Voyoucratie française : Un flic parle

Après 20 ans passés dans la police, Christine, 39 ans, est obligée de déménager. Harcelée par des « jeunes » de son quartier, elle témoigne.

Christine Bourgoin a constitué un dossier sur le harcèlement dont elle fait l’objet de la part de jeunes du voisinage. Elle veut emmener sa famille le plus loin possible de sa petite résidence à laquelle elle est pourtant très attachée. La faute en revient à une poignée de délinquants locaux qui ont commencé à la harceler dès qu’ils ont su qu’elle était flic.

« Ces derniers mois, la pression s’est accentuée sur elle et ses trois filles : voiture brûlée, menaces, jets de pierres… (…) Je n’en peux plus. Je suis obligée de vivre terrée. C’est l’insécurité permanente. Pour éviter que ma voiture ne soit repérée et à nouveau brûlée, je dois en changer régulièrement. Quand je vais faire les courses, j’appelle mes filles pour qu’elles ouvrent la porte de derrière et que je puisse rentrer discrètement. »

Au départ, nous vivions normalement. Puis un petit groupe de jeunes a commencé à s’installer régulièrement sur les bancs en face, à boire de l’alcool, fumer des joints, troublant le calme. J’ai voulu régler ça par le dialogue. Ils n’ont rien voulu entendre. Et puis, tous ces jeunes ont fini par apprendre que j’étais dans la police.

L’un d’eux a menacé à plusieurs reprises de brûler ma voiture. Le 27 avril, elle est partie en fumée, le long de la façade de l’appartement situé au rez-de-chaussée, à un mètre de la fenêtre de la chambre de ma fille. Le lendemain, les incendiaires ont voulu s’attaquer à ma deuxième voiture. Deux jours plus tard, l’aînée de mes filles, âgée de 16 ans, est agressée sur le chemin de la gare. Idem le 16 août. Le jour suivant, la façade du bâtiment est recouverte de tags injurieux. Dernier événement en date : lundi dernier, ma petite fille de 6 ans a été réveillée en sursaut par des pierres jetées sur son volet. Deux jours plus tard, la boîte aux lettres était dégradée.

Pourtant, votre commune est en apparence tranquille…

Malheureusement, elle est en train de changer, comme beaucoup d’autres du même type. Il y a quelques années, ici, c’était considéré comme le XVI e arrondissement. Ensuite, la délinquance a monté. Des jeunes des quartiers sensibles de Corbeil viennent souvent. Si l’on n’y prend pas garde, dans une poignée d’années, la situation sera la même que là-bas. Les forces de l’ordre ne pourront plus faire une patrouille sans être caillassées.

D’ailleurs, vous parlez de « loi du silence »…

Personne n’a intérêt à ce que tout ça soit connu. Les politiques ne veulent rien entendre. Je suis allée voir à plusieurs reprises les gendarmes. Les choses n’avancent pas. Forcément, quand des témoins potentiels voient qu’on peut brûler impunément la voiture d’une fonctionnaire de police, ils ne veulent prendre aucun risque. Même chez ma hiérarchie, c’est la politique de l’autruche.

Pourtant, vous semblez très attachée à votre travail…

Je suis issue d’une famille de policiers. Ma soeur a été la première femme à intégrer la brigade anticriminalité de sa ville de province. Mes dernières fiches de notation sont bonnes. Au printemps dernier, j’ai été médaillée par le préfet pour mes vingt ans de carrière. Ce que je fais me passionne. Chaque jour, nous devons supporter la détresse de la société. Mais, de retour à notre domicile, ce sont les insultes qui nous attendent.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Je dois quitter cette ville. Pour moi, mais surtout pour mes trois filles. A la suite des diverses menaces, je voudrais les changer d’école. Mais je n’ai pas les moyens de les mettre toutes les trois dans le privé. Je n’ai pas le choix. ->
La suggestion bafweb – PM (via Uncle)

4 réponses à Voyoucratie française : Un flic parle

  1. Bob dit :

    Pourquoi elle leur fait pas pareil ?

  2. wowasa dit :

    réponse à Bob :
    peut-être parce que cette racaille n’a pas de voiture qu’on pourrait bruler ni d’enfant qu’on pourrait menacer.
    Ou peut-être parce qu’elle a compris que violence n’est pas de solution.

  3. Champier dit :

    Vive la Republique bananière, la pseudo democratie, le capitalisme et le consumerisme.

  4. Lucky dit :

    Encore un bout de terre de France abandonné à l’ennemi, « les jeunes ».
    Voilà pourquoi les socialistes suisses n’aiment pas voir le citoyen-soldat armé chez lui !
    Au moment ou un quartier pareil est investit par la racaille qui s’y incustre, il est invivable, nauséabond, pourri et insécurisé.
    Alors le moment est venu de s’en aller surtout avec deux filles. Mais là, l’état ne fait pas son boulot et doit reloger cette famille, policière, ou non.
    France qui es-tu et où vas-tu ? Même pour tes gardiens de l’ordre tu ne peux rien faire ? Grave, grave !!!
    Sarko ! Attaque le problème ? Tu dois bien être au courant non ?

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