Justice : Tamedia a le droit d’intimider ceux qui réclament un droit de réponse

 

Le bras séculier à la rame de son pendant médiatique, ou pourquoi la Suisse est devenue le contraire d’un pays libre.On vous en parlait ici, dans ce merveilleux pays où les rédactions sont à la fois juges et parties pour ce qui regarde le droit de réponse, un simple citoyen, mis en cause pour incitation au meurtre par Le Matin Dimanche, a dû batailler pendant plus de deux ans et dépenser des milliers de francs pour gagner uniquement le droit – et encore pas complètement – de dire que ce n’était pas vrai, qu’il n’avait menacé la vie de quiconque et que le journaliste, Fabiano Citroni, avait tout simplement, par paresse, par facilité, par idéologie, menti.

Mais il ne suffit pas à Tamedia de faire peser toute sa puissance, de vous faire perdre votre emploi ou la considération de vos proches, il faut encore que vous viviez dans la peur.

Alain Alberini, de Sigma Legal, l’une de ces grosses firmes d’avocats que l’on peut se payer quand on est le premier groupe de presse du pays, n’aura eu de cesse de menacer le demandeur de poursuites pénales si celui-ci persistait à dire la vérité, à savoir que cette triste feuille – dont les jours sont plus que comptés – l’avait diffamé.

Scandalisé, il décide alors de se défendre et de ne pas laisser passer ce qu’il considère comme des méthodes de caïd. Mais c’est sans compter sur la protection du système. Pour la Cour de justice de Genève, menacer les pauvres bougres, c’est la norme, et lustrer ses bottes sur le train des miséreux un réflexe tout à fait sain à Genève. En revanche, oser dire qu’un journal a menti, ça c’est très grave. Le gueux prendra 600 francs pour la peine et « cela quand bien même son indigence a pu être démontrée« . La vérité est le seul droit des riches. Qu’on ne l’y reprenne plus !

GMD

 

Voir aussi:

Droit de réponse: Le Matin Dimanche menace de plainte pénale