Interview: Zisyadis exige la « destruction de ce document »

Apparemment mécontent de sa prestation d’hier, le conseiller national popiste Josef Zisyadis nous écrit pour exiger le retrait de son interview sous prétexte que nous l’aurions enregistrée sans son autorisation préalable. Or, le conseiller tombe mal, le Baf, qui sait les risques qu’il encourt à vouloir faire de la presse libre, connaît parfaitement les lois de son pays (art. 179 ss. CPS) et, de plus, et c’est là qu’on comprend que M. Zisyadis soit surpris, a pris pour habitude de les respecter.

Non seulement le Baf signifie clairement d’entrée son intention de faire une interview et la destination de celle-ci, mais la conversation, menée pendant plus de 7 minutes sur le ton de l’entretien radiophonique, évoque distinctement les "auditeurs" du Baf (00:11). Mieux, hier, à 16h16, soit exactement 33 minutes après la fin de l’interview, le conseiller nous rappelle de son bureau de "la semaine du goût" pour s’assurer que nous n’oublierons pas de lui transmettre une "copie" de ladite interview; copie qu’il recevra par mail une heure et 14 minutes plus tard, soit à 17h30 précises. Depuis lors, silence radio jusqu’à ce mail daté du 4 avril, 16h26, fulminant en guise de conclusion: "J’exige une réponse et la destruction immédiate de ce document"; locution lourde de sens et qui fleure bon le temps béni d’une presse aux ordres de l’Etat où M. Zisyadis semble vouloir à tout prix nous ramener.

Dans notre souci de lui plaire, nous sommes toutefois fort empruntés: M. Zisyadis ne nous a pas précisé la façon dont il voulait voir détruite l’interview. Faut-il la mettre contre un mur et la fusiller, ou la jeter au goulag et la faire crever de faim? Que notre conseiller se rassure, les exemples ne manquent pas et nous saurons bien choisir, mais nous lui promettons une chose, c’est qu’avant de la détruire, nous saurons bien la faire parler !

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