Le Monde: Les chrétiens d’Orient et l’islam radical

Les bulletins de santé alarmants, les listes de migrants n’en finissent pas de s’allonger. Dans l’avalanche de nouvelles venues d’Irak, du Liban, de Palestine ou de Turquie, qui s’intéresse encore à la minorité des chrétiens d’Orient – 10 millions, en incluant les 6 millions de coptes d’Egypte -, à ces Arabes qui ne sont pas musulmans, qui brouillent le jeu international binaire (Israël-Palestine, Occident-islam), sont « trop orientaux » pour être compris des Occidentaux, « trop chrétiens » pour l’être des courants laïques et progressistes ? « Qui se préoccupe du destin de ce tiers exclu du grand récit Occident versus Orient ou McDo contre djihad« , a demandé Régis Debray lors d’un colloque que l’Institut européen en sciences des religions (IESR), qu’il préside, et l’Ecole pratique des hautes études (EPHE) viennent d’organiser à Paris.

Que l’université française s’empare d’un tel sujet prouve qu’au moins une partie de la bataille de l’opinion est gagnée. La survie des chrétiens d’Orient est une affaire de civilisation plus que de religion. « Notre propre avenir est en jeu dans le vôtre« , lance Régis Debray à ses interlocuteurs. Leurs communautés sont divisées, émiettées, leurs rites archaïques, mais s’inquiéter pour leur avenir, comme l’ont fait à Paris chercheurs, historiens, diplomates et autorités religieuses, c’est renoncer au fatalisme, refuser aux chrétiens d’Orient un destin de fossiles ou de survivances folkloriques. « Les chrétiens ont été les catalyseurs de la modernité arabe. Ils sont d’autant plus chez eux en terre d’islam qu’ils sont antérieurs à l’islam« , rappelle l’historien Henry Laurens. ->

Le premier Dieu unique du peuple arabe, c’est le Christ !