Campagne contre les assurances éthiques: Analyse d’un abattage en règle

UPDATE 05.04: Les corrections demandées par Mme Rey
Depuis un article du 15 mars 2006 de la revue Bon à savoir, fustigeant le contrat éthique signé entre 4 compagnies d’assurances et la fondation de l’Aide suisse pour la mère et l’enfant (ASME), le landernau médiatique pro-"choix" s’agite, criant haro sur ce grain de sable dans la mécanique de l’avortement libre et gratuit.
Le principe ? L’avortement est remboursé, mais les assurances-maladie sont gérées par des compagnies privées, dont certaines ont accepté d’accorder un rabais sur les assurances complémentaires, l’assurance de base, gérée par l’Etat, restant "intouchable", en échange d’une renonciation à certains "traitements":

– L’avortement, sauf "mesures directes d’urgence dans le seul but de sauver la vie de la mère"
– Les "diagnostiques prénataux qui mettent en danger la vie de l’enfant à naître", exception faite, bien sûr, "des échographies ainsi que des thérapies prénatales dont le seul but est de soigner le bébé"
– La fécondation in vitro
– "Renonciation aux drogues et cures de désintoxication utilisant des produits de substitution selon la Loi fédérale sur les stupéfiants et les substances psychotropes (LStup). Exceptions: les traitements anti-douleurs (analgésique) et les thérapies sous contrôle médical n’étant pas liés à une quelconque dépendance à la drogue sont autorisés"… précisions que, au passage, vous ne retrouverez nulle part dans la presse

Résultat des courses: déjà deux compagnies d’assurances, Concordia et CPT, ont rompu leur contrat sous des prétextes divers, abus de l’utilisation de l’image etc., et une troisième y songe. La campagne, rondement menée, parvient jusqu’au Parlement fédéral, par la porte de gauche, évidemment: Josef Zisyadis, qui s’il reconnaît que les milieux les plus modestes sont écrasés par les primes de l’assurance obligatoires, ne propose, pour leur venir en aide, qu’une interdiction pure et simple de ce qui est d’abord, somme toute, un système de rabais.

Du côté de l’Aide suisse pour la mère et l’enfant, objet régulier des imprécations indignées de l’alliance médiatico-politique pro-avortement, on dénonce une campagne des "cercles de féministes radicales", et de publier un mail d’Anne-Marie Rey, pro-avortement de toujours et ex co-présidente de l’Union suisse pour la dépénalisation de l’avortement (USPDA), appelant effectivement ses destinataires à dénoncer lesdits contrats auprès des caisses concernées.

Interviewée le 3 avril par le Baf, Anne-Marie Rey, assure n’avoir envoyé ce mail qu’à des "adresses privées", à "des personnes que je connais". "Je ne l’ai pas envoyé aux médias", assure Anne-Marie Rey, or le mail en question, qui reste impossible à dater (!)* est arrivé au secrétariat de l’ASME via une journaliste alémanique**…

Pour intéressante qu’elle soit, l’interview de Mme Anne-Marie Rey nécessite toutefois un certain décodage. Dans la précipitation et, sans doute, sous la pression du stress courant qui accompagne toute interview, Mme Rey accumule les imprécisions et les inexactitudes; nous corrigeons ci-dessous:

– Mme Rey affirme ne pas avoir traité de la question des assurances éthiques sur son site internet, cela dans l’idée qu’elle veut rendre qu’elle n’a a pas fait campagne contre l’ASME. C’est inexact, si elle ne traite pas du micro-scandale actuel, Mme Rey a déjà fait savoir ce qu’elle pensait d’une telle initiative dans un article du mois d’août 2005 intitulé "Nouvelle stratégie des opposants à l’avortement ?"

– Mme Rey affirme que l’ASME ment en déclarant que le rabais conséquent à la renonciation est ouvert à tous, indépendamment de l’âge et du sexe, et ce sous prétexte que certaines personnes n’ont pas de quoi s’offrir une assurance complémentaire (9 à 10 francs par mois pour les premiers tarifs) ou que certaines assurances, selon une pratique courante, quoique non exclusive, refusent la jouissance d’une prestation complémentaire aux pré-adolescents ou aux personnes âgées. On comprendra l’opinion de Mme Rey, mais on comprendra aussi que la situation financière des assurés ou les pratiques des assurances ne sont pas du ressort de l’ASME. Ainsi, à notre sens, ce n’est pas mentir que de prétendre que ledit rabais est, dans son principe, ouvert à tous. L’intention n’est pas, et ce très clairement, de tromper. En outre, même ceux ne désirant pas de complémentaires peuvent signer.

– Mme Rey prétend qu’il y a tromperie, le fait que le rabais ne concerne que les complémentaires étant écrit en "petits caractères", de façon à tromper le lecteur. C’est inexact, le fait en question figure à la deuxième ligne du texte incriminé et est de la même taille que l’ensemble.

– A notre affirmation que la majorité des pays du monde ont des législations réprimant l’avortement, Mme Rey nous corrige, pas forcément à tort d’ailleurs, quoique l’on pourrait ergoter, puisque seuls 40,5% légalisent et que ses chiffres ne sont pas tout à fait exacts. Selon Mme Rey, les derniers pays protégeant la vie à naître serait tous des pays du Tiers-monde, ce qui est faux, lesquels auraient hérité leur législation des heures les plus obscures de la colonisation. 
Puisqu’elle aime l’histoire, nous rappellerons à Mme Rey qu’en fait de colonialisme, la lutte en faveur de l’avortement a été initiée aux Etats-Unis et dans le monde par une certaine Margaret Sanger (v. fond de l’article), fondatrice du planning familial (IPPF) – le même pour lequel le site de Mme Rey semble vouer une admiration sans borne – dans le but avoué de "créer une race de pur-sang". Sanger qui fut, en 1939, la jolie date, l’instigatrice du Negro project, un projet ayant pour but de "juguler" la population afro-américaine dans les Etats du sud des Etats-Unis. Un truc dont les grands humanistes du planning n’ont pas fini de se féliciter, mais que la communauté noire américaine n’a pas encore réussi à avaler. Aujourd’hui les noirs représentent 11% de la population des États-Unis, et de 32 à 43% des avortements; voilà pour la conception "civilasitionniste" de Mme Rey. "On est en train d’évoluer", nous assure encore Mme Rey; on tremble…

On tremble et c’est pour ces raisons-là précisément que nous ne suivrons pas Mme Rey dans ses accusations d’extrémisme à l’attention des défenseurs de la vie, et, quant au "droit des femmes", pour lequel nous serions prêts à mourir s’il s’agissait de le défendre, nous ne pensons pas qu’il dépasse le "droit" d’un enfant en devenir, une vie vaut une vie; et encore, faisons-nous toutes les réserves indispensables pour les situations d’urgence quant à la santé de la mère. Ainsi, les droits engagent de lourdes responsabilités et ne créent pas ex-nihilo de vagues clauses d’exception, en "petits caractères", concernant les notions tout aussi vagues de libre disposition par les femmes de "leur vie, de leur corps, de leur intégrité corporelle et psychologique"; tout plutôt qu’une définition claire…

Quant au cas du viol, aussi souvent évoqué qu’il est rarement vérifié, je ne sache pas que l’avortement ait jamais été une thérapie pour le viol, ni que l’enfant, ou le foetus, qu’importe, ait à expier pour les fautes de son père. En outre, il convient de se rappeler que la dialectique féministe des années 70, années de fondation de l’USPDA et de la jeunessse de leur ancienne présidente, englobait derrière "viol" pratiquement l’entièreté des rapports hétérosexuels et/ou conjugaux. Nombreux sont les couples qui n’attendent qu’un enfant à adopter. Foin d’idéologie, d’un point de vue purement pratique, le mener à terme aurait l’avantage de donner à un gamin une chance dans la vie et d’épargner à une femme une opération dont on ne ressort pas toujours indemne, tant physiquement que psychologiquement, d’ailleurs. Réalité criante, que, pour comprendre ou accepter, certains devront encore beaucoup "évoluer".

Quant à la prétendue pression morale exercée par les dispositions du contrat éthique sur celles qui l’ont signé, elles sont à mille lieues, et je parle d’expérience, de ce que l’on fait subir à certaines jeunes filles dans les bureaux du planning familial. Quant à la confiance que Mme Rey semble vouer à l’aide sociale de notre pays, elle relève du doux fantasme, la procédure est difficile, peu respectueuse de la personnalité de la requérante, et la dette, comme pour les "pays du Tiers-monde", ne s’efface jamais. Bref, le monde de Mme Rey est encore assez loin de Disneyworld…

Et quant à l’esprit d’ouverture, pour conclure, on appréciera la réaction de la susdite une fois qu’elle aura écouté le nom que nous lui déjà donné à plusieurs reprises. On a beau être convaincu par ses idées, on ne se commet pas avec un "journaliste" sans collier; un "extrémiste", ça ne se convainc pas, ça se rejette, un point c’est tout !

Interview du 03.04 de Mme Anne-Marie Rey, ex co-présidente de l’Union suisse pour la dépénalisation de l’avortement

*Update 05.04: Par mail, Mme Rey nous assure que son mail était daté du 22 mars, sans fournir toutefois aucune preuve à l’appui.

** Dans le même mail, Mme Rey dit ignorer savoir si "dans ma liste d’adresses e-mail privées il y a aussi une journaliste ou peut-être même une espionne "under-cover" proche de l’ASME qui leur a transmis cet appel" (sic !)

Update 08.05:

Propagande d’Etat – Assurances éthiques: La TSR diabolise les pro-vie
Voix off inquiétante, musique sombre, esprit critique et égalité de traitement zéro et, surtout, dictée prise directement d’Anne-Marie Rey et de sa clique de vieilles peaux. Oser être contre l’avortement = "extrémistes"; un modèle du genre !
Ainsi, les catholiques qui s’opposaient à Margaret Sanger, pionnière en matière d’avortement et qui voulait s’en servir pour créer une "race de pur-sangs" (1921) et éliminer la "masse des nègres" (1939), étaient "extrémistes". Ainsi, les juges du premier tribunal
militaire américain de Nuremberg, qui condamnèrent les nazis pour crimes contre l’humanité pour fait d’avortement, étaient, eux aussi, de sales "extrémistes".
La TSR est un média public, entre 30 et 40% de la population suisse a voté contre l’avortement, on n’est plus en 1939, il serait plus que temps que la propagande cessât !

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