Le commissariat politique du Nouvelliste censure l’UDC

A l’orée de l’année 2007, le Nouvelliste annonce très clairement la couleur (rouge, évidemment…), la Rédaction du quotidien valaisan ne permettra pas en 2007 l’assaut de ses pages consacrées aux courriers des lecteurs qu’elle n’avait pu réfreiner en 2003.

Voici la réponse reçue par le président de l’UDC Monthey de la part du rédacteur en chef Jean Bonnard, sorte de commissaire politique dépêché d’urgence lors de la crise engendrée par la publication d’un encart publititaire opposé à la gay pride de Sion (crime impardonnable à l’époque) pour corriger le « tir » et la ligne rédactionnelle. Précisons encore, pour nos lecteurs étrangers, que Bonnard ne s’écrit pas avec un grand C.

« Cher Monsieur,

Le Nouvelliste ne publiera pas votre courrier de lecteur qui n’est qu’une tentative de plus d’utiliser la rubrique pour faire la campagne électorale de M. Freysinger. Pas plus tard que hier matin j’ai dû refuser à M. Freysinger lui-même un droit de réponse du même tonneau.

Je suis désolé de vous décevoir, mais la rubrique n’est pas destinée à faire vos campagnes électorales.

Avec mes meilleurs messages

Jean Bonnard
Rédacteur en chef
Le Nouvelliste »

Autrement dit, la libre opinion, quand elle est à droite, n’est qu’une tentative pernicieuse de faire campagne.

A la défense dudit Bonnard, on peut reconnaître qu’il s’agit précisément de cela. L’impartialité de la presse est une utopie et je ne surprendrai personne en déclarant que, tout à droite qu’elles se prétendent, c’est bien au centre gauche que se situent l’ensemble des rédactions du consortium Edipresse-Ringier.

Voici donc le premier parti de Suisse réduit à la situation des Suisses à Marignan: La meilleure infanterie du monde, mais pas d’artillerie. L’UDC contrainte de mendier des bribes d’audience à coups de billets de 1200 caractères maximum et de respectueuses courbettes.

Si la presse était aussi démocratique qu’elle le prétend, elle veillerait à réserver une part autre que celle de la critique directe à l’expression de l’opinion conservatrice de droite. En outre, dans les médias publics, les journalistes devraient être élus par le peuple. Or la presse n’est pas démocratique, les rédactions sont des administrations coloniales entre les mains de grandes monarchies financières. Le but fondamental de la presse étant de faire campagne pour une idée bien précise, on ne va pas dépenser tout ce pognon pour soigner l’idée contraire. Ainsi, ce que reproche M. Bonnard à son lecteur, c’est de ne pas faire campagne pour la bonne idée, Freysinger n’étant pas selon lui, allez savoir pourquoi, la bonne idée, rien de plus. 

Les décennies précédentes, le concept était plus étoffé, on avait conscience d’un certain devoir de crédibilité. Effondrement de la qualité des enseignements, le mass public n’a plus les outils critiques suffisants pour souffrir de l’absence de cette crédibilité, le mass média peut donc laisser libre cours à sa vocation première, le pilonnage, pardon le rabâchage. La répétition universelle et continuelle est connue pour rendre cette impression de vérité presque exclusive et quasi religieuse et dogmatique; le journalisme devient par conséquent un outil primordial dans la propagation de la bonne parole du bigotisme de gauche.
L’exercice de l’intelligence ne devient plus nécessaire, au contraire il est déconseillé, et le critique, le dissident, se verra pilonner en règle par le concert des orgues de Staline jusqu’à ce qu’il se taise et que la brèche ouverte par l’expression de son doute soit dûment colmatée. Regardez dans les films américains, celui qui lit ou possède un tant soit de culture est toujours soit un tueur en série, ancien nazi, psychologiquement perturbé par son stage de bourreau à Auschwitz, soit un violeur de petite fille psychotique, soit Hannibal Lecter…

C’est principalement à cela qu’est due la baisse foudroyante de niveaux de la plupart des rédacteurs agréés dans les quotidiens romands, un niais sans culture est plus docile et maniable et surtout plus imperméable aux conséquence de l’observation des faits reéls, souvent sinon toujours contraires aux conclusions des idéologies de gauche, laquelle peut s’avérer fatale aux intelligences ouvertes dont les idées ne sont pas définitivement arrêtées par la migraine socialiste.

La gauche a réussi ce coup de force et de génie de s’emparer de la presse dans la plus grande discrétion, la droite, d’ordinaire plus réactive et industrieuse, en est restée pantoise et continue de considérer la presse comme un mal nécessaire voire un ennemi naturel.

Si elle ne fait rien pour gagner son autarcie médiatique, l’UDC continuera de devoir sous-traiter sa représentation auprès du public à ses plus fidèles ennemis.

Si le PS valaisan peut bien se payer un journal, fort mauvais d’ailleurs, l’UDC peut bien retrousser ses manches et en faire autant, qu’elle propose la gratuité des pages mortuaires et un tirage respectable et le Nouvelliste sera ruiné en moins de 10 ans.

En attendant, c’est aussi pour cela que le Baf, modeste furoncle, a vu le jour sur la face du Paf romand. Le Baf manque de bras, de têtes et de plumes qui ne soient pas dans le derrière. Ainsi la Rédaction annonce à tous ceux qui voudraient bien l’entendre qu’elle ne refusera jamais les « refusés » du Nouvellsite. A bon entendeur…

4 réponses à Le commissariat politique du Nouvelliste censure l’UDC

  1. David Vuignier dit :

    Je confirme que Monsieur Bonnard est plus ou moins allergique à la critique de la « gauche », mais à sa décharge, il n’est pas le seul dans ce cas au Nouvelliste. Ci-après, voilà l’article qu’il m’avait non seulement refusé, mais aussi fustigé au mois de mai (vu que le Baf semble être ouvert à ce genre d’article politiquement trop incorrect pour le NF, je vous le met ci-après, ainsi que les échanges de correspondance qui s’en est suivi avec M. Bonnard,)… Ma foi, on publie où on peux, et tant pis pour le NF…

    Titre : D’où vient l’idéologie mortifère de la gauche ?

    Article :Voilà longtemps que je me demande pourquoi la gauche en général déteste autant la vie ?

    Que quelques féministes soixante-huitardes fatiguées souhaitent faire avorter le plus de gens possible est tout ce qui a de plus compréhensible. Arrivées aux portes de la vieillesse, il est naturel qu’elles cherchent à se rassurer sur la justesse de leur combat obsessionnel contre la maternité au profit de leur nombril.

    Par contre, que la gauche unanime condamne à tort et à travers toute initiative pro-vie qui pourrait inciter quelques femmes à garder leur progéniture, est plus difficilement compréhensible ? La haine de la vie conduit inévitablement à la haine de la famille, comme on le voit en Espagne qui est en passe d’interdire l’appellation officielle de « père » et de « mère » au profit de « parent A » et « parent B »… Dans ce cas, la volonté de destruction de la famille n’est même plus déguisée, le gouvernement socialiste présente ça comme étant quelque chose de bien…

    Dernièrement, on apprend que certaines assurances maladies Suisse offrent des rabais à celles et ceux qui s’engageraient à mener une vie saine et morale, refusant la drogue, le recours à l’avortement, et aux expertises pré-natales mettant en risque la vie du bébé. Tollé de la gauche ! Quoi ??? Offrir des rabais à ceux qui décident de ne pas avorter ??? C’est inadmissible, l’avortement devrait non seulement être autorisé, mais aussi OBLIGATOIRE au cas où le gamin est mal foutu (et même s’il va bien) ! Idem pour la boite à bébé d’Einsideln, que la gauche cherche par tous les moyens à détruire : QUOI ??? Abandonner un enfant ? C’est inadmissible, tuez-le !

    C’est ici que je ne comprends pas la gauche. Que les socialistes aient une éthique sociale, c’est indéniable et je leur en sais gré. Par contre, il semblerait que l’étique morale leur soit totalement étrangère : qu’il s’agisse de trafic d’embryons, de contraception, d’avortement, de faux parents unisexes, d’eugénisme, d’euthanasie, d’aide au suicide, de destruction de la famille, la gauche est POUR par principe…, ou par endoctrinement par le brave vieux Karl… ? J’en sais rien. La seule chose qui m’étonne, c’est cette attirance morbide… Ma question à ceux qui se reconnaissent dans ces anti-valeurs est : Qu’es-ce qui vous fascine autant dans la culture de mort ?

    David Vuignier

    L’article arrive chez le responsable de la tribune des lecteurs, qui semble le transmettre à M. Gratzl, … qui écrit à M. Bonnard :

    Le 10.5.2006 13:01, « Michel Gratzl » a écrit :

    Jean,
    Lâchement, je te passe la patate chaude.
    Le discours de ce monsieur m’énerve, et je reste poli. Il sort de nulle part. C’est une grande déconnade sur la gauche, un texte polémique où son auteur souffle le chaud-froid. Si tu l’acceptes, dis-le moi. Je ferai suivre en rubrique. Si c’est non, oserai-je te demander de lui répondre pour motiver notre refus?
    Merci chef.

    MG

    Jean Bonnard me répond en oubliant d’effacer le message de M. Gratzl ci-dessus :

    Cher Monsieur,

    Je viens de lire le texte que vous souhaitez voir paraître en page courrier des lecteurs.
    Je refuse de publier ce texte en l’état pour les raisons suivantes:
    Vous affirmez, sans l’ombre d’une preuve, que des féministes soixante-huitardes souhaitent faire avorter le plus de gens possible et que cela est tout ce qu’il y a de plus compréhensible!!!
    Votre affirmation visant ces féministes est gratuite, calomnieuse et ne repose sur rien d’autre que votre vision du monde. Quand à oser dire que cela est tout à fait compréhensible, alors là ça dépasse l’entendement. Encore une fois c’est peut-être compréhensible pour vous. Pas pour moi, ni, j’en suis certain, pour la majorité des lecteurs.
    Je passe sur votre manque total de considération pour des femmes “arrivées aux portes de la vieillesseâ€?. J’espère simplement que des idiots plus jeunes que vous ne mettront pas un jour vos théories nauséabondes sur le compte de votre vieillesse… Je connais des vieux moins cons que bien des jeunes.
    Oser affirmer que la gauche unanime condamne à tort et à travers toute initiative pro vie relève de la même gratuité stupide que quand vous parlez d’avortement obligatoire. C’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui ose proclamer l’avortement obligatoire. Et c’est vous qui tenez ce genre de raisonnement, pour pouvoir le prêter à d’autres que vous qualifiez de gens de gauche.
    Que savez-vous des gens de gauche? Pensez-vous qu’il suffit d’être de droite pour être blanc et de gauche pour être noir?
    Bref, votre texte est un ramassis d’accusations sordides et indignes d’un vrai débat démocratique. Vous lancez des affirmations malhonnêtes, sans l’ombre d’une démonstration. Je refuse de me prêter à ce genre de démolition gratuite et injuste. Je connais des gens de gauche qui sont opposés à l’avortement, qui sont responsables et parfaitement fréquentables tant pour leurs idées que pour leur comportement.
    A vous lire, je découvre cher Monsieur votre vision du monde et je vous plains sincèrement.
    Je refuse d’empoisonner nos colonnes avec ce genre de littérature nauséabonde.
    Le courrier des lecteurs est ouvert au dialogue et à l’_expression d’idées. Pas aux accusations et attaques gratuites, malhonnêtes et mortifères.

    Désolé

    Avec mes salutations.

    Je répond au red. en chef du NF ainsi :

    Cher ami (en partant de l’adage qui veut que les amis de mes amis soient mes amis, j’espère que vous me permettrez de vous appeler ainsi),

    Je prends bonne note de votre refus de publier l’article cité ci-dessus, et rassurez-vous : ce n’est pas grave du tout. En remplacement, je vous envoie un autre article plus sympa (j’en ai plein ma sacoche), mais qui est aussi une attaque gratuite et malhonnête… faut déconner un peu dans la vie…, non ? ;-)

    Pour le reste, je pense que vous m’avez mal jugé sur la base d’un article. Vous m’excuserez, mais je suis un peu comme ça : J’aime raisonner par l’absurde (comme lorsque j’écris que les Français ont guillotiné un roi pour le remplacer par un empereur ; ce n’est pas tout à fait vrai, mais pas tout à fait faux non plus…), et il ne faut pas prendre mes articles au premier degré (ce serait un peu comme lire Pierre Desproges au premier degré, c’est pas rigolo du tout)… Quoiqu’il en soit et en ce qui me concerne, vous m’êtes très sympathique, et ce serait dommage que vous restiez sur cette mauvaise impression me concernant.

    A part ça, je vous remercie pour la magnifique page couleur et l’excellent article que vous avez fait paraître pour l’école de théâtre de mon épouse, et suis heureux d’apprendre que notre spectacle vous ait plu.

    Alors sans rancune aucune et avec mes plus cordiales salutations,

    D.V. (33 ans… ;-)

    M. Bonnard prend la peine de me répondre :

    Cher Monsieur,

    1.- Soyez rassuré: je ne suis absolument pas rancunier.
    2.- J’ai apprécié la soirée des Creusets, c’est vrai
    3.- La rubrique Courrier des lecteurs est régulièrement encombrée, notre problème n’est pas le manque de textes, mais bien l’avalanche de courriers. Ce qui, d’un côté, nous ravit, mais, d’un autre, nous pose des problèmes de place. Donc, ne cherchez pas à remplacer un texte refusé…
    4.- Enfin, vous aimez le deuxième degré… Très bien. Mais le Nouvelliste fait dans le premier degré, du moins ses lecteurs ont-ils la fâcheuse habitude de prendre le choses comme on les dit et non comme on devrait les comprendre. La rubrique Courrier du lecteur est donc totalement inadaptée à ce genre littéraire…

    Bonne journée à vous

    Jean Bonnard
    Rédacteur en chef
    Le Nouvelliste

    > Inquiet d’imaginer que la rubrique des lecteurs puisse m’être fermée à l’avenir, je demande des précisions et recadre un peu le propos :

    Cher Monsieur,

    Je prends note que vous tenez à me rassurer quant à votre caractère non rancunier et c’est bien gentil… mais il n’y a pas de quoi. A vrai dire, si j’ai conclu ma réponse par « sans rancune aucune », je causais de moi…, puisque je ne vois pas pour quelle raison vous auriez pu nourrir un soupçon de rancune envers un texte que vous avez refusé, et pour lequel j’ai accepté votre censure sans broncher. A partir de là, j’attendais plutôt un mot d’excuse de votre part qu’une assurance quant à l’affabilité de votre caractère…

    C’est en fait de mon côté que je désirais vous rassurer sur ma psyché sympa et sans rancune, par rapport à votre réponse totalement disproportionnée au vu des écrits de l’article non publié…

    Je souhaitais tout de même vous le faire savoir, puisque j’imagine que si j’étais vraiment un vieux réactionnaire, peut-être dans une chaise roulante, ayant fait l’effort d’écrire un mot au journal, et recevant une réponse pareille du rédacteur en chef : « vieux con, théories nauséabondes, etc. », je n’aurai plus qu’à me jeter dans les escaliers avec ma chaise…

    J’estime ainsi qu’en tant que rédacteur en chef, vous devriez faire preuve d’un peu plus de sang froid et de pondération dans vos réponses à des abonnés inconnus. Il ne s’agit là que d’un simple conseil de savoir vivre qui devrait normalement caractériser votre fonction.

    Pour ce coup, vous avez eu du bol de tomber sur un jeune type cool qui se fiche pas bien mal de vos états d’âme, mais je m’inquiète tout de même du fait que vous auriez pu tomber sur un vieux con vous prenant au sérieux dans sa chaise roulante ! ?… Alors tout doux avec les lecteurs s.v.p, et ne vous mettez pas dans des états pareils pour un vulgaire petit texte à peine chatouilleux…

    Voilà juste un point que je tenais à préciser, hors rancune, mais pour une simple mise à niveau.

    En ce qui concerne votre conclusion : «le Nouvelliste fait dans le premier degré,……, la rubrique Courrier du lecteur est donc totalement inadaptée à ce genre littéraire… ». En fait, si je comprends bien, vous n’êtes pas rancunier, mais vous me fermez la porte de la tribune libre ?

    Je veux bien croire que vous comprenez difficilement les articles qui mélangent premier et second degré, mais je trouve cette manière de généraliser votre handicap sur la majorité de votre lectorat bien cavalière… En effet, beaucoup de valaisans comprennent ce style d’écriture et d’aucuns m’ont même avoué apprécier mes textes (ou du moins, ils les comprenaient bien sous le règne des précédents rédacteurs en chefs).
    Par exemple, lorsque dans le « Matin », vous aviez traité la majorité des valaisans hostiles à la gay-pride de « sinistres clones des mollahs talibans », j’avais répondu dans un article du NF en concluant : «… On ne demande pourtant pas grand chose, juste que nos montagnes restent chez nous, que Jean Bonnard ne devienne pas rédacteur en chef du Nouvelliste, et que cette équipe de délurés ne viennent pas faire tourner le lait de notre fromage à raclette directement dans les pis de nos vaches! »… (l’article fut accepté à la condition que je retire la remarque vous concernant dans cette phrase, puisqu’une semaine plus tard, on annonçait officiellement que vous seriez le prochain rédacteur en chef du Nouvelliste…).

    Je me propose ainsi de vous rassurer sur la capacité intellectuelle des valaisans. Ils ont très bien compris que :
    1) Ils n’étaient pas des clones des mollahs talibans, et en tout cas pas sinistres,
    2) Nos montagnes resteraient chez nous, et que le lait ne tournerait pas, gay-pride ou pas…

    Ils ont tout simplement été capables de saisir ces tournures de phrases métaphoriques au second degré ! (avouez que ça surprend non ?)

    Ainsi, je pense que votre jugement sur votre lectorat est autant erroné que votre jugement me concernant, et de ce fait, je vous demande de revoir votre position quant à l’acceptation de certains de mes articles en tribune des lecteurs (qui n’engagent en rien la rédaction… etc.).

    Je vous prie ainsi de me faire savoir si oui ou non je suis irrémédiablement banni du courrier des lecteurs ?

    Avec mes cordiales salutations,

    D.V.

    S’en suivent encore quelques échanges, dans lesquels M. Bonnard, un poil énervé, m’indique que je peux tout de même continuer à écrire au courrier des lecteurs, etc.

    Malgré tout, les deux textes que j’ai fait parvenir à la suite de celui-ci ont eux aussi été censurés…

    Bref, puisque le Nouvelliste semble si bien noyauté par la bien pensance, es-ce que le Baf accepterait de publier mes textes ?

    Avec mes salutations les plus cordiales,

    David Vuignier

  2. David Vuignier dit :

    Je confirme que Monsieur Bonnard est plus ou moins allergique à la critique de la « gauche », mais à sa décharge, il n’est pas le seul dans ce cas au Nouvelliste. Ci-après, voilà l’article qu’il m’avait non seulement refusé, mais aussi fustigé au mois de mai (vu que le Baf semble être ouvert à ce genre d’article politiquement trop incorrect pour le NF, je vous le met ci-après, ainsi que les échanges de correspondance qui s’en est suivi avec M. Bonnard,)… Ma foi, on publie où on peux, et tant pis pour le NF…

    Titre : D’où vient l’idéologie mortifère de la gauche ?

    Article :Voilà longtemps que je me demande pourquoi la gauche en général déteste autant la vie ?

    Que quelques féministes soixante-huitardes fatiguées souhaitent faire avorter le plus de gens possible est tout ce qui a de plus compréhensible. Arrivées aux portes de la vieillesse, il est naturel qu’elles cherchent à se rassurer sur la justesse de leur combat obsessionnel contre la maternité au profit de leur nombril.

    Par contre, que la gauche unanime condamne à tort et à travers toute initiative pro-vie qui pourrait inciter quelques femmes à garder leur progéniture, est plus difficilement compréhensible ? La haine de la vie conduit inévitablement à la haine de la famille, comme on le voit en Espagne qui est en passe d’interdire l’appellation officielle de « père » et de « mère » au profit de « parent A » et « parent B »… Dans ce cas, la volonté de destruction de la famille n’est même plus déguisée, le gouvernement socialiste présente ça comme étant quelque chose de bien…

    Dernièrement, on apprend que certaines assurances maladies Suisse offrent des rabais à celles et ceux qui s’engageraient à mener une vie saine et morale, refusant la drogue, le recours à l’avortement, et aux expertises pré-natales mettant en risque la vie du bébé. Tollé de la gauche ! Quoi ??? Offrir des rabais à ceux qui décident de ne pas avorter ??? C’est inadmissible, l’avortement devrait non seulement être autorisé, mais aussi OBLIGATOIRE au cas où le gamin est mal foutu (et même s’il va bien) ! Idem pour la boite à bébé d’Einsideln, que la gauche cherche par tous les moyens à détruire : QUOI ??? Abandonner un enfant ? C’est inadmissible, tuez-le !

    C’est ici que je ne comprends pas la gauche. Que les socialistes aient une éthique sociale, c’est indéniable et je leur en sais gré. Par contre, il semblerait que l’étique morale leur soit totalement étrangère : qu’il s’agisse de trafic d’embryons, de contraception, d’avortement, de faux parents unisexes, d’eugénisme, d’euthanasie, d’aide au suicide, de destruction de la famille, la gauche est POUR par principe…, ou par endoctrinement par le brave vieux Karl… ? J’en sais rien. La seule chose qui m’étonne, c’est cette attirance morbide… Ma question à ceux qui se reconnaissent dans ces anti-valeurs est : Qu’es-ce qui vous fascine autant dans la culture de mort ?

    David Vuignier

    L’article arrive chez le responsable de la tribune des lecteurs, qui semble le transmettre à M. Gratzl, … qui écrit à M. Bonnard :

    Le 10.5.2006 13:01, « Michel Gratzl » a écrit :

    Jean,
    Lâchement, je te passe la patate chaude.
    Le discours de ce monsieur m’énerve, et je reste poli. Il sort de nulle part. C’est une grande déconnade sur la gauche, un texte polémique où son auteur souffle le chaud-froid. Si tu l’acceptes, dis-le moi. Je ferai suivre en rubrique. Si c’est non, oserai-je te demander de lui répondre pour motiver notre refus?
    Merci chef.

    MG

    Jean Bonnard me répond en oubliant d’effacer le message de M. Gratzl ci-dessus :

    Cher Monsieur,

    Je viens de lire le texte que vous souhaitez voir paraître en page courrier des lecteurs.
    Je refuse de publier ce texte en l’état pour les raisons suivantes:
    Vous affirmez, sans l’ombre d’une preuve, que des féministes soixante-huitardes souhaitent faire avorter le plus de gens possible et que cela est tout ce qu’il y a de plus compréhensible!!!
    Votre affirmation visant ces féministes est gratuite, calomnieuse et ne repose sur rien d’autre que votre vision du monde. Quand à oser dire que cela est tout à fait compréhensible, alors là ça dépasse l’entendement. Encore une fois c’est peut-être compréhensible pour vous. Pas pour moi, ni, j’en suis certain, pour la majorité des lecteurs.
    Je passe sur votre manque total de considération pour des femmes “arrivées aux portes de la vieillesseâ€?. J’espère simplement que des idiots plus jeunes que vous ne mettront pas un jour vos théories nauséabondes sur le compte de votre vieillesse… Je connais des vieux moins cons que bien des jeunes.
    Oser affirmer que la gauche unanime condamne à tort et à travers toute initiative pro vie relève de la même gratuité stupide que quand vous parlez d’avortement obligatoire. C’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui ose proclamer l’avortement obligatoire. Et c’est vous qui tenez ce genre de raisonnement, pour pouvoir le prêter à d’autres que vous qualifiez de gens de gauche.
    Que savez-vous des gens de gauche? Pensez-vous qu’il suffit d’être de droite pour être blanc et de gauche pour être noir?
    Bref, votre texte est un ramassis d’accusations sordides et indignes d’un vrai débat démocratique. Vous lancez des affirmations malhonnêtes, sans l’ombre d’une démonstration. Je refuse de me prêter à ce genre de démolition gratuite et injuste. Je connais des gens de gauche qui sont opposés à l’avortement, qui sont responsables et parfaitement fréquentables tant pour leurs idées que pour leur comportement.
    A vous lire, je découvre cher Monsieur votre vision du monde et je vous plains sincèrement.
    Je refuse d’empoisonner nos colonnes avec ce genre de littérature nauséabonde.
    Le courrier des lecteurs est ouvert au dialogue et à l’_expression d’idées. Pas aux accusations et attaques gratuites, malhonnêtes et mortifères.

    Désolé

    Avec mes salutations.

    Je répond au red. en chef du NF ainsi :

    Cher ami (en partant de l’adage qui veut que les amis de mes amis soient mes amis, j’espère que vous me permettrez de vous appeler ainsi),

    Je prends bonne note de votre refus de publier l’article cité ci-dessus, et rassurez-vous : ce n’est pas grave du tout. En remplacement, je vous envoie un autre article plus sympa (j’en ai plein ma sacoche), mais qui est aussi une attaque gratuite et malhonnête… faut déconner un peu dans la vie…, non ? ;-)

    Pour le reste, je pense que vous m’avez mal jugé sur la base d’un article. Vous m’excuserez, mais je suis un peu comme ça : J’aime raisonner par l’absurde (comme lorsque j’écris que les Français ont guillotiné un roi pour le remplacer par un empereur ; ce n’est pas tout à fait vrai, mais pas tout à fait faux non plus…), et il ne faut pas prendre mes articles au premier degré (ce serait un peu comme lire Pierre Desproges au premier degré, c’est pas rigolo du tout)… Quoiqu’il en soit et en ce qui me concerne, vous m’êtes très sympathique, et ce serait dommage que vous restiez sur cette mauvaise impression me concernant.

    A part ça, je vous remercie pour la magnifique page couleur et l’excellent article que vous avez fait paraître pour l’école de théâtre de mon épouse, et suis heureux d’apprendre que notre spectacle vous ait plu.

    Alors sans rancune aucune et avec mes plus cordiales salutations,

    D.V. (33 ans… ;-)

    M. Bonnard prend la peine de me répondre :

    Cher Monsieur,

    1.- Soyez rassuré: je ne suis absolument pas rancunier.
    2.- J’ai apprécié la soirée des Creusets, c’est vrai
    3.- La rubrique Courrier des lecteurs est régulièrement encombrée, notre problème n’est pas le manque de textes, mais bien l’avalanche de courriers. Ce qui, d’un côté, nous ravit, mais, d’un autre, nous pose des problèmes de place. Donc, ne cherchez pas à remplacer un texte refusé…
    4.- Enfin, vous aimez le deuxième degré… Très bien. Mais le Nouvelliste fait dans le premier degré, du moins ses lecteurs ont-ils la fâcheuse habitude de prendre le choses comme on les dit et non comme on devrait les comprendre. La rubrique Courrier du lecteur est donc totalement inadaptée à ce genre littéraire…

    Bonne journée à vous

    Jean Bonnard
    Rédacteur en chef
    Le Nouvelliste

    > Inquiet d’imaginer que la rubrique des lecteurs puisse m’être fermée à l’avenir, je demande des précisions et recadre un peu le propos :

    Cher Monsieur,

    Je prends note que vous tenez à me rassurer quant à votre caractère non rancunier et c’est bien gentil… mais il n’y a pas de quoi. A vrai dire, si j’ai conclu ma réponse par « sans rancune aucune », je causais de moi…, puisque je ne vois pas pour quelle raison vous auriez pu nourrir un soupçon de rancune envers un texte que vous avez refusé, et pour lequel j’ai accepté votre censure sans broncher. A partir de là, j’attendais plutôt un mot d’excuse de votre part qu’une assurance quant à l’affabilité de votre caractère…

    C’est en fait de mon côté que je désirais vous rassurer sur ma psyché sympa et sans rancune, par rapport à votre réponse totalement disproportionnée au vu des écrits de l’article non publié…

    Je souhaitais tout de même vous le faire savoir, puisque j’imagine que si j’étais vraiment un vieux réactionnaire, peut-être dans une chaise roulante, ayant fait l’effort d’écrire un mot au journal, et recevant une réponse pareille du rédacteur en chef : « vieux con, théories nauséabondes, etc. », je n’aurai plus qu’à me jeter dans les escaliers avec ma chaise…

    J’estime ainsi qu’en tant que rédacteur en chef, vous devriez faire preuve d’un peu plus de sang froid et de pondération dans vos réponses à des abonnés inconnus. Il ne s’agit là que d’un simple conseil de savoir vivre qui devrait normalement caractériser votre fonction.

    Pour ce coup, vous avez eu du bol de tomber sur un jeune type cool qui se fiche pas bien mal de vos états d’âme, mais je m’inquiète tout de même du fait que vous auriez pu tomber sur un vieux con vous prenant au sérieux dans sa chaise roulante ! ?… Alors tout doux avec les lecteurs s.v.p, et ne vous mettez pas dans des états pareils pour un vulgaire petit texte à peine chatouilleux…

    Voilà juste un point que je tenais à préciser, hors rancune, mais pour une simple mise à niveau.

    En ce qui concerne votre conclusion : «le Nouvelliste fait dans le premier degré,……, la rubrique Courrier du lecteur est donc totalement inadaptée à ce genre littéraire… ». En fait, si je comprends bien, vous n’êtes pas rancunier, mais vous me fermez la porte de la tribune libre ?

    Je veux bien croire que vous comprenez difficilement les articles qui mélangent premier et second degré, mais je trouve cette manière de généraliser votre handicap sur la majorité de votre lectorat bien cavalière… En effet, beaucoup de valaisans comprennent ce style d’écriture et d’aucuns m’ont même avoué apprécier mes textes (ou du moins, ils les comprenaient bien sous le règne des précédents rédacteurs en chefs).
    Par exemple, lorsque dans le « Matin », vous aviez traité la majorité des valaisans hostiles à la gay-pride de « sinistres clones des mollahs talibans », j’avais répondu dans un article du NF en concluant : «… On ne demande pourtant pas grand chose, juste que nos montagnes restent chez nous, que Jean Bonnard ne devienne pas rédacteur en chef du Nouvelliste, et que cette équipe de délurés ne viennent pas faire tourner le lait de notre fromage à raclette directement dans les pis de nos vaches! »… (l’article fut accepté à la condition que je retire la remarque vous concernant dans cette phrase, puisqu’une semaine plus tard, on annonçait officiellement que vous seriez le prochain rédacteur en chef du Nouvelliste…).

    Je me propose ainsi de vous rassurer sur la capacité intellectuelle des valaisans. Ils ont très bien compris que :
    1) Ils n’étaient pas des clones des mollahs talibans, et en tout cas pas sinistres,
    2) Nos montagnes resteraient chez nous, et que le lait ne tournerait pas, gay-pride ou pas…

    Ils ont tout simplement été capables de saisir ces tournures de phrases métaphoriques au second degré ! (avouez que ça surprend non ?)

    Ainsi, je pense que votre jugement sur votre lectorat est autant erroné que votre jugement me concernant, et de ce fait, je vous demande de revoir votre position quant à l’acceptation de certains de mes articles en tribune des lecteurs (qui n’engagent en rien la rédaction… etc.).

    Je vous prie ainsi de me faire savoir si oui ou non je suis irrémédiablement banni du courrier des lecteurs ?

    Avec mes cordiales salutations,

    D.V.

    S’en suivent encore quelques échanges, dans lesquels M. Bonnard, un poil énervé, m’indique que je peux tout de même continuer à écrire au courrier des lecteurs, etc.

    Malgré tout, les deux textes que j’ai fait parvenir à la suite de celui-ci ont eux aussi été censurés…

    Bref, puisque le Nouvelliste semble si bien noyauté par la bien pensance, es-ce que le Baf accepterait de publier mes textes ?

    Avec mes salutations les plus cordiales,

    David Vuignier

  3. FLY-TOX dit :

    Aprés avoir pendant plus de 20 ans vomi sur le Nouvelliste,(lorqu’il squatter le Matin) ce « journaleux »donneur de démocratie à la Cubaine,devenu Rédacteur en chef,cireur de babouches patenté,et se prenant pour le 5ème Conseiller,n’arrivera jamais à la semelle d’André LUISIER!

    Ce n’est pas la hauteur qui fait un Homme,(même avec une moustache)mais sa grandeur.

    A vouloir copier un lion,on fini par ressembler à un singe…

    [MOD: M’est avis qu’il en a plus pour long]

  4. David Vuignier dit :

    MOD a dit : « M’est avis qu’il en a plus pour long »

    – J’en ai aucune idée, mais ce que je sais par contre, c’est que quelques actionnaires commencent à vitupérer en chuchottant en coulisse…

    L’un d’entre eux (que je citerais pas pour ne pas le mettre dans l’embarras), m’avait fait la réflexion suivante, il y a à peine quelques mois : « C’est quand même incroyable, le 90% des actionnaires sont plutôt conservateurs au sens large du terme, et le 90% des journalistes du Nouvelliste sont des gauchistes ! »

    Je lui avait répondu que c’était bien fait, qu’ils étaient totalement responsables de cet état de fait, et qu’ils étaient des gros mouduglantistes ! Parce que si même les actionnaires ne sont pas capables d’inciter une ligne éditoriale, fallait pas compter sur les péquenods que nous sommes (le bon peuple), pour faire le boulot à leur place !

    Il m’a répondu que ça se discutait « dans les cercles autorisés », mais que bon…, fallait laisser le temps au temps.

    Bref, le Nouvelliste n’est plus du tout en phase avec les opinions de la majorité de son lectorat, mais qu’importe…, tant qu’il restera toujours des couillons dans mon genre pour payer son abonnement, … il est vrai qu’ils n’ont pas trop de soucis à se faire :-)

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