Le BAF et le Comité bernois pour la dignité de l’art ont rendu leur pétition au département fédéral de l’Intérieur (DFI) dans un cercueil d’enfant, symbole d’une sépulture que, sous prétexte d’art, on a refusé au Bébé-mouette; une petite fille prématurée et chinoise, un non-être à double titre pour ces messieurs du Kunstmuseum.

Le représentant du Département fédéral de l’Intérieur n’a pas eu d’autre choix que de recevoir, en l’état, la pétition des comité réunis.

La remise a eu lieu en présence des Conseillers Hess, Schmied et Freysinger que nous tenons à remercier de leur soutien.

Cette mise en scène peut sembler choquante aux yeux de certains, mais cela n’est encore que peu de choses face à la réalité de l’horreur qu’a pu inspirer l’"oeuvre" Ruan aux visiteurs du Kunstmuseum.

Allocution du BAF lors de la remise de la pétition au DFI:

"MM. les conseillers nationaux, cantonaux et communaux, chers amis

Nous sommes réunis ici aujourd’hui pour donner une sépulture à la petite fille du bébé-mouette qui, sans doute, n’en connaîtra jamais.

Nous n’acceptons pas l’ignominie, pudiquement recouverte du nom d’art, qui a été commise contre cet enfant, car c’est bien d’un enfant qu’il s’agit, d’un prématuré, nous l’avons démontré et répété à maintes reprises.

Nous n’acceptons pas l’incertitude quant aux circonstances de sa mort, quant au sort de sa mère et, surtout, nous n’acceptons pas la parodie de justice qui a conduit au classement de l’affaire sans même qu’il ait été nécessaire d’entendre nos raisons et qui nous interdit, aujourd’hui encore, de faire recours.

Cela dit, nous ne sommes guère étonnés de voir qu’une nation, la nôtre, qui a aussi peu de scrupules à s’acoquiner tant culturellement qu’économiquement avec la plus féroce des dictatures, finisse par en adopter jusqu’aux moeurs juridiques.

Dans cette petite boîte, outre les droits humains d’un petit être, reposent encore ceux de la volonté populaire, autrefois souveraine, et qui s’est exprimée de façon massive à travers de nombreux sondages, contre ce qu’il a été convenu d’appeler une oeuvre d’art.

Volonté populaire, cri d’effroi d’un peuple, totalement étouffé, par une presse aux ordres de M.Uli Sigg, collectionneur et vice-président du groupe Ringier, sentinelle d’un ordre politico-financier qui spécule sur l’art comme on spécule en bourse et qu’il ne convenait pas de troubler.

Population déconsidérée par les milieux de la culture subventionnée, tout juste bonne à payer, 6 millions annuels en l’occurrence, et qui a eu autant voix au chapitre que la petite fille dont la tête a servi à l’enrichissement de Leurs Excellences du Kunstmuseum.

Nous protestons vivement contre ces méthodes et exigeons qu’elles cessent sur-le-champ. Nous demandons que la culture publique, financé par les fonds publics, cesse d’être une propriété privée!

M. Couchepin, qui avez donné votre patronage à l’exposition sans même avoir vu l’oeuvre, qui avez fermé les yeux sur l’indicible, nous vous demandons de les rouvrir enfin pour rendre à l’art ainsi qu’à l’homme sa dignité perdue.

Petite fille-mouette, accepte les excuse du peuple suisse, pardonne-nous et envole-toi vers un monde où la folie des hommes ne pourra plus t’atteindre".

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