Valais: les « Européens » ne peuvent pas être victimes de racisme

Alors que justice et police valaisannes s’auto-congratulent à grands renforts de chiffres dont l’interprétation est plus que discutable (cf. NF du 26 mars 2019), le Ministère public valaisan se rend coupable d’une énième bévue.

Saisie par un petit blanc authentiquement victime de discrimination raciale, la justice du cru lui a rapidement fait comprendre que les dispositions de la norme pénale antiraciste étaient l’apanage d’une élite au nombre de laquelle il ne pouvait se compter.

Le biais est désormais classique, sont protégées par l’article 261 bis du code pénale les « ethnies » et autres personnes porteuses de caractéristiques raciales visibles. Pour le Ministère public du Valais central, dans son arrêt du 31 janvier 2019, le raisonnement est simple, les « Européens » ne sont pas une ethnie, tout comme… les « punks ou les skinheads« . L’on appréciera la comparaison.

Qu’un sang impur…

Mais il y a mieux, ledit « Européen », le blanc de base, donc, si l’on suit la logique du Ministère public, ne dispose d’aucune caractéristique raciale – il n’existe pas racialement, le blanc étant, sans doute, le degré zéro dans le spectre de la théologie antiraciste.

Comment le Ministère public argumente-t-il ? C’est là qu’il faut s’accrocher: c’est simple, l' »Européen » n’a pas le sang « bleu« , sic ! En Valais, un porteur de la caractéristique raciale « européenne » ne peut être victime de racisme en ce qu’il ne porte pas de signe distinctif, « le mythe du sang bleu ayant été brisé depuis des centaines d’années déjà« … Voilà un moment que l’on se doutait que notre belle justice avait touché le fond, de toute évidence ça creuse encore.

Cerise sur le gâteau, ce chef d’œuvre de ciselure arbitraire est signé de la main du procureur Catherine de Roten. Les Roten, obscure petite famille égrotante, ayant erré quelque temps à la lisière du patriciat avant de s’en faire expulser, qui avait perdu sa particule et a profité des modifications de la législation sur l’état civil du siècle dernier pour se la recoller en catastrophe. Il semblerait que Mme Roten cherche à nous dire quelque chose et qu’une bonne part de son histoire personnelle n’ait pas encore été totalement digérée. Comme quoi on peut venir de loin et rester un arriviste.

Cette nouvelle mésaventure de l’imposture antiraciste ne sert, une fois de plus, qu’à démontrer que la justice reste, avant toute chose, le privilège de ceux qui sont plus égaux que vous.

NM