Michel de Poncins: BOURSE : LA SECURITE FINANCIERE

Votre argent vous intéresse

l’économie de marché expliquée à tous

Revenons un moment à la bourse dont nous avons déjà décrit le rôle ainsi que la nécessaire sécurité juridique. Parlons de la sécurité financière.

Au travers des romans de Zola, certains évoquent l’insécurité financière de la bourse et les faux bilans ! Il faut souligner que de sensibles progrès sont intervenus depuis des décennies : les comptes sont de plus en plus exacts et les gendarmes de la bourse dans tous les pays ont perfectionné leur surveillance, l’expertise comptable a fait beaucoup de progrès, il en est de même de l’analyse financière : il est loin le temps où l’analyse financière se limitait à l’étude de quelques ratios. Aujourd’hui lorsque quelqu’un veut enquêter sur une firme automobile par exemple, des documents de spécialistes existent avec des détails sur les usines, les produits ou les méthodes de vente. Sans que la sécurité financière soit totale il est possible de considérer qu’elle a fait des progrès très importants et que les acteurs à des niveaux divers peuvent s’engager en connaissance de cause.

Les objecteurs parleront de l’affaire ENRON. Or, justement, cette affaire met en relief les grands progrès du capitalisme dans la sécurité financière.

Le  30 janvier de cette année à Houston (Texas), s’est ouvert le procès de Kenneth Lay et Jeffrey Skilling, les deux principaux dirigeants du courtier en énergie Enron.  Ces fondateurs talentueux avaient inventé des produits financiers nouveaux et complexes pour le commerce de l’énergie et rendirent de grands services à des millions de gens.

Sur ce départ, Enron a bâti une entreprise fabuleuse devenue en peu d’années un phare de Wall Street. La richesse créée était considérable, la capitalisation atteignant 60 milliards de dollars : actionnaires, clients, fournisseurs et 4 000 salariés se réjouissaient.

Des personnes malhonnêtes et sans doute grisées par le mirage se sont livrées à des détournements, des mensonges et de faux bilans. La firme Andersen, l’une des plus grosses firmes d’expertise comptable dans le monde, s’est laissée aussi polluer.

Les employés honnêtes des deux firmes se sont recasés sans problème ; aux Etats-Unis, pays relativement libre, il n’existe pas de chômage  pour les financiers talentueux, pas plus que pour les vendeurs de pizzas !  Un certain nombre de coupables des deux compagnies sont allés en prison.

La vitesse de ces évènements est extraordinaire ; les deux groupes brillaient au firmament, dont Andersen avec un magnifique immeuble aux Champs-Elysées : en un clin d’œil tout  a disparu. Cela ressemble  vraiment à un « nettoyage au Karcher ».

Maintenant voyons la France avec son domaine public. Le pays est dévasté par 60 ans de socialisme et  la paupérisation s’étend comme une lèpre. Une des explications est que nous avons compté  une bonne vingtaine d’affaires Enron dans le domaine public et para-public  : Sncf, Edf, Ratp, La Poste, la sécurité sociale, des banques  et beaucoup d’autres dont personne ne connaît plus le nom. Les dirigeants de ces monstres se passent avec bonheur le témoin entre amis sur des décennies  : pas de dépôts de bilan, ni de procès. 

L’affaire ENRON  montre précisément que la bourse repose  sur la sécurité financière et que, si cette sécurité  n’existe pas, les sanctions tombent. C’est donc une leçon d’économie en grandeur réelle sur l’économie de marché et sa supériorité sur l’économie administrée ; elle vient à son temps dans cette ensemble de leçons.

Michel de Poncins

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