Michel de Poncins: L’EXPERIENCE N’A JAMAIS ETE REALISEE

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l’économie de marché expliquée à tous

Une objection courante à l’économie de marché est de prétendre que l’expérience complète n’aurait jamais été réalisée. Nous verrons que c’est inexact et avanceront une liste impressionante de réalisations.

En plus le raisonnement sous-tendu par l’objection est vicié dans son principe.

Le socialisme qui est le contraire de l’économie de marché, est comparable à une prison puisqu’il implique la perte d’un grand nombre de libertés. Des milliards de personnes dans le monde gémissent dans la prison virtuelle et souffrent des multiples pauvretés qu’on leur inflige. L’expérience du socialisme est totale et cruelle. Les gardiens vigilants de la prison, par le canal des médias et de la presse à leur dévotion, leur soufflent l’objection : ne rêvez pas de liberté, ne regardez surtout pas dehors, l’expérience de la sortie de prison n’a jamais été faite !
Chacun appréciera la contradiction.

Mais en plus l’expérience a été et est faite tous le jours de multiples façons.

Dans toute l’histoire et grosso modo avant 1789, point de départ de tant de grands maux, la liberté était la règle dans le plus grand nombre de pays. La monarchie française avait de la peine à prendre quelques pour cent du PIB et les règlements régissant l’économie étaient peu nombreux, les us et coutumes règnant partout dans la liberté des corps et structures intermédiaires. Si les limites du domaine de Versailles ne sont pas rectilignes, véritable offense à un monarque avide de symétrie, c’est que Louis XIV devait acheter la terre aux paysans. C’est dans cette liberté que de formidables progrès économiques ont été réalisés avec la seul limite des techniques de l’époque.
A présent la marée socialiste a recouvert le monde. Dans ce contexte et depuis des décennies de nombreux pays ont amorcé la décrue avec des résultats spectaculaires.

Un exemple parmi d’autres est celui de la Nouvelle-Zélande. En 1980, la paupérisation gagnait dans ce lointain pays : le revenu par habitant était tombé du cinquième rang mondial au 26 ème rang. Un ministre des finances, pourtant travailliste, Roger Douglas a commencé à le libérer. La croissance est à présent de 3,6 % en moyenne et le chômage est tombé de 12 % à 5 %. Les dépenses publiques sont passées de 59 % à 33%. Le ministère des transports qui occupait 5 600 fonctionnaires n’en n’occupe plus que 53 ! Le département des forêts est passé de 17 000 à 17.

Il a été créé un contrat libre entre employés et employeurs et les personnes qui travaillent ainsi gagnent 35 % de plus que les autres. Les syndicalistes se sont reconvertis en conseillers des relations dans le travail. L’agriculture qui se mourait a été sauvée.

Mais il y a encore mieux que la Nouvelle-Zélande : la liberté totale existe tout autour de nous sans que souvent nous en prenions conscience. Si de nombreux pays de la planète arrivent à vivre ou à survivre, c’est grâce à l’économie informelle qui est le poumon nécessaire pour respirer dans un pays socialiste. En France on admet que 15 % au moins de l’économie est informelle, en Italie 20 % ou plus. Le phénomène vient de l’intolérable prison des impôts et réglementations et le marché se venge, les gens s’arrangeant entre eux.

L’économie informelle est l’économie de marché à l’état pur, les transactions reposant la plupart du temps sur le « tope-là » coutumier.

Son efficacité est reconnue forcément par ses utilisateurs puisqu’ils la pratiquent volontairement et d’ailleurs non sans difficulté : ce sont des suffrages positifs innombrables tous les jours avec enrichissement en conséquence. Les victimes du socialisme dans l’Urss défunte ont été nourris par les lopins de terre.

Les inconvénients cependant existent.

D’abord la généralisation du mensonge : même si on ne ment pas soi-même, la contrepartie va mentir dans ses déclarations aux administrations. Le mensonge qui est immoral est ainsi l’un des effets inévitables et indirects du socialisme.

Ensuite l’absence de recours juridiques possible. Le Saint-Père, Jean-Paul II, a déclaré dans une encyclique sociale que le capitalisme impliquait un encadrement juridique clair.

Enfin, il n’y a pas la totalité des choix que l’on peut et doit espérer d’un marché totalement libre et l’effet de richesse s’en trouve réduit d’autant.

C’est pour ces raisons que la reconnaissance officielle de l’économie de marché avec protection juridique des propriétés et des contrats est préférable à l’économie informelle et permet à chacun de s’épanouir vraiment selon ses possibilités.

Michel de Poncins

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