La photographie a été prise depuis le fond de la chapelle de Lindö, dans la paroisse de Norrköping, au sud-ouest de Stockholm. À droite de l’allée centrale, des paroissiens qui soutiennent le pasteur pentecôtiste Åke Green lèvent le bras en l’air, à la manière du salut hitlérien. De l’autre côté, ceux qui s’opposent au religieux observent la scène avec consternation. Une image mise en scène, mais qui en dit long sur l’artiste, Elisabeth Ohlsson Wallin. Engagée, la photographe suédoise n’a jamais eu peur de la controverse. Au contraire, c’est ce qu’elle recherche. Depuis 1998 et l’exposition «Ecce Homo», qui l’avait révélée au grand public, provoquant au passage un scandale résonnant jusqu’aux portes pontificales, l’artiste s’interroge sur la place de l’homosexualité au sein de l’Église. En 2004, à l’occasion d’une exposition sur les victimes du sida en Afrique du sud, elle n’hésite pas à pointer du doigt le pape, qu’elle juge partiellement responsable de l’épidémie. Proche du prêtre Lars Gårdfeldt, porte-drapeau de la cause homosexuelle au sein de l’Église de Suède, elle s’interroge sur le sens de la Bible. Ne supportant pas l’intolérance, elle a décidé cette fois de s’attaquer à «l’extrême droite chrétienne», dont il est indispensable de «se détacher immédiatement», affirme-t-elle au journal Folkbladet. Les acteurs sur la photo sont des membres de l’association LGBT suédoise RFSL, mais aussi des Suédois ordinaires qui ont voulu dire leur opposition à un courant religieux qui considère que «l’homosexualité est une tumeur cancéreuse».
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