Gay-Pride: Les socialistes ressortent les chars, l’UMP mendie

La presse homosexuelle claironne sur toute la gamme la participation "énorme", 800 000 personnes (selon les organisateurs… spectateurs compris. La police a refusé de donner ses chiffres, prétextant qu’il s’agissait d’"une manifestation festive et non pas revendicative", l’heure était à la "fête" et il convenait de ne pas perturber la machine propagandiste et l’illusion de l’importance capitale d’une minorité qui ne dépasse pas 1,3% de la population) à la cosidetta Marche des fiertés. 

Avec 2007 en toile de fond, les principaux partis politiques du pays sont venus tendre la sébile dans l’espoir de récupérer l’électorat gay, un électorat pauvre en nombre mais riche en retombées médiatiques, motivé par un lobby habile et puissant, ayant ses entrées dans la plupart des rédactions de France et de Navarre.

 

Pour l’Inter-LGBT, organisatrice de la manifestation, la chose est très claire:

"Cette Marche a démontré à tous les partis que la campagne électorale qui s’ouvre ne pourra contourner la question de la lutte contre toutes les discriminations et pour l’égalité des droits.

A tel point, même, qu’elle se croit en position de poser des ultimatums

"Ainsi les promesses énoncées aujourd’hui à gauche devront être tenues dès les premières semaines de la législature, en cas de victoire. Quant à la droite, si elle persiste à ignorer la mobilisation record de ce samedi et à refuser le dialogue, l’Inter-LGBT ne s’interdit aucune question, y compris celle des conséquences à en tirer au moment du scrutin".

Non-sens politique puisqu’il est clair que le lobby appartient depuis toujours, de coeur et d’esprit, à la gauche socialiste, laquelle, d’ailleurs, était lourdement représentée: Dans le carré de tête, les socialistes Bertrand Delanoë, Jack Lang et Dominique Strauss-Kahn côtoyaient les Verts Yves Cochet ou Dominique Voynet. François Hollande, en tête de gondole, est venu faire allégeance et assurer que l’ouverture du mariage aux homosexuels était "un engagement du PS" et serait "demain une loi", si la gauche accèdait au pouvoir en 2007.

"Dans notre projet, figure le droit au mariage pour les couples homosexuels, comme pour les couples hétérosexuels. Notre candidat portera, au milieu de beaucoup d’autres propositions, cette orientation",

a déclaré Hollande à la presse. Voilà qui résume la volte-face opérée par Royal (absente) en prévision des "primaires" du PS. Interrogé à ce propos, le secrétaire a expliqué:

"Il y a des positions individuelles qui sont respectables, moi je ne suis pas là pour faire la police des convictions, mais pour que le parti adopte très majoritairement une position qui devient celle de tous, et ensuite qui devient, si nous sommes en capacité d’agir, une loi de la République".

En mal d’"honorabilité", l’UMP faisait du pied en croyant faire de l’oeil via sa vitrine gay proprette droitiste Gay Lib, dont le char fut qualifié par la presse compétente  de "sans la moindre personnalité politique nationale [et faisant] pâle figure". Il faut dire que le lobby en a gros sur la patate depuis l’annulation in extremis de l’entrevue Sarko – Inter LGBT. Bref, l’UMP de garde ce jour-là n’a pas su convaincre, ça valait bien la peine de vendre son âme. 

Depuis Berlin, Varsovie ou Prague, les socialistes ont appris la puissance stratégique des chars, même si le fond de teint a remplacé la poudre et le vice la violence. L’attaque vise toujours la suprématie au détriment des libertés des plus faibles, les enfants en l’occurrence, puisque derrière le mariage c’est l’adoption qu’on recherche et finalement ceci. Une patience et une persévérance, une fidélité dans l’idée originelle qui ne peut pas ne pas susciter notre admiration et alimenter quelque espoir de résistance.
 

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