Un exemple entre cent montre que la propagande médiatique anti-UDC perdure. Je le tire d’un quotidien qui s’est fait une spécialité, pendant ces dernières semaines, de tirer à boulets rouges sur le parti agrarien et son conseiller fédéral Christoph Blocher.
Dans « 24 Heures » de ce jour ici, l’éditorialiste de service, Xavier Alonso écrit : « Dans le pernicieux contexte actuel, et parfaitement conscients des actions troubles – et condamnables sans réserve – planifiées par les émeutiers, nos deux ministres (Christoph Blocher et Samuel Schmid) ont fait le calcul du «qui sème le vent, récolte des voix…» Pour le plus étriqué profit de l’UDC. Un parti qui décidément sous le couvert du patriotisme ne travaille qu’à son propre bénéfice. »
Ce texte hallucinant est un extraordinaire renversement de responsabilité sous la plume du folliculaire lausannois. Car qui a contribué à créer le « pernicieux contexte actuel » sinon lui-même et ses semblables avec leur sur-médiatisation et leur lynchage quotidien ? L’émeute profite à l’UDC ? C’est donc que l’UDC a souhaité qu’il y ait émeute pour son plus grand bénéfice, électoral. Autrement dit la victime est coupable du crime perpétré contre elle. C’est sans doute le sens moral d’un « journaliste » politiquement correct.
Il n’est pas innocent que Xavier Alonso emploie plus haut l’expression de « marche sur Berne » à propos de la manifestation pacifique organisée par l’UDC. Cette expression est utilisée à dessein. Elle est connotée avec la « marche sur Rome » de Mussolini et ne peut donc pas être fortuite. Le syllogisme propagandiste est le suivant : UDC = racisme (ce qui reste à prouver), racisme = fascisme (ce qui est simpliste), donc UDC = fascisme. CQFD. Or qui s’est livré à des violences typiques du fascisme ? L’UDC ? Non pas. La gauche que, pudiquement, cette « presse », manquant de la déontologie la plus élémentaire, baptise « autonome »…
Xavier Alonso fait un parallèle hasardeux d’une part entre les déclarations et l’attitude de Marc Vuilleumier lors de la venue de Christoph Blocher au Comptoir suisse et d’autre part la décision de Samuel Schmid et de Christoph Blocher de manifester à Berne. Il compare le « municipal lausannois novice du POP, petite formation politique, et quasi confidentielle à l’échelle suisse » aux « deux conseillers fédéraux en charge des deux départements comptables de la sécurité du pays (justice et police; et armée), issus du plus important parti suisse». D’un côté il y aurait un petit irresponsable, puisque novice, de quantité négligeable, et de l’autre des grands responsables, d’autant plus coupables.
Coupables de quoi ? Que dit Alonso ? « On a beaucoup glosé (…) sur les déclarations et l’attitude inappropriées de Marc Vuilleumier », que devrait-on dire de la décision de Samuel Schmid et de Christoph Blocher d’opter « pour la rue » (sous-entendu en dépit des risques de débordements) et de participer sciemment à « cette démonstration de force » ?
Remarquons d’abord que Marc Vuilleumier appartient à une mouvance « proche » des émeutiers du Comptoir, alors que l’UDC est « très éloignée » des émeutiers de Berne…Ce qui fausse le parallélisme…
Remarquons ensuite que, si nous suivons le raisonnement spécieux du sieur Alonso, cela signifie en clair que les moutons « blancs » doivent, sans faire de bruit, se laisser égorger par des moutons « noirs », et que les deux conseillers fédéraux, dont l’un – le maillon faible – s’est d’ailleurs abstenu, auraient dû se défiler plutôt que de défiler. C’est sans doute la « nouvelle » morale, « correcte », qu’il faut inculquer au pays de Guillaume Tell…
Francis Richard