Pourquoi concentrer l’attaque sur l’Islam?

A l’origine, le commentaire suivant s’insère dans un débat passionnant qui se déroule depuis ce week-end sur le blog de Ludovic Monnerat et que je recommande chaudement (le débat et le blog) — AJM 

De nos jours, les motivations personnelles des combattants sur le terrain ne constituent qu’un élément mineur du débat et ainsi du processus décisionnel. Les armées occidentales, considérées dans leur ensemble, peuvent être formées et déplacées rapidement en cas de besoin. Et, si on leur octroie le droit de viser la victoire, elles sont invincibles. La difficulté est de motiver la décision politique de leur engagement. Ce ne sont pas des bidasses potentiels qu’il faut convaincre, mais des opinions publiques, qui soutiendront, ou pas, des projets précis.

Je pense que le seul axe d’argumentation capable d’emporter une décision assez large dans nos pays doit faire appel aux bases du système démocratique. La guerre, ou la résistance, est un projet comme un autre, à ce niveau. Il faut le justifier en termes rationnels, en expliquer la nécessité en fonction des lois et des principes constitutionnels reconnus, en présenter les objectifs de manière à réunir un consensus et en fixer les étapes de révision et les systèmes de contrôle de manière à garantir le mieux possible le respect des principes ayant guidé les décisions initiales. La routine démocratique, quoi.

Il faut donc commencer par informer ou réinformer le corps politique, c’est-à-dire le grand public, du danger, du conflit, de notre temps. Le premier effort de guerre, aujourd’hui, est celui de l’information. Je propose de choisir comme ennemi la barbarie, et d’assimiler à ce terme les lois de l’Islam.

Le corps politique actuel, s’il ignore encore beaucoup de choses sur l’Islam, sait sans doute au moins que des lois du type châtiments corporels en place publique, ségrégation religieuse et sexuelle ou esclavagisme sont inacceptables. Si nous prouvons que la pratique de la religion islamique, c’est forcément cela, nous aurons désigné l’ennemi et nous pourrons aller de l’avant rapidement pour le vaincre.

D’autre part, pour emporter une décision, il faut aussi une vision d’avenir, une réelle solution. Une guerre n’est pas «vendable» aujourd’hui en elle-même – elle doit constituer un moyen vers un but et ce but doit être acceptable en fonction des principes régissant nos sociétés. Concrètement, la victoire doit servir à établir la paix, sinon elle sera condamnée d’office par une large part du corps politique.

L’effort doit donc s’accompagner d’un projet susceptible d’apporter une solution stable et durable et la guerre doit en fait constituer la simple punition du refus de construire cette solution. Dans cette optique, sur de tels fondements, la simple préparation, résolue, de la guerre peut permettre d’amener la paix sans conflit, par le seul équilibre de la menace. Et c’est là l’objectif optimal à atteindre dans l’élaboration de la solution, du «plan de paix».

Dans le contexte présenté ici, la solution est la réforme de l’Islam. Et celle-ci est également essentiellement affaire d’information. Pour se libérer de l’emprise de l’Islam, il suffit d’en examiner les textes, les lois et l’histoire avec un esprit rationnel et objectif. Tout cela est médiocre, mauvais, vraiment, absolument insuffisant, y compris formellement. Il n’y a de divin dans l’Islam que la foi des Musulmans et chacun peut aisément s’en rendre compte, après tout au plus quelques semaines d’étude sérieuse, dans un cadre adéquat.

Le problème est que, jusqu’à présent, comme les fanatiques sont encouragés par cette religion à décapiter leurs interlocuteurs sceptiques, il était impossible de créer un mouvement solide de prise de conscience et il s’est créé avec le temps, dans le monde musulman, d’innombrables habitudes d’autoprotection, d’autocensure, d’acceptation fataliste, littéralement. Mais les moyens d’information modernes permettent enfin de briser cette muraille. Il faut obliger le monde islamique à faire ce travail. Et il faut contenir ou vaincre les fanatiques.

Une dernière chose: je ne crois pas que l’Islam en soi mérite tant d’attention, ni soit vraiment le cœur du problème. Mais c’est sans doute aujourd’hui le levier le plus efficace pour aborder les grands problèmes civilisationnels de notre temps. L’Islamisme, au fond, au-delà de l’horreur qu’il transporte, et des risques majeurs bien réels qu’il génère (Iran), est une chance donnée à la communauté humaine de prendre son avenir en mains, de résoudre ses principaux conflits de motivation, de se trouver une identité et des buts communs, de construire sa réconciliation. Et à quelque chose, ainsi, ce malheur aura été bon.

Voir le débat original.

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