Pérolles II: Car tel n’est pas le bon plaisir de Leurs Excellences…

L’entrevue de ce jour entre le responsable du Comité d’étudiants pour la bénédiction de Pérolles II et le rectorat a tourné à la procédure de jugement rapide, pour ne pas dire à la séance d’interrogatoire, Urs Altermatt, le recteur, ayant à ce point confiance en ses arguments qu’il crût nécessaire de s’adjoindre le soutien indispensable de deux de ses commissaires politiques. Ajoutez à cela le vice-recteur, un dominicain, et vous aurez tous les bons ingrédients d’un tribunal d’inquisition… Comme quoi, le rectorat en fait lui-même la preuve, toutes les traditions ne sont pas bonnes à perdre.

Au menu: Ignorance totale de la revendication, pourtant soutenue par plusieurs autorités politiques, et non des moindres, dédain affiché de la plèbe estudiantine et petits effets de manche intimidatoires. Un recteur changé en caïd de cour de récré faisant du coude à ses collègues comme on faisait du tambour après chaque boutade d’opéra-comique dans les années de sa jeunesse. De dialogue, nenni, d’arguments, point du tout, un esprit d’ouverture en tous points semblables aux quatre murs de béton bruts qui circonscrivent ce monument de vide que constitue l’"espace de recueillement", seule réponse du rectorat aux attentes de tout un canton. M. Altermatt, le recteur, l’historien, qui s’est tant vanté de maîtriser l’histoire de son université lors de l’inauguration dudit "espace", a tranché: l’université de Fribourg n’est pas chrétienne, ne l’a jamais été.

Pas même surpris ni même démonté pour autant, seulement déçu, Romain Bless, responsable du Comité, qui a pris le parti de ne pas craindre pour la suite de ses études dans cette université, a assuré qu’il ne baisserait pas les bras et qu’une bénédiction restait à l’ordre du jour, les démarches du Comité en direction du rectorat n’étant, somme, toute qu’une politesse envers une institution usée, ayant prouvé à maintes reprises ses difficultés à s’adapter aux réalités de la génération montante (et ça dit pourtant avoir fait 68…). "Le recteur n’a pas plus le monopole que nous de l’université. L’université appartient autant aux étudiants qu’aux contribuables". Bref, la victoire en chantant, le Comité ne se fait aucun souci, d’autant plus qu’il se gonfle de jour en jour de nouveaux adhérents et a reçu dernièrement le soutien enthousiaste de nouvelles sociétés d’étudiants.

Leurs Excellences d’un régime trop vieux, rigide et sclérosé de s’être trop plié aux exigences culturellement nihilistes d’un néo-libéralisme de salon, qui craque de partout à force de souplesse, comme les vieux caoutchoucs d’avant-guerre, a perdu une fameuse occasion de garder la main et le contrôle dans un mouvement de réveil: Réveil d’étudiants, fatigués de la tutelle des anti-valeurs et déterminés à être demain, sur leur terre et dans leur société, autant si ce n’est plus que ce que leurs prédécesseurs ont exigé d’être quand ils avaient leur âge et leurs espérances. Cette leçon-là, ils l’ont retenue: ce n’est qu’un début, le combat continue!

Interview de M. Romain Bless, responsable du Comité d’étudiants pour la bénédiction de Pérolles II

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