COVID-19 : Philippe Varone et OIKEN débranchent l’assistance électrique d’une famille

RETORSION. Comment le président de la Ville de Sion, qui se trouve être, ô hasard subtil, le président du Conseil d’administration d’OIKEN met au pas, dans les nouveaux territoires conquis, une plèbe qui rêvait de respect de ses droits, d’énergie propre et d' »avenir activé »…

C’est l’histoire d’une maison au milieu d’un pré, dans une ancienne commune de montagne aujourd’hui fusionnée et dont la Ville de Sion rêve de faire un quartier. C’est plutôt mal parti.
Tout commence avec le détournement de sources privées pour constituer des réservoirs, en contrebas, il faut bien alimenter les canons à neige. Les torrents s’assèchent, les vaches n’ont plus à boire. Qu’à cela ne tienne, on va vous vendre de cette eau qu’on vous a prise. L’on proteste, évidemment, l’on vous demande de faire la preuve de votre propriété et, pour vous faciliter la tâche, l’on vous interdit l’accès aux archives de la ville. La raison ? L’archiviste, qui reconnaît ne pas avoir eu le temps de classer, dit qu’il n’y a rien, il n’y a qu’à le croire ; comme c’est facile.

Le coup du compteur

L’encre de la fusion n’est pas encore sèche que la commune de Sion se rue sur ses nouvelles terres pour… installer des compteurs d’eau, sans même l’autorisation des propriétaires. Ca se passe comme ça. L’eau, qui était au forfait à 80 francs par an, prend un multiple de 5 à 10. A la commune, on vous explique que c’est « justice », le populo n’a qu’à payer. Fabriqués en Chine, avec purge unique, posés à l’arrache, parfois même à l’air libre au fond des écuries, les compteurs gèlent en une nuit. OIKEN se pointe la bouche en cœur avec une facture à 1’200 balles, coût total d’une opération réputée gratuite, pour vous vendre, au prix du Super, une eau qui était, au départ, à vous depuis des temps immémoriaux. Avenir activé qu’on vous dit !

Rodéos

Vous refusez de payer ? Qu’à cela ne tienne, OIKEN est désormais chez elle chez vous. Vous ne pouvez pas mettre une vache dans votre pré, en ce qu’il est en zone de prise de source, mais OIKEN, toujours sans autorisation, peut y planter ses cuves pour la fibre, chambres de récupération, armoires et câblages électriques, canalisations, lignes en tout genre, TV, internet, etc., j’en passe et des meilleurs. Cuivre, nickel, lithium, que du bon pour les eaux de sources, dans le béton tout est bon ! Pas content ? OIKEN viendra rouler en 4×4 dans votre potager et détruire le lit de la dernière rivière dont elle n’avait pas pu détourner le cours, et le tout pour plusieurs milliers de francs de dégâts.

Milliers de francs qui sont l’écho des factures que l’on continue de vous dépêcher avec un sens rare du devoir pour un chauffage électrique qui, rappelons-le, avait été imposé par les autorités dans les années 70 ; les gens ont oublié cela.

A ce propos, si vous envisagez de changer le mode de chauffage, n’y pensez même pas. Après deux ans d’attente, la Ville de Sion conditionnera votre projet à la réfection de tous vos écoulements d’eaux usées sur plusieurs kilomètres, pour une proportion de votre budget initial de près de 1’500%. Et oui, c’est à la commune de le faire, mais, vu que c’est trop cher, elle vous collera ça sur le dos dès que vous lui demanderez de changer un bouton de porte. Quant à espérer des subventions pour l’isolation, oubliez, vous n’avez « le bon nombre de fenêtres »… Des panneaux solaires ? Impossible, la maison, totalement refaite en 1905 et qui n’est pas protégée, est cependant trop ancienne. Et nous voilà rendus en 2021 où la glorieuse commune de Sion fait tout pour vous empêcher de consommer moins d’électricité et changer de mode de chauffage à 1’300m d’altitude. A près de 6’000 francs par an, le président de la commune, Philippe Varone, qui est aussi le président d’OIKEN, serait bien mal venu de se priver d’une telle rente. Et tant pis si ce n’est pas écolo.

Casser les résistances

Last but not least, OIKEN exige enfin de venir couper vos forêts et prendre votre bois sous prétexte de dégager les dernières lignes non enterrées du coteau. Soit. Comme vous avez gardé en mémoire le coup du 4×4, vous refusez poliment et proposez de le faire faire vous-même, pour autant que cela soit vraiment nécessaire, en gardant votre bois au sec et votre potager bien à l’abri. L’on vous menace, l’on vous colle des règlements sorti de nulle part sous le pif, mais, comme vous savez lire, l’on est bien obligé, pour une fois, de respecter le droit de propriété. Vous invitez le garde-forestier, les devis sont faits, les arbres marqués, tout est prêt.

Mais soudain, ô malchance, plus de jus… L’on enquête, forcément, pour découvrir que les phases ont été volontairement débranchées. Sur le tableau, une feuille expliquant « interdiction formelle » de remise en marche jusqu’à ce que le propriétaire ait cédé. C’est OIKEN.

Au final, une famille de locataires de 5 enfants, dont le dernier a 5 mois, privée de chauffage et d’eau chaude pendant le printemps le plus froid enregistré depuis trois décennies. Privée de cuisinière aussi, privée de tout en fait et surtout de cet attirail si pratique permettant à des asthmatiques chroniques de respirer quand même en pleine crise du Covid-19.

Contactée, la famille, qui fait désormais chauffer son eau au barbecue, dit comprendre l’attitude de son bailleur face au comportement de cow-boys des employés d’OIKEN, qui n’ont aucun respect de la nature et des gens. Le père se dit réjoui de pouvoir faire des économies d’électricité et voit l’occasion toute trouvée de construire, avec son bailleur, un projet d’autonomie qui mûrissait depuis longtemps. L’avenir, finalement, avec OIKEN, sera surtout débranché !

Noël Macé

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