Frédéric Favre : Du droit de vivre dans l’indignité

Il aura suffi d’un simple coming out pour que cette sorte d’ectoplasme proto-macronien tout juste bon à lustrer les dossiers du Conseil d’Etat valaisan se retrouve soudainement propulsé au rang d’icône du guévarisme libertaire.

Premier candidat à la « cancel culture » par voie d’abstention vaccinale, Frédéric Favre s’est contenté, somme toute, d’ânonner le très classique « mon corps, mon choix ». Il n’en fallait pas plus pour que le rempart des nouvelles moralités se dresse contre ce nouveau type d’ennemis publics, les hommes (encore) libres. Les médias pensionnés sont en boucle depuis 48 heures. L’on ne pardonne pas à celui qui a voulu réguler les rapports avec la presse, à chacun son San Giorgio…

Un monde nouveau

Encore un qui crèvera de s’être cru libre d’être honnête. Le message est clair, tout ce qui vit par l’Etat doit vivre selon l’Etat, jusque dans sa chair, jusqu’à s’inoculer un produit  dont cette 4e vague – déjà – suffit à sanctionner l’efficacité.
Frédéric Favre vient de découvrir qu’il n’y avait pas de liberté pour les « ennemis de la liberté », pas de vérité en dehors des impressions officieuses de la doxa médiatico-étatique; il mérite l’effacement !

Le message de la dictature post-moderne est limpide, le choix de disposer de son propre corps n’existe que s’il s’agit de tuer celui de son enfant, la « dignité » n’est réservée qu’à ceux que l’on éteint, à force d’abandon, sur les parkings des EMS, l’ « amour » n’a de réalité que pour ses variants les plus égoïstes et interlopes, la liberté n’est faite, en somme, que pour ceux qui y ont déjà renoncé.

La voix de son maître

La RTS, ensuite, fait la courte échelle à toutes les ambitions médiocres, Forum tend la perche à un Philippe Nantermod, qui nous refait le coup d’une « Suisse sur liste rouge » (souvenez-vous des listes noires ou grises que nous valaient feues nos libertés économiques) et qui, emmuré dans une sorte de délire dogmatique, convainc de meurtre (1) quiconque ose se rendre coupable d’exercice du libre arbitre. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
La démocratie libérale ne pouvait conduire qu’à cela, une dictature sans éclairage, aussi vide et sotte qu’elle sait se rendre absolue et féroce.

La campagne de vaccination montre son visage cruel et vorace, elle n’est que le recensement des obéissances convenues, et vient précisément ce jour, en ce qu’ils sont convaincus que vous n’aurez plus jamais l’audace de vous redresser. C’est oublier ce qui a fait – ceux qui ont fait – ce pays, c’est oublier que nous ne sommes pas qu’un reste du monde, une circonscription du mondialisme.

Frédéric Favre, pour s’être permis, à son insu, l’espace d’une seconde d’inattention, une once de liberté, s’est retrouvé, sans le vouloir, du côté des hommes libres, ceux que cette société déteste.

NM

 

(1) « Les réfractaires aux vaccins nous précipiteront dans la prochaine vague. Ils auront sur la conscience des morts », Le Temps, 05.07.2021  (https://www.letemps.ch/opinions/vaccinezvous-suite).