Le bilan de Jacques Melly

mellyLe 23 janvier, Jacques Melly a tenu une conférence de presse pour faire le bilan de sa dernière législature, relatée entre autre par le Nouvelliste. Il a mis en avant en particulier les avancées de l’autoroute dans le Haut-Valais et de la troisième correction du Rhône. Un observateur averti ne peut qu’être étonné du satisfecit que s’attribue le conseiller d’État sortant.

Le Contrôle Fédéral des Finances a publié le 17 octobre 2016 un audit (résumé en français) du chantier de l’autoroute A9. Ce rapport est extrêmement sévère au sujet de la gestion de ce projet. La Confédération, qui paie 96 % des coûts, menace clairement de retirer au Valais la gestion du projet pour en prendre elle-même la direction si les problèmes ne sont pas résolu d’ici la fin de cette année. Cette mise sous tutelle d’un canton serait sans précédent. Les Valaisans passeraient de nouveau pour les Grecs de la Suisse.

Le choix du tracé de la Souste à Brigue situé en zone géologiquement instable avec comme conséquence la multiplication par 4 des coûts et délais de réalisation ne peut pas être imputé à Jacques Melly. Par contre, il s’est séparé ou a poussé à la démission des personnes compétentes qui travaillaient à l’Office de construction des routes. Ces bons éléments étaient impliqués dans les pré-paiements, un procédé malheureusement coutumier en Valais et qu’il s’agit de changer, mais ils ne s’étaient pas enrichis personnellement et n’étaient pas pénalement coupables. En conséquence, l’Office cantonal n’a plus eu de direction compétente de 2008 à 2013 conduisant à une gestion calamiteuse du chantier et de nombreuses erreurs qui ralentissent les travaux et augmentent les coûts.

Les conclusions du Contrôle Fédéral des Finances sont sans appel. Pour l’instant, l’utilisation parcimonieuse et efficace de l’argent du contribuable ne peut pas être garantie par le canton du Valais. Quatre recommandations, toutes considérées de la plus haute urgence, doivent être mises en pratiques rapidement sinon le Valais sera mis sous tutelle. Dans ces conditions, il est irresponsable de prétendre que tout va bien. Il faut au contraire tirer la sonnette d’alarme et travailler d’arrache-pied pour résoudre ces problèmes.

Rhône 3

rhone-3-securite-pour-le-futur-opportunites-martigny-1000x745Jacques Melly se félicite aussi de l’avancement du projet « Rhône 3 ». Or le financement par la Confédération tel qu’annoncé durant la campagne de votation du décret n’est plus assuré aujourd’hui. Les 26 % prévus par l’OFROU seront fortement diminués. Il va sans dire que les parts de participation du canton et en particulier des communes seront fortement majorées si le projet est maintenu.

Les élargissements effectués dans la région de Viège, qualifiés d’ « appartements-témoins » par nos autorités, ont eu pour conséquence une pollution massive de la nappe phréatique au dioxane. Il est évident que le pollueur initial est la Lonza mais l’étendue de la pollution résulte de la rupture d’étanchéité du lit du Rhône, conséquence des élargissements. Pour preuve, trois puits d’eau potable viégeois qui étaient régulièrement contrôlés et considérés comme propres depuis des décennies sont maintenant pollués. Ces dégâts se chiffreront probablement non pas en dizaines mais plutôt en centaines de millions de francs. L’engagement de Cédric Arnold, ancien responsable du service de l’environnement, par la Lonza n’est certainement pas étranger à cette situation.

Cela n’est qu’une des conséquences néfastes du choix du Conseil d’État. Le plan d’aménagement Rhône 3 avec élargissement a la particularité de violer les fondamentaux de la physique, de la biologie et de l’économie avec comme conséquence le gaspillage de 800 hectares de patrimoine foncier, une forte réduction de la capacité de charriage, une érosion par affouillement, une inondation de la nappe par les eaux polluées du Rhône avec un coût de construction et d’entretien 4x plus élevé que celui de la solution classique d’approfondissement.

Blaise Melly et Albert Pitteloud
Candidats à la députation pour le district de Sierre

1 réponse à Le bilan de Jacques Melly

  1. On peut aussi se poser la question de la légalité ou du fair-play de publier un tous ménages Valaisan, sur Rhône 3, à la gloire du chef de département, avec l’argent du contribuable, justement en plein lancement de la campagne électorale ?

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