– Postcards?
– Signe de la main que non merci, ras-le-bol, j’ai deja le chapitre Syrie de l’encyclopedie Britannica en image dans la poche, marre…
– Goud morning, english?
– Non
– Ah, francais, Zidane, Zizou, Zizou
– Nan, Suisse
– Aah?… silence de quelques secondes… Sprechen Sie deutsch, parlez-vous francais, parla italiano… Genef (Geneve), Zourique, Zourique… sourire triomphateur, le gamin doit avoir six ou sept ans.
– D’accord, ok, t’as gagne, bravo, tiens voila 200 livres… (je serai curieux de savoir combien le prof de geo se fait en commission sur ce petit commerce).
Les deux billets disparaissent au fond du short, petit sourire satisfait et rudement professionnel, voila une affaire rondement menee. Le titi n’a pas tourne les talons qu’en voila un autre, a quelque pas, a l’affut, qui vient de renifler la bete et se met a la courser. J’ai beau, lachement, lui signaler un banc de Belges en courant ascendant ou ce troupeau de Hollandais paissant tranquillement a l’ombre des colonnes d’un vieux temple barbare, rien n’y fait, c’est la terrible loi de la selection naturelle; dur de constater que, dans la jungle sans pitie du milieu touristique, l’Helvete moyen est tout en bas de la chaine alimentaire.
De la bouche d’un guide syrien, parfaitement francophone et tres cultive: "J’aime bien les Suisses, ils ne critiquent jamais. Quand ils n’aiment pas quelque chose, ils disent juste avec leur drole d’accent: "C’est pas la Suisse"; j’aime bien ca…".
C’est pas la Suisse et c’est bien pour ca qu’on y va en vacances…