinion théologique, philosophique mais aussi politique à ces incroyants-analystes, qu’ils soient détracteurs ou simplement critiques. Et quand l’islam est offensé il se trouve, selon son propre droit, en état de légitime défense, autant individuelle que collective.

Dès lors, il exhorte ses fidèles à l’application de sa propre voie normative, la Shari’a et la met, ici ou là, en application, par la plume, le lobbying, l’assignation en justice, mais aussi l’émeute, l’enlèvement contre rançon ou pire, par le meurtre pur et simple.

En parallèle, d’éminents membres de l’establishment islamique menacent : « attention ! Réduisez vos libertés à notre égard, car nos frères et sœurs dans la foi vont vociférer, s’ameuter, voir occire tel ou tel et vous l’aurez bien cherché, on vous aura prévenus : votre liberté s’arrête où la Shari’a commence ».

Comment traiter cette offensive ?

Soit en appliquant la loi non-islamique, soit en appliquant la loi islamique, soit en négociant des compromis entropiques.

Partout en démocratie la loi non-islamique garantit la liberté d’expression. Ainsi en France, le code pénal prévoit en son article 431-1 que quiconque aura « entravé, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté d’expression » sera puni jusqu’à un an de prison et 45000 euros d’amende. Le juge pourra même ajouter des peines complémentaires du type : interdiction de droits civiques, interdiction d’exercer une fonction publique etc.

Cet article vise donc une action concertée, c’est-à-dire collective. C’est généralement le cas des groupes ou des autorités musulmanes.

Cet article qui peut être poursuivi d’office par le parquet, n’est pas appliqué. Pourquoi ?

En Suisse, l’entrave à la liberté d’expression se déduit de la rubrique générale des contraintes prohibées par l’article 181 du code pénal en ces termes : « Celui qui, en usant de violence envers une personne ou en la menaçant d’un dommage sérieux, ou en l’entravant de quelque autre manière dans sa liberté d’action, l’aura obligée à faire, à ne pas faire ou à laisser faire un acte sera puni de l’emprisonnement ou de l’amende ».

L’action individuelle est admise à la condition que l’entrave soit caractérisée.

L’article 258 du code pénal Suisse peut également être adapté à une menace publique alarmant la population contre un média par exemple, menacé dans sa propriété notamment. La peine encourue est plus lourde, jusqu’à trois ans de prison.

Ces textes semblent toutefois entrer en conflit, en Suisse, avec l’article 261 du code pénal qui réprime celui qui aura « offensé ou bafoué les convictions d’autrui en matière de croyance, en particulier de croyance en Dieu » à la condition, certes, que cela fut fait « publiquement et de façon vile »…

En pratique, on ne voit pas de poursuites effectives contre l’islam qui entreprend pourtant d’entraver notre liberté d’expression. Pourquoi ?

Nos démocraties se replient, de fait, dans une attitude de soumission à la vindicte shariatique. Là encore : pourquoi ? Généralement au nom de la neutralité religieuse des Etats laïques.

L’équation est alors simplement posée en ce termes : chacun a le droit de croire, l’Etat est garant de toute croyance sans pouvoir interférer dans le contenu de la croyance, donc l’expression d’un sentiment d’offensé faisant partie de cette croyance, elle prévaut sur le trouble à l’ordre public qu’elle génère…

Vraiment ?

Cela ne se peut, justement car l’Etat est garant de l’ordre public, non du trouble à l’ordre public…. A moins que l’Etat n’endosse la défense d’un nouvel ordre public ? Et c’est sans doute là qu’est la clé du problème.

Une autre équation nous confirme dans ce point de vue. Elle relève de la méprise logique suivante : « bien qu’une majorité de musulmans puisse se sentir offensée, seule une minorité vocifère. Dès lors, mieux vaut ne pas trop stigmatiser cette minorité, faute de quoi, la majorité pourrait la rallier ». Telles sont par exemple les conclusions officielles de Madame Boël Sambuc, vice-présidente de la Commission fédérale contre le racisme, dans son rapport de septembre 2006.

Et celle-ci de déclarer dans un article paru dans 24 heures du 2 septembre 2006: “Si nous ratons notre chance d’intégrer les jeunes musulmans, peut-être allons-nous forcer les musulmans à se conformer à nos préjugés sur eux”.

Tout est dit. Si les musulmans deviennent violents, c’est uniquement parce que nous, citoyens lambda, formons des préjugés sur un contenu de prétendue violence de l’islam et poussons donc les musulmans à renier, voire à apostasier leur religion de paix, pour sombrer dans la vocifération, l’émeute et la délinquance, n’en pouvant plus d’être ainsi incompris de notre incroyance coupable !

Et c’est au nom du gouvernement de la Confédération Helvétique que l’on ose nous faire avaler pareilles billevesées !

La réalité de ce discours et plus haut de l’absence de répression des atteintes à l’ordre public de liberté d’expression, c’est que nos Etats, sans aucun débat démocratique, ont décidé de nous faire passer progressivement sous pavillon vert.

Pourquoi ? Par compromis.

Tous les Etats d’Europe eurent besoin des marchés islamiques, forts aujourd’hui de 57 Etats membres de l’Organisation de la Conférence Islamique. Tous les Etats d’Europe eurent besoin du pétrole islamique à un prix acceptable. Tous les Etats d’Europe eurent besoin des conflits islamiques, à un niveau acceptable afin d’écouler leur production d’armement.

Tous les Etats d’Europe eurent en retour, à en agréer les contreparties non économiques et en particulier: l’adaptation graduelle de la norme européenne historique à la norme islamique.

Je renvoie bien sûr aux travaux séminaux sur « Eurabia » de Bat Ye’or, tant décriée, honnie et diffamée par les amis de l’islam politique mais jamais démentie ni contredite à ce jour…

Ainsi donc, ce que l’on nous fait croire comme anodin lorsqu’il s’agit d’une offensive systémique contre nos valeurs, ou d’inadmissible, lorsqu’il s’agit de l’exercice de notre droit d’expression, s’apparente en droit à de la haute trahison.

L’article 265 du code pénal suisse la définit notamment comme tout « acte tendant à [c’est-à-dire même non consommé] modifier par la violence la constitution fédérale ou la constitution d’un canton ».

On ne voit certes pas encore d’émeutier au sein du Conseil National mais la réduction de notre droit d’expression, garanti par l’article 16 de la Constitution Fédérale, par un représentant de l’Etat, au nom d’une norme contraire et sous la menace de trouble, je nomme cela, déjà, de la violence.

En France, c’est l’article 411-1 du code pénal qui réprime la trahison, considérée comme le pendant de tout acte d’espionnage, dès lors qu’elle est commise par un français.

Plus précisément, l’article 411-5 réprime de 10 ans de prison le seul fait « d’entretenir des intelligences avec […] une organisation étrangère […], lorsqu’il est de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ».

La liberté d’expression en est un.

Les accords d’islamisation passive et active, passés au nom de la France, avec la Ligue Arabe notamment, tels que décrits par le schéma Eurabia, seraient des actes de trahison.

Voici donc le véritable enjeu des vociférations de l’islam : d’un côté un changement de paradigme imposé, de l’autre, un crime de trahison qui fait son chemin.

A nous de les dénoncer assez tôt. A nous de demander des comptes à nos représentants qui abusent de leur mandat populaire. A nous d’exercer notre souveraineté citoyenne.

Louis Bordenave

http://www.amazon.fr/Eurabia-Laxe-euro-arabe-Bat-Yeor/dp/2865531899

2 réponses à Louis Bordenave: Islam, liberté d’expression et trahison

  1. elf dit :

    Trés bel article de Louis Bordenave qui pose la question: Pourquoi les lois de la Confédération ou de la République ne sont pas appliquées face aux violences des musulmans à l’intérieur de nos territoires? La seule réponse qui peut l’expliquer: Eurabia. Les preuves de cette trahison par nos autorités ont déjà été apportées par la remarquable étude de Bat’Yeor. Si la loi est baffouée, que la démocratie n’est pas respectée et que le peuple ne peut se faire entendre par les moyens légaux, nos autorités prennent le risque de la guerre civile. Oui, chez nous, ici et maintenant. Les scènes de cette guerre existent déjà en France, en Belgique, en Angleterre, en Allemagne, mais les grands médias complices ne les montrent pas. Néanmoins l’information circule. L’Europe résiste et la résistance s’organise. Les collabos sont déjà fichés. La peur est en train de changer de camp.

  2. OTAGE DE L’ISLAM
    DANS SON PROPRE PAYS !

    La France, pays des Droits de l’Homme et du Citoyen va-t-elle perdre son âme ? Abandonnera-t-elle un de ses fils menacé de mort par une puissance étrangère, sur le territoire même de la République ?
    Robert Redeker, citoyen français, professeur de philosophie est « accusé » d’être l’auteur d’une tribune libre parue dans Le Figaro du 19 septembre 2006 et intitulée : « Face aux intimidations islamiques, que doit faire le monde libre ? » !
    Dés la parution de cet article il a reçu des centaines de menaces de mort pour avoir « blasphémé » l’Islam et son prophète ! Contraint de vivre désormais sous la protection de la DST et du CLAT (unité de Coordination de la Lutte Antiterroriste), il ne peut plus exercer sa fonction de professeur et doit changer constamment de domicile avec sa famille. Ce citoyen français est victime d’une fatwa, c’est-à-dire une condamnation émise par une autorité religieuse musulmane étrangère ! Cette fatwa de mort qui émanerait du Cheik Yusuf al Qaradawi, personnalité religieuse et médiatique sur la chaîne Al Jazeera, livre ainsi Robert Redeker à la vindicte populaire de deux milliards de musulmans dans le monde !
    Le gouvernement français tolérera-t-il une telle incitation au meurtre de Robert Redeker ? Acceptera-t-il qu’un de ses citoyens, dans son propre pays, soit l’otage du terrorisme islamique fondamentaliste! La France cédera-t-elle à la menace, acceptera-t-elle un odieux chantage et la machiavélique manipulation qui rendrait la victime responsable de son sort ?
    Au-delà de la dimension morale indéniable dans ce drame, n’y a-t-il pas aussi des implications juridiques et légales et une atteinte aux droits de l’homme ?
    Aurait-on oublié en France la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen ?
    (26 août 1789)
    Article 10 – Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.
    Article 11 – La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.
    Faut-il rappeler également que la Déclaration universelle des droits de l’homme (10 décembre 1948) précise dans son article 19: « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».
    Cette condamnation à mort « religieuse » est une atteinte à la dignité humaine et une offense à l’honneur et à la souveraineté de la France. Restera-t-elle impunie ? Aura-t-elle au moins le mérite de démontrer enfin, la relation indéniable entre l’Islam fondamentaliste et la violence comme avait précisément tenté de le dire le Pape Benoît XVI dans son discours de Ratisbonne ?
    Françaises, Français ne devrait-on pas considérer Robert Redeker comme un soldat de la liberté au lieu de l’accuser de « manquer de prudence et de modération » ? Saluons l’appel aux pouvoirs publics en faveur de Robert Redeker paru dans Le Monde du 2 octobre 2006 et signé par des intellectuels français. Par contre il est triste de constater l’absence de musulmans « modérés » parmi les signataires.
    Ce cas particulier est-il circonstanciel et exceptionnel ou, au contraire, est-il le révélateur d’une stratégie de conquête et d’intimidation de l’Islam que Robert Redeker avait parfaitement bien exprimé dans le titre même de sa tribune du Figaro ?
    Rappelons quelques faits :
    €¢ En 1989, l’ayatollah Khomeiny émit une fatwa contre Salman Rushdie et ses éditeurs sous le prétexte que son roman Les Versets sataniques est «opposé à l’Islam, au prophète et au Coran ».
    €¢ En 1997, la Cour suprême des États-Unis refuse de supprimer une frise de sa principale salle d’audience réalisée dans les années 1930 et montrant Mahomet en législateur; le Conseil des relations américano islamiques monte l’affaire en épingle, provoquant des émeutes et des blessés en Inde.
    €¢ En 2002, le leader évangélique américain Jerry Falwell qualifie Mahomet de «terroriste », à la suite de quoi des églises sont brûlées et au moins dix personnes perdent la vie en Inde.
    €¢ En 2005, un article erroné de Newsweek prétendant que des enquêteurs américains de Guantanamo Bay «jetèrent un Coran aux toilettes afin d’ébranler des suspects » est pris au vol par le fameux joueur de cricket pakistanais Imran Khan et déclenche des protestations dans le monde musulman qui coûtent la vie à au moins 15 personnes.
    €¢ En février 2006, le quotidien danois Jyllands-Posten publie douze caricatures du prophète Mahomet dont se sert un imam palestinien de Copenhague, Ahmed Abdel Rahman Abu Laban, pour dresser l’opinion musulmane contre le gouvernement danois. Il réussit si bien que des centaines de gens perdent la vie dans les troubles qu’il provoque, pour l’essentiel au Nigeria.
    €¢ En septembre 2006, le pape Benoît XVI cite l’avis d’un empereur byzantin selon lequel l’Islam n’a rien apporté de nouveau sinon «des choses mauvaises et inhumaines », déclenchant l’usage de bombes incendiaires contre des églises et le meurtre de plusieurs Chrétiens.
    Daniel Pipes fait justement remarquer que ces six séries d’événements révèlent un quasi doublement constant de fréquence: huit ans entre la première et la deuxième série, puis cinq ans, trois ans, un an et six mois. Pour lui le message central €“ «vous autres Occidentaux n’avez plus le loisir de dire ce que bon vous semble sur l’Islam, le prophète et le Coran: vous aussi êtes soumis aux lois islamiques » €“ va se répéter encore et toujours jusqu’à que les Occidentaux se soumettent ou que les Musulmans réalisent que leur effort a échoué. Ces incidents mettent aussi en lumière une totale absence de réciprocité des Musulmans. Le gouvernement saoudien interdit les Bibles, les croix et les étoiles de David, alors que les Musulmans publient régulièrement d’infâmes caricatures de Juifs.
    L’Islam fondamentaliste, adepte du djihad mondial est le défi du siècle. Le monde va-t-il capituler ? Qui en dehors d’Israël est capable de relever ce défi
    N’est-il pas temps de renoncer à la naïve vanité de vouloir occidentaliser l’Islam alors que celui-ci ambitionne d’islamiser le monde !
    Roland Y. Dajoux
    Jérusalem daju@netvision.net.il

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