Banlieue, racailles, violence : Un médecin témoigne

Extraits d’un article du Point (lien à la fin) :
Dans cette « cité » de Saint-Denis, l’école maternelle est fermée depuis l’agression d’une enseignante. A la poste, un écriteau indique qu’à la suite d’une attaque à main armée, le bureau restera fermé 2 jours. A quelques mètres de là, l’un des trois kinésithérapeutes du quartier se remet d’une agression. Dans l’immeuble d’en face, le médecin généraliste prend la décision de quitter la cité après avoir été attaqué dans son cabinet. Il s’en va. Il explique pourquoi :

« Vers 18h30, on a frappé à la porte, c’était un homme, soi-disant blessé. Ma secrétaire lui a ouvert. Trois Blacks, la capuche bien enfoncée et le pull à col roulé relevé jusqu’aux oreilles, sont rentrés de force. Ils avaient des bombes lacrymogènes, ils ont hurlé sur les enfants et les mamans qui voulaient s’enfuir. Ils ont pris la caisse, mon portable, ma carte bancaire avec le code.

Depuis un an, la cité croule sous les agressions, et il ne se passe rien. On deale, on arrache les sacs en toute impunité. Les caïds tiennent au moins trois immeubles. Ils ont les clés des caves, des parties communes, des garages dans lesquels ils font leur business tranquillement. Chaque fois qu’un serrurier vient, ils l’agressent pour récupérer les nouvelles clés. »

Ici, il n’y pas plus d’autorité. Les policiers sont débordés. Dès qu’ils entrent dans la cité, on les insulte, on leur lance des projectiles, et sans doute on leur tirera dessus comme à Villiers- le-Bel. J’établis par semaine entre 2 et 5 ITT [incapacité totale de travail] à la suite d’agressions. La violence est extrême. Avant, les voyous piquaient le sac et s’enfuyaient. Aujourd’hui, ils volent et tabassent gratuitement. Le jour où j’ai été attaqué, une femme a été agressée dans sa voiture, ils l’ont défigurée pour lui voler son véhicule…

C’est la deuxième fois en moins de deux ans que l’on m’attaque. En septembre 2005, trois jeunes cagoulés m’avaient menacé avec une arme et j’avais pris un coup de pistolet sur la tête. Le lendemain, j’avais les noms de mes agresseurs dans la boîte aux lettres. Trois noms que j’ai communiqués à la police. Jamais personne ne m’a tenu informé de la suite de l’enquête. Un jour, j’ai téléphoné au lieutenant qui avait pris ma plainte. « Vos agresseurs ont été arrêtés, ils sont à la prison de Villepinte« , m’a-t-il répondu. J’ai appris qu’ils étaient ressortis 14 jours plus tard de la « prison PlayStation », comme on l’appelle ici. Jamais je n’ai été convoqué chez un juge, jamais je n’ai reçu la moindre lettre du tribunal.

J’ai 42 ans, et je ne veux pas que mes 4 enfants se retrouvent orphelins parce qu’un gamin de 17 ans m’a tué pour 50 euros. Depuis mon agression, ma femme ne dort plus. J’exerce la peur au ventre. Quand je fais mes visites, je me dis que je risque de me faire attaquer. Dès que la sonnette du cabinet retentit, je sursaute.

La situation a commencé à se dégrader avec la vague antisémite qui a déferlé sur la Seine-Saint-Denis au milieu des années 90. Toute la population juive installée depuis 30 ou 40 ans a quitté les lieux. Les familles maghrébines lui ont emboîté le pas. Chaque fois, elles ont été remplacées par des familles venues d’Afrique noire, parfois polygames. Le problème de la polygamie ne saute pas aux yeux parce que chaque épouse a un statut de mère isolée et un appartement où elle vit avec ses enfants.

J’entends des mères de familles africaines dire à leurs enfants de ne pas parler aux Blancs. Et certains jeunes Blacks me disent que la cité leur appartient. » ->