Miche de Poncins: LA PAUVRETE ET L’ECONOMIE DE MARCHE

Votre argent vous intéresse

l’économie de marché expliquée à tous

Il est clair que l’économie, quel que soit le système, a pour objectif non seulement de nourrir et de vêtir les gens, mais également d’améliorer leur sort, c’est-à-dire en fait de les enrichir ;  il en résulte que  le problème de la pauvreté est important et que, si elle survient, c’est un échec.

L’économie de marché permet progressivement à chacun d’échapper à la pauvreté, le socialisme au contraire suscitant l’effet de ruine et donc la pauvreté.

Quand on parle de pauvreté dans l’économie de marché, ce n’est pas une vraie pauvreté, mais une pauvreté de pure statistique.  En effet, l’économie de marché a pour résultat  que certains membres de la population se détachent du lot par suite de diverses circonstances : travail, talent, héritage, chance, découverte de nouvelles possibilités. Ces personnes deviennent, comme l’on dit  habituellement, riches ou fortunées.

La statistique entre alors en jeu. Les riches sont relativement rares et c’est pour cela qu’il  y a un certain nombre de pauvres et, en fait, la statistique a pour résultat que le nombre de pauvres est forcément plus grand que le nombre de riches.

Mais ces pauvres sont des pauvres  « relatifs » ; leur pauvreté apparaît si on la compare à la fortune des riches. Un exemple récent est celui de  l’usage de l’ordinateur et de l’Internet ; il est normal que l’usage de ces deux instruments ait été plus répandu, par exemple, dans les villes qu’à la campagne ou encore parmi les personnes talentueuses que parmi les personnes dépourvues de talents. Or les pouvoirs publics, dans un certain nombre de pays, se sont inquiétés de cette sorte d’inégalité ; ils ont voulu y remédier et c’est le cas en France où l’on dépense  de l’argent public pour  prétendument donner ou faciliter l’usage de l’ordinateur à ceux qui n’en n’ont pas. Il est évident qu’une telle mesure, par le gaspillage habituel de l’argent public, freinera le progrès plutôt que de l’accélérer et nuira par là même à l’usage de l’ordinateur ; elle répond en plus a une chimère : si l’on veut que les nouveautés  éventuelles profitent en même temps à une immense quantité de population et même au monde entier, il n’y aura jamais de nouveautés.

En fait la pauvreté statistique n’est pas une vraie pauvreté :  c’est seulement l’effet et l’image du progrès continu de l’humanité.

Mais, en plus, l’inégalité  réelle ou apparente est un important facteur de richesse. Les riches dépensent de l’argent soit pour leurs nécessités, soit pour leurs commodités et leurs plaisirs, soit pour investir. Cet argent irrigue toute l’économie et emmène à leur tour les pauvres vers  davantage d’améliorations ; les emplois sont créés par les riches de tous niveaux. Tous ces phénomènes reflètent la destination universelle des biens dont parle la doctrine sociale de l’Eglise.

En regard, voyons ce qui se passe dans l’économie administrée ou le socialisme qui en est l’équivalent.

D’abord, un nombre élevé et croissant de fonctionnaires intervient ainsi que des élus ; il en résulte des impôts et des réglementations. Impôts et  réglementations diffusent la pauvreté. Mais il s’ajoute l’idéologie égalitaire. Quand on veut égaliser ce qui, par définition, ne peut l’être, le résultat est le nivellement par le bas. La conséquence inévitable est l’extension de la pauvreté.

La France, qui est engluée dans un système socialiste depuis des décennies, montre des signes évidents de paupérisation et aucun aspect de la vie nationale n’échappe à cette paupérisation : éducation, santé,  retraites, logement, ordre public, etc.

Maintenant, au sujet de  l’aspect statistique de la pauvreté, il est temps d’évoquer la pauvreté à un dollar par jour. Les bonnes âmes souvent évoquent le caractère intolérable du fait que certaines populations vivent avec un dollar par jour. Ce faisant, elles comparent ce qui ne peut être comparé. Un dollar n’a pas du tout la même valeur à New York que dans un village africain. Dans le village africain, les populations ont tout ce dont elles ont besoin, nourriture, vêtements, distractions, sans que le secours de la monnaie soit fondamental. Dire qu’elles seraient un millier de fois plus pauvres que le new-yorkais qui dispose de bien plus de dollars n’a pas une très grande signification.

Une des conséquences de la prétendue pauvreté à un dollar est que les occidentaux veulent porter remède a une inégalité qu’ils jugent, abusivement, inacceptable. En diffusant de l’argent, qui sera mal employé, pour aider soi- disant les populations prétendues pauvres, ils  vont, en fait, les pourrir et l’un des effets de l’aide occidentale est que les populations vont s’entasser  dans des bidonvilles ; oubliant leurs traditions ancestrales et leur savoir-faire agricole transmis de générations en générations, elles deviennent  alors vraiment des pauvres. L’aide occidentale reposant sur une fausse analyse de la pauvreté crée elle-même la pauvreté : horribilis !

Bien entendu il y aura « toujours des pauvres parmi nous », comme le dit l’Evangile et malgré tous les progrès techniques ou autres. Cette constatation nous invite à la charité, non à celle de l’Etat, mais à celle que chacun peut pratiquer dans la liberté en donnant soit de l’argent, soit du talent, soit du temps… 

Michel de Poncins

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