Vaud : La justice dénonce les mensonges du Matin Dimanche

Droit de réponse imposé par arrêt de la Cour d’appel civile du Tribunal cantonal vaudois.
Le Matin Dimanche 17.03.2019, p. 6.

Tandis que Tamedia pleurniche, dans ses colonnes propriétaires, contre ces politiciens qui ont choisi de ne plus se laisser accuser sans réagir, le groupe se garde bien de préciser qu’il faut près de deux ans, et plusieurs milliers de francs, à tout un chacun pour un simple droit de réponse.

L’affaire dite de la « balle dans la nuque« , souvenez-vous, il avait suffi à la président·E du parti socialiste du Valais romand, Barbara Lanthemann, de hurler à l’anathème contre une simple raillerie – forcément sacrilège – pour que le domestique de service, Gilles Berreau du Nouvelliste en l’occurrence, le doigt sur la couture, monte dans l’heure, de nuit, une sombre accusation d’assassinat.

Conseil de presse

Conciliant, l’intéressé avait cru mieux respecter les droits de la presse en faisant appel au bon sens et à l’arbitrage du Conseil suisse de la presse. Mal lui en prit, le système se tient chaud, dit Conseil avait fusionné les causes, refusé d’entrer en matière sur la moitié d’entre elles et envoyé paître le demandeur sans la moindre forme d’équité.

La leçon est bien retenue, le Conseil de presse protège ses cotisants. Un tel résultat avait endurci les acteurs de la presse romande dans l’idée que la chasse à l’homme était ouverte; open bar !

Le Matin Dimanche, qui s’était fait l’écho docile de cette campagne de dénigrement en avait alors rajouté une couche, ouvrant de façon inespérée un nouveau droit pour une nouvelle procédure, authentique cette fois-ci.

Obstruction votre honneur !

Au bout de près de deux ans d’une bataille judiciaire dans laquelle Ariane Dayer, rédactrice en chef de ce qui reste du Matin, lancera des moyens considérables pour priver un particulier d’un simple droit de réponse, n’hésitant pas à le menacer de plainte pénale s’il ne s’excusait pas d’avoir osé saisir la justice, la cour d’appel civile administrera enfin la fessée tant attendue.

Elle règle d’un trait de plume ce que la bonne foi présumée de ceux qui ont fait serment de rechercher la vérité aurait dû résoudre en un instant:

Il était reconnaissable pour tout lecteur attentif de la page Facebook de l’appelant que la phrase citée dans le corps de l’article litigieux appartenait à une exégèse satirique […] que l’appelant a prétendu faire du post de la Présidente du Parti socialiste du Valais romand, dans lequel celle- ci avait fait grief à d’aucuns, implicitement à Stéphane Rossini, de compromettre les positions socialistes au Conseil d’Etat valaisan en appelant à biffer le nom d’une autre candidate du même parti.

Placée dans son contexte, la phrase de l’appelant, que l’article litigieux cite isolément, n’était donc pas un appel au meurtre que l’appelant aurait adressé lui-même à ses concitoyens contre Stéphane Rossini, mais l’imputation, à la Présidente du Parti socialiste du Valais romand, de menaces de mort contre Stéphane Rossini, que l’intéressée aurait prétendument voulu signifier par son post du 23 février 2017 – imputation […] qui ne pouvait pas être comprise comme des menaces proférées par l’appelant lui-même contre Stéphane Rossini.

Voilà ce que notre presse romande aurait compris si elle avait un tant soit peu de lettres et d’esprit. Mais, d’esprit, elle n’a qu’Ariane Dayer, et de lettres les trois qui qualifient si bien son caractère abscons.

Noël Macé