Pérolles II – Refus de la bénédiction: Altermatt n’avait pas le droit

Après nous avoir fait le coup, fumeux, de la neutralité confessionnelle des Constitutions fédérale et fribourgeoise, et dévoilé ainsi son ignorance crasse des matières qu’il est censé transmettre, le rectorat a, dans son refus obstiné de bénir les nouveaux bâtiments de l’université, violé une succession impressionnante d’engagements pris tant par l’université que par le recteur personnellement. Petite enquête du Baf.

Commençons par le commencement: Les 5 juillet et 2 septembre 1949, évêques suisses et Conseil d’Etat
du canton de Fribourg signaient la convention relative au développement de l’Université de Fribourg et à sa
consolidation financière. L’Université connaissait une passe difficile et l’aide des catholiques était donc particulièrement bienvenue.  L’art. 1 engageait les évêques à verser à l’Université une contribution annuelle d’au moins 400 000 à 500 000 francs, à la condition expresse, art. 2, que "l’Université de Fribourg conserve son caractère d’Université catholique".

En échange, les associations membres du Conseil de l’Université prenaient l’engagement, art. 7, de: "Mettre tout en oeuvre pour :
propager l’idée de l’Université catholique parmi les catholiques suisses,
– entretenir la conviction de la nécessité qu’il y aura d’assurer à l’Université de Fribourg une aide morale et matérielle accrue. Elles contribueront de cette manière à susciter et à développer la générosité des catholiques suisses en les disposant à faire un réel sacrifice en faveur de leur Université
".
Alinéa b, l’Association des Amis de l’Université était désignée comme "office central et de coordination de la propagande ainsi décrite". Laquelle propagande devait être "menée et développée selon des méthodes modernes et efficaces".

L’Association des Amis de l’Université existe toujours, active dans de nombreux projets, dont la collecte de la quête annuelle de l’Eglise catholique, laquelle assure une part "convenable" de son financement (cf. art. 8 de la convention). L’art. 1 des statuts de l’Association précise: "Le but de l’Association est de favoriser le développement de l’Université de Fribourg. Elle s’efforce d’atteindre ce but: 1. en propageant l’idée de l’Université suisse de Fribourg, avec son triple caractère d’institution d’Etat, catholique et internationale…".

L’Association des Amis de l’Université, compte, entre autres membres éminents, un certain… Urs Altermatt, recteur de l’Université, le premier sur la liste des membres du comité pour la collecte annuelle, et donc tenu, par sa double appartenance, d’assurer que "l’Université de Fribourg conserve son caractère d’Université catholique" et de "propager l’idée de l’Université catholique parmi les catholiques suisses"; loin, très loin, donc, de ce que nous avons pu lire et entendre sur cette improbable neutralité confessionnelle d’une université "étatique" ou sur le refus dudit recteur de permettre une bénédiction "purement catholique" (Forum RSR 14.02 [dès 40:20])…

De plus, le rectorat a beau jeu de se gausser du don annuel des catholiques, 0,5% du budget de l’université. C’est oublier qu’en 55 ans, l’Eglise s’est fendue d’une obole de plus de 50 millions (51.349.048, 83.-), dévaluation non comprise, laquelle a représenté, pendant plusieurs années, plus d’un tiers des besoins annuels de l’Université, lui a permis de sortir de ses dettes, de survivre dans un contexte particulièrement hostile, et, enfin, de se développer, l’inauguration récente des nouveaux bâtiments de Pérolles II en est une preuve indiscutable.

Le 28 octobre 2005, jour de l’inauguration des bâtiments, l’Association des Amis de l’Université, qui a donc charge de propager "l’idée d’une université catholique", a tenu son assemblée générale en présence de M. le Conseiller fédéral Joseph Deiss, et pris part à la cérémonie de couper du ruban, omettant d’inviter un autre de ses membres parmi les plus illustres, Mgr Bernard Genoud (à noter que M. Jean Bourgknecht, syndic de Fribourg et pourtant membre du comité de l’Association des Amis de l’université – le seul, d’ailleurs, avec son évêque, à en avoir repecté les statuts en réclamant une bénédiction – a lui aussi été oublié). Un oubli? Urs Altermatt, historien et défenseur autoproclamé des droits et des Constitutions de l’Université, nous l’assure, "Il s’avère qu’à ce moment personne ne semble avoir songé à une bénédiction" (Forum RSR 14.02 [dès 42:20]).

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