Francis Richard : Des médias étrangers à la rescousse pour abattre l’UDC

lhebdo.jpgIl est décidément difficile pour L’Hebdo de se passer de l’UDC plus d’une semaine. C’est en quelque sorte devenu son fonds de commerce, au risque de lasser ses lecteurs, à qui le petit Jeannet dit pourtant que le monde serait tellement plus agréable sans Christoph Blocher… Seulement que voulez-vous, business is business. Il faut bien vivre…

Cette semaine l’hebdomadaire romand consacre au moins une douzaine de pages à son phantasme préféré. En effet l’entretien avec Pascal Couchepin tourne surtout autour de l’UDC et de l’art et la manière de circonscrire ce parti, qui serait un « véritable » danger pour la démocratie, et qui a l’outrecuidance d’être le parti qui rassemble le plus de suffrages dans le pays. Les pages consacrées à Lucrezia Meier-Schatz, qu’il baptise pompeusement l’ennemie publique « numéro une » de l’UDC, ne dévient pas de ce thème qui ferait vendre. Il n’est pas besoin de souligner que le mode d’emploi « Comment voter à droite sans voter pour Blocher? » est dans la même lignée éditoriale. Mais le pompon est décroché, je crois, avec l’article intitulé : « La Suisse a mal à son image ».

Le sous-titre est déjà tout un programme : « REPUTATION Dix ans après la crise des fonds en déshérence, la Suisse traverse une nouvelle crise d’image. La presse mondiale s’inquiète d’une campagne électorale aux relents xénophobes ».

Une première différence avec la crise des fonds en déshérence est que l’origine de cette prétendue crise n’est pas extérieure mais intérieure au pays. Cette prétendue nouvelle crise d’image est montée de toutes pièces par les opposants à l’UDC, qui ne savent d’ailleurs plus que faire pour lui nuire, le peuple, dans sa sagesse, ne semblant pas répondre à leurs provocations.

La deuxième différence avec la crise des fonds en déshérence est que cette prétendue nouvelle crise d’image n’a heureusement pas l’amplitude espérée par ces jusqu’au-boutistes. Il suffit d’examiner la liste des journaux étrangers que L’Hebdo appelle à la rescousse de sa thèse, et qui sont les relais habituels de la gauche internationale : le New York Times, The Independent, La Stampa et El Païs. Je suis même surpris qu’il ne cite pas Le Monde dans lequel Ron Hochuli écrit pourtant, en alternance avec Le Temps.

La preuve que la nouvelle crise d’image est d’origine interne au pays se trouve dans une information donnée par L’Hebdo. Le 4 octobre dernier une journée d’information a été organisée par Présence Suisse à laquelle ont été conviés 35 journalistes étrangers chargés de diffuser la bonne parole à travers le monde. Je cite : « Les représentants de quatre des cinq plus grands partis de Suisse ont martelé presque tous le même message: « Non, notre pays n’est pas xénophobe: 73% des gens ne votent pas UDC », a souligné la conseillère nationale Maria Roth-Bernasconi (PS/GE) ».

L’Hebdo ajoute : « Les journalistes étrangers n’ont été qu’à moitié rassurés ». On le serait à moins. Car, par ce genre d’assertion, la conseillère nationale genevoise et ses comparses accréditent la thèse fallacieuse qu’a contrario il y aurait 27% de xénophobes dans le pays, puisqu’ils votent UDC. C’est ce qu’on appelle jouer contre le camp que l’on prétend défendre…

Une question se pose. Je rappelle pour mémoire que Présence Suisse a pour mandat, entre autres, « de susciter de la compréhension et de la sympathie pour notre pays et mettre en valeur sa diversité et son attractivité ». Présence Suisse était-elle donc dans son rôle en intervenant en pleine campagne électorale pour dénigrer aux yeux du monde un parti représenté au gouvernement ?

Francis Richard