Bertrand Décaillet: « La RTS est un corps mort »

Vingt ans de maison, ancien animateur et producteur du cultissime Initiales sur Espace 2, Bertrand Décaillet explique pourquoi il votera OUI à l’initiative No Billag, le 4 mars prochain.

Pendant 20 belles années, Bertrand Décaillet enchantait nos dimanche matin de sa voix chaude et apaisante, les jeunes âmes découvraient la musique sacrée, les autres un refuge sous l’aile large et accueillante de l’envolée baroque. Les grands esprits se rencontrent.

Aujourd’hui l’animateur a refait sa vie, toujours dans la transmission, l’amour de la musique, de la culture. Il jette un regard empli d’affection mais néanmoins désolé sur le sort qui frappe les médias de nos jours.

Déficit flagrant d’intellectuels, de penseurs, démon de l’exigence spectaculaire et vice cerclé d’une autopromotion malsaine, pour masquer le dégât d’une spirale du vide. Si c’est bien une critique qu’il formule, celle-ci n’a rien d’amer, elle résonnerait même d’un peu d’espoir. Il se limite à regretter qu’on se soit si facilement résigné à ne pas mieux faire.

L’emprise idéologique a fini par passer le point de non-retour. En stade terminal, la SSR a besoin d’un électrochoc, faute de quoi le média moderne pourrait fort bien se changer en menace pour la démocratie, « en cultivant le passionnel, vous cultivez la mésentente« , explique-t-il.

L’ensemble adopte un travers, tout à la fois pervers et bon enfant – pervers parce que bon enfant -, la voie pavée d’une pensée unique, rigide, inflexible, qui finit de préserver l’auditoire de la vraie diversité et, par voie  de conséquence de l’humain.

Arrive alors cette heure fatale où le média remplace le réel, où l’homme de média perd la notion fondamentale de sa vocation d’intermédiaire, « servir et non asservir« , rappelle Bertrand Décaillet.

Plus qu’une prise de position au cours d’une campagne, un message. La voix de ceux qui pensent, à la RTS, à la SSR, et qui souffrent de voir le chemin qu’a pu prendre cet ancien joyaux des médias du XXe siècle.

Propos recueillis par Adrien de Riedmatten

NB: Son « fait à la maison » et qui ne rend pas justice, hélas, à la voix que nous avons tant aimée. Promis, à partir d’1,6 milliard de financement on investit !

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