« Dans les banlieues, le pire reste à venir »

Déclaration de Jean Maillard, magistrat, Vice-président du tribunal de grande instance d’Orléans, enseignant à Sciences po Paris. :
« Je ne cherche pas à mettre de l’huile sur le feu mais je crois qu’il va falloir appeler un chat un chat. Qu’on incendie deux écoles, une bibliothèque, un commissariat, un garage et quelques autres bâtiments, outre quelques dizaines de véhicules par jour, nous y étions habitués. C’est devenu presque une routine.

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En revanche, la seconde nuit de Villiers-le-Bel marque une escalade dont les médias et le gouvernement ne voudront sans doute pas faire la publicité, mais qui risque d’être le point de départ d’une nouvelle étape: l’utilisation des armes à feu.

A vrai dire, la surprise n’est pas que les émeutiers commencent à les sortir, mais d’une part qu’ils ne l’aient pas fait auparavant et d’autre part qu’ils se contentent encore de fusils de chasse et de pétoires à grenaille. Car les banlieues sont armées depuis longtemps et les caches contiennent de belles armes de guerre, bien mortelles comme il faut, auxquelles les gilets pare-balles ne résisteront pas.

Autant dire que la situation est explosive dans tous les sens du terme. Il semble que, d’émeute en émeute, les techniques se durcissent, les méthodes se professionnalisent et que les policiers et gendarmes devront très prochainement affronter des experts en guérilla urbaine qui n’auront aucun scrupule à faire usage de leurs armes.

Une fois de plus, on aura attendu au-delà du dernier moment pour affronter une réalité devenue ingérable. Depuis des années, on a démobilisé la justice et on lui a ôté ses moyens: il paraissait plus utile de la confiner aux excès de vitesse et aux violences conjugales que de la voir s’occuper des grandes délinquances qui érodent irrémédiablement notre société. Aujourd’hui, les trafics en tous genres fleurissent sous le nez de policiers et de juges consternés. �? ->