Valais: visé par une plainte pour racisme, le Service de la culture interdit d’embauche

Feu rouge: Visé par une plainte au pénal pour discrimination raciale, le Service de la culture de l’Etat du Valais vient d’être provisoirement interdit d’embauche. Incident inattendu dans le long fleuve tranquille de la petite corruption locale au quotidien.

Dérapage

La bride sur le cou, la petite clique au pouvoir semble avoir légèrement dépassé les bornes dans l’exercice favori de la disposition des « fromages » de la république. Dans ce pays trop serré, cet espace trop confiné pour que les libertés puissent y croître réellement, la petite démocratie locale gouverne en distribuant postes, subventions mandats à ses féaux sujets, condamnant le reste à la faim ou à l’exil.

L’on a déjà évoqué ici le cas d’Arthur et de la falsification de son dossier totalement assumée par le Conseil d’Etat, mais il semble qu’à l’ombre d’une telle protection, le Service de la Culture ait perdu tout sens des limites.

Discrimination

La bourse de soutien à la recherche Vallesiana, un truc plutôt sérieux à l’origine, vient d’être refusée à un candidat en raison – on s’accroche – de son appartenance… familiale. Le PV de la séance du jury ne s’en cache même pas, financer un tel projet ne serait pas « déontologique » en raison de l’appartenance familiale du candidat… Une discrimination condamnée par la norme pénale antiraciste et la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1965. En bref, quand l’Etat du Valais entend le mot culture, il sort ses vieilles hargnes.

Le Service de la culture a eu beau se dépêcher de caviarder les patronymes des responsables, ceux-ci n’en restent pas moins connus, le mal est fait et la bonde a lâché.

La Cour de droit public du Tribunal cantonal vient d’ailleurs de siffler la fin de la récré, dans l’affaire déjà citée, qui commande au Conseil d’Etat de surseoir à toute nouvelle attribution dans les domaines concernés jusqu’à droit connu de la cause. Une authentique rareté.

Une éraflure, un accroc passager dans le paysage lisse de la gouvernance sans humanité de ces petites gens hissés laborieusement au faîte de cet immense pouvoir. Gageons que les eaux noires de la corruption auront tôt fait de se refermer, comme toujours en Valais, sur les espoirs de ceux qui ont soif de justice.

Noël Macé