Il faut arrêter de pleurer sur l’Afrique

Un court article de 2005 de Bolya, écrivain congolais :
Il est temps d’en finir avec les discours des pleureuses. Il est plus qu’urgent d’en finir avec les lamentations sans fin. Il faut retrouver le temps de l’action. Et agir, c’est d’abord se débarrasser de l’idéologie des matières premières.

Le Nigeria, avec 120 millions d’habitants, est le sixième exportateur de pétrole au monde, mais demeure un des pays les plus pauvres de la planète Terre. L’Afrique n’est pas exploitée. Elle est sous-exploitée par les Africains. En effet, le discours sur le pillage des matières premières alimente le défaitisme, la démission et le fatalisme.

Le Japon, ce petit archipel sans matières premières, est devenu la deuxième économie du monde après les États-Unis et la première puissance financière de la planète (…) Le développement du Japon comme celui de toute l’Asie orientale est fondée sur la ressource humaine, sur un investissement dans le capital humain.

Les discours de pleureuses sur le « scandale géologique » que serait en général l’Afrique et en particulier la République démocratique du Congo, la Guinée, l’Angola ne sont plus acceptables. Dramatiquement, les années blanches se succèdent… les enfants ne vont plus à l’école… les universités sont fermées… les écoles sont closes. Les rues se transforment en pouponnières d’enfants-soldats. Bref, au lieu d’aller à l’école, les enfants vont à la guerre, servent de chair à canon, d’objet sexuel… Une guerre sans enjeux, sans enjeux idéologiques. Sans enjeux stratégiques.
(…)

A force d’imputer à l’Etranger [tous les problèmes de l’Afrique], on accrédite paradoxalement le discours colonial : « Les Africains sont des Grands enfants ». Il y a une logique d’auto-enfermement, d’auto-exclusion de la modernité et de l’économie planétaire. Le Président Jacques Chirac exprimait ainsi ce pessimisme culturel teinté d’esthétisme pour les Arts premiers. « Il est temps de reconnaître que l’Afrique n’est pas prête pour le libre-échange avec les pays développés. »

Cette infantilisation de l’Africain à des conséquences catastrophiques. En effet, elle aboutit à les rendre ou les considérer comme irresponsables. Pire, à leur dénier la qualité « d’Être humain », comme tous les autres humains qui peuplent la planète Terre, capable du Bien comme du Mal. Paradoxalement, l’idée coloniale, voire nazie de race inférieure, est sous jacente dans le discours des pleureuses des Sanglots de l’Homme noir. Cette intériorisation de l’infériorité est virtuelle mais réelle.

Quoiqu’en disent les fonctionnaires de la pauvreté africaine, la principale cause du sous-développement, de la banqueroute du continent, n’est ni historique, ni culturel, c’est la guerre, les guerres qui rongent et ravagent le Continent noir. Le Mal, ce sont les guerres de rapines.
Faut-il rappeler que 61 % des pays africains frappés par des crises alimentaires sont des pays en guerre ? Faut-il rappeler que plus de la moitié des opérations de maintien de la Paix de l’ONU, des Casques bleus, se déroulent en Afrique ?

Un grand diplomate japonais m’a un jour confié : « Vous les Africains, vous n’avez pas l’agressivité nécessaire pour survivre dans le monde contemporain ». Ce diplomate parlait couramment le lingala et le bamiléké. Les Africains sont responsables de leurs actes. Alors il faut se battre et en premier lieu contre nous-mêmes. Car il faut en finir avec les sanglots de l’Homme noir. ->
PM

1 réponse à Il faut arrêter de pleurer sur l’Afrique

  1. Clair dit :

    Mais l’afrique est bourrée de pognon mes pauvres, vous les prenez pour des imbéciles, ils continuent à nous envoyer toujours les mêmes images où des gamins crèvent de faim, mais c’est rarissime ça, les villes sont pleines de villas, vous croyez qu’il va où l’argent des immigrés et de leurs trafics, sans parler des milliards d’aide en tout genre et les investissements des chinois ?

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